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Zéro mika: Les 1res alternatives

Zéro mika: Les 1res alternatives

Papier emballage, tupperware en verre, cabas… les produits de substitution

Fonds de soutien: 38 dossiers éligibles sur 44

Une manne pour les coopératives!

A partir du 1er juillet, une série de produits viendra se substituer à l’offre de sac plastique classique. Ainsi, le papier emballage remplacera le plastique à usage unique. D’autres articles tels que les sacs tissés, les cabas ou encore le chariot de course viennent en alternative (Ph. CMJC)

«Quand vous demandez à un enfant marocain de vous dessiner un arbre, il vous en dessine un avec des sacs en plastique», lance d’emblée sur un ton ironique Moulay Hafid Elalamy, ministre du Commerce et de l’Industrie. Une sortie qui intervient à la veille de l’entrée en vigueur de la loi (n°77-15) en faveur de l’abolition des sacs en plastique. Le ministre a dévoilé la feuille de route pour assurer une transition fluide vers un sachet 100% respectueux de l’environnement. Objectif: inciter les consommateurs à adopter un certain nombre de bonnes pratiques visant à bannir le recours aux sacs plastiques. A partir du 1er juillet, le papier emballage se substituera au sac plastique à usage unique dans la grande distribution et chez le commerce de proximité. Les tupperware en verre remplaceront les sacs pour des usages de congélation d’aliments. D’autres articles prendront également le relais tels que les sacs tissés, les cabas ou encore le chariot de course. Ce qui annonce une pléthore d’opportunités et de marchés à prendre par les industriels, coopératives, artisans… A l’heure où la grande distribution se prépare à bannir définitivement les sachets en plastique, rien n’a encore été entrepris auprès des petits commerçants (épiciers, bouchers, poissonniers, marchands de fruits et légumes…). Pourtant, les propos du ministre sont sans équivoque: «Toute la logistique de distribution est prête». Tout le défi est de sensibiliser les commerçants et les ménages pour déployer l’alternative au plastique à plus grande échelle. En attendant la généralisation des produits de substitution, les consommateurs sont appelés à retrouver d’anciennes habitudes, telles que l’utilisation des paniers traditionnels pour combler le vide laissé par le sachet plastique.

Selon le ministère de l’Industrie, les besoins en sacs papier sont estimés entre 8 à 9 milliards d’unités (déterminés sur la base d’un benchmark). Les sacs isothermes et ceux destinés à la congélation sont en revanche épargnés. Car, rappelons-le, la mesure concerne l’intégralité des sacs en plastique à l’exception de ceux destinés aux secteurs agricole et industriel ainsi qu’à la collecte des déchets ménagers. Pour accompagner les opérateurs de la filière plasturgie à s’aligner sur les nouvelles exigences, l’Etat consacre une enveloppe de 200 millions de DH. Un dispositif destiné principalement à la reconversion des acteurs du secteur formel. Une batterie de mesures est en effet prévue dans le contrat cadre dont le but est de s’aligner sur les exigences normatives en matière de production d’emballage de remplacement. Ce mécanisme d’appui vise l’amorçage d’une nouvelle activité, la mise en conformité des unités de production existantes ou encore le renforcement de la compétitivité. Sur les 44 entreprises ayant répondu à l’appel à manifestation lancé début mai, 38 dossiers sont éligibles. Cinq d’entre elles bénéficient déjà du programme de soutien avec une activité opérationnelle sur le terrain.

«Le financement réservé aux entreprises réalisant plus de 30% de leur chiffre d’affaires dans la production de sacs interdits par loi est de l’ordre de 14 millions de DH», explique le ministre Elalamy. Pour leur part, les producteurs de sacs dont la fabrication n’est pas interdite par la loi bénéficieront d’un appui plafonné à 9 millions de DH. Un soutien pour que les sacs obéissent à des normes de conformité et à un marquage spécifique.

Si l’application de la loi compromet l’avenir de la plasturgie, elle a le mérite d’injecter un nouvel élan aux coopératives spécialisées dans la fabrication de cabas. Issue principalement du milieu rural, la vannerie (fabrication de paniers cabas à base de fibres) est en effet l’une des activités artisanales historiques du sud du Maroc. La capacité annuelle du Maroc est estimée à près de 30 millions de sacs.

Pour donner un ordre de grandeur, le Maroc consomme à lui seul en matière de sacs en plastique plus que la France, la Belgique et le Québec réunis. C’est le deuxième plus gros consommateur de sachets dans le monde, après les Etats-Unis avec 26 milliards de sacs utilisés chaque année.

Opération «Zéro mika»

«Zero mika» est le nom donné à l’initiative lancée par la coalition marocaine pour la justice climatique (CMJC) dont le but est de lutter contre la prolifération des sacs plastiques. A travers une opération de ramassage ouverte au grand public, prévue du 24 et 26 juin sur l’ensemble du territoire national, le collectif vise à sensibiliser le grand public quand aux impacts néfastes des sachets sur l’environnement.

Le 24 Juin 2016
SOURCE WEB Par L’économiste

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