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Le Maroc est "consterné": Ban écrit au Roi, son secrétariat fait fuiter la lettre

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Omar Hilale, le représentant du Maroc, a formulé jeudi de graves accusations contre le secrétariat général de l'ONU: le scénario de la visite à Bir Lahlou était prémédité; le bureau du porte-parole est instrumentalisé; la lettre personnelle adressée au Roi Mohammed VI a été fuitée vers des parties prenantes au conflit. Le Maroc dénonce un comportement contraire à l'éthique.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a adressé une "lettre personnelle" au Roi Mohammed VI, a déclaré le porte-parole de Ban, ce jeudi 31 mars à New York, au cours de son briefing quotidien.

Le porte-parole Stephane Dujarric a refusé de fournir des détails sur le contenu de la lettre. Il a uniquement indiqué être sûr que le contenu avait trait à l’usage du mot “occupation“ lors de sa visite aux camps de Tindouf. Toutefois, l'ambassadeur du Maroc révèlera comme nous allons le voir, que le contenu de la lettre a été transmis à certaines parties prenantes au conflit, ce qui est contraire à "l'éthique".

"Nous espérons beaucoup avoir des discussions entre les hauts fonctionnaires des Nations-Unies et de hauts responsables marocains et nous avons indiqué que nous aimerions aller de l'avant d'une manière positive sur cette question", a déclaré M. Dujarric.

En l’absence de détails sur le contenu de cette lettre, il est difficile de la commenter. Mais si elle a trait exclusivement à l’usage du mot “occupation“, elle ne suffira pas à rétablir la confiance. M. Ban Ki-moon ne peut pas ignorer qu’en plus de l’usage de ce terme, certaines postures qu’il a adoptées, ainsi que la visite à Bir Lahlou sont inacceptables pour le Maroc.

Le Maroc était depuis longtemps méfiant à l’égard d’un secrétaire général qui n’est pas arrivé à faire bouger le dossier, ni à obtenir la moindre concession de l’autre partie et qui n’a jamais exigé le respect des droits de l’homme dans les campas de Tindouf et encore moins le recensement de ses habitants.

La même méfiance a marqué la relation avec Christopher Ross.

Tout se passe comme si ce tandem voulait enterrer le plan marocain d’autonomie.

Mais il y a pire. Le même jour, jeudi, Omar Hilale, ambassadeur du Maroc, a expliqué que la lettre a été fuitée par le secrétariat général à des parties prenantes dans ce conflit.

Consternation et incompréhension du Maroc

Ce même jour, l'ambassadeur, représentant permanent du Maroc aux Nations-Unies, Omar Hilale, a dénoncé dans une déclaration à la presse, la campagne hostile du Secrétariat des Nations-Unies et l'engagement de cette dernière dans des pratiques "inacceptables", "contraires à l'éthique diplomatique".

M. Hilale a tenu à exprimer, à ce propos, "la consternation et l'incompréhension du Maroc à l'égard de la fuite de la lettre du Secrétaire général de l'ONU à Sa Majesté le Roi", en précisant que "nous avons reçu la lettre avant-hier et vingt-quatre heures après elle a été fuitée à certaines parties prenantes, ce qui est contraire à l'éthique onusienne et s'inscrit à rebours des pratiques diplomatiques".

Revenant sur les dérapages et les actions inacceptables du SG de l'ONU, lors de sa dernière tournée dans la région, le diplomate marocain a souligné que "nous avons malheureusement constaté que le bureau du porte-parole des Nations-Unies est instrumentalisé dans une campagne médiatique contre le Maroc".

Il a estimé, à ce propos, qu'il s'agit là aussi de comportements "contraires aux pratiques des Nations-Unies, à plus forte raison lorsqu'une structure onusienne est instrumentalisée à cet effet".

M. Hilale a rappelé, dans ce contexte, que le porte-parole de l'ONU a été interrogé, mercredi, sur les événements qui se sont déroulés durant la visite du SG de l'ONU dans la région, ajoutant que les faits et gestes de Ban ki-moon "ont été démentis, comme par exemple son inclinaison devant un drapeau d'une entité non étatique et surtout sa visite à Bir Lahlou".

Il a, à cet égard, invité l'audience à consulter le site d'hébergement de vidéos "Youtube", ainsi que le site électronique de l'agence de presse EFE, "pour y trouver les preuves que ce que nous avons avancé n'a pas été inventé".

"En ce qui concerne Bir Lahlou, là également, nous nous élevons contre la distorsion des faits", a martelé Omar Hilale, en prenant soin de préciser "ne pas vouloir polémiquer avec qui que ce soit, parce que j'ai beaucoup d'amitié, de respect et d'estime pour Stéphane Dujarric, porte-parole du SG de l'ONU".

Le diplomate marocain a insisté qu'"en ce qui concerne Bir Lahlou (...) il y a eu des échanges et des écrits et nous avons la preuve que cela a été prémédité", ajoutant que "nous disposons aussi de preuves attestant que tout le scénario a été accepté avant que l'hélicoptère ne décolle".

"J'invite qui que ce soit, particulièrement M. Dujarric, à me contacter pour lui montrer la preuve écrite de ce que nous avons avancé et de la véracité du déroulé de la visite de Ban ki-Moon à Bir Lahlou".

Au sujet de l'utilisation du terme "occupation" par le SG de l'ONU pour désigner le recouvrement par le Maroc des provinces du sud, M. Hilale a tenu à souligner que "pour nous, il ne s'agit pas uniquement de ce terme, mais il s'agit d'autres faits et gestes qui se sont passés, notamment l'inclinaison du SG de l'ONU devant le drapeau d'une entité fantoche, le signe de la victoire et la visite elle-même"

L'ambassadeur, représentant permanent du Maroc aux Nations-Unies a également cité "la distorsion du mandat de la MINURSO et la mention du référendum lors de la visite de Ban ki-moon dans la région, alors que le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale ont cessé d'en parler respectivement depuis 2004 et 2007".

"Il ne s'agit pas d'avoir des regrets et nous attendons des regrets et des excuses pas seulement sur l'usage d'un mot, mais il s'agit aussi d'une accumulation de gestes malheureux", a dit M. Hilale.

Et de souligner: "Pour le Maroc, ce n'est pas seulement un mot, mais bien un ensemble et cela devrait être géré d'une manière appropriée".

Il a, par ailleurs, rappelé que le Maroc "demeure à la disposition des Nations Unies pour ce qui est de la composante militaire de la MINURSO", en mettant en avant "la bonne coopération entre cette composante et les autorités marocaines locales".

Le diplomate marocain a tenu à préciser, dans ce contexte, que "le dernier rapport du secrétariat de l'ONU fait état du fait que la composante militaire de la MINURSO travaille dans des conditions des plus normales".

Pour ce qui est du poste de liaison de la MINURSO à Dakhla, M. Hilale a indiqué que ledit poste "n'existait pas dès le départ et que les deux militaires qui y étaient logeaient dans un hôtel et se reposaient, malheureusement". "Il n'y a pas, à ce propos, de site officiel qui était inclus dans le budget des Nations-Unies", a-t-il précisé.

"Il s'agissait pendant cinq ou six ans d'un accord informel participant d'un geste de bonne volonté des autorités marocaines. Malheureusement, la bonne volonté du Maroc n'est pas reconnue et n'a pas été payante", conclut l'ambassadeur, eprésentant permanent du Maroc aux Nations- Unies.

Le 31 Mars 2016
SOURCE WEB Par Médias 24

 

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