Taux de croissance: 1,5% en 2016 et 3,5% en 2017 selon Ahmed Lahlimi
Le Haut commissaire au plan a tenu une conférence, ce mardi à Casablanca, afin de faire le point sur la situation économique nationale en 2016 et présenter les perspectives pour l’année 2017. Son mot d’ordre: développer l’industrie… encore faut-il rassurer les investisseurs.
En introduction, le patron du HCP, Ahmed Lahlimi Alami a tenu à placer la conjoncture économique nationale dans le contexte mondial. Avec la crise de confiance que traverse l’Union européenne, principal partenaire économique du royaume, une tension marquée à la fois par les répercutions de la crise mondiale de 2008 et par le détachement du Royaume-Uni de la zone euro.
“Ces doutes freinent la croissance économique en Europe“, fait remarquer le Haut commissaire au plan pour qui “l’instauration d’une union nord africaine, regroupant les pays du Maghreb, est nécessaire(…) chaque jour qui passe est une opportunité manquée pour les marchés communs“.
Au niveau national, la faible campagne agricole et l’essoufflement du secteur immobilier en raison de “l’atteinte de la capacité maximale d’endettement des ménages“, a dévoilé toutes les potentialités du secteur de l’industrie.
C’est le cas du secteur de l’agro-industrie, soutenu en grande partie par les orientations du plan Maroc Vert. Il a permis de pallier le manque à gagner du secteur agricole, et de relancer le secteur de l’agroalimentaire au Maroc.
Le Haut commissaire au plan plaide donc pour une meilleure intégration du secteur industriel dans la création de la valeur ajoutée nationale. D’ailleurs, au niveau des chiffres, la baisse de 9,7% de la valeur ajoutée du secteur agricole a été amortie par la bonne performance du PIB non agricole, qui a progressé de 3,1%, améliorant les prévisions de croissance pour l’année en cours de 0,2% soit 1,5% de croissance économique en 2016.
Si cette lancée se poursuit, “le Maroc pourra atteindre un taux de croissance de 3,5% en 2017, dans le cas où il n’y a pas de changements majeurs dans la politiques budgétaire nationale“, a déclaré le Haut commissaire, avant de nuancer: “ces chiffres seront réévalués en fin d’année“.
En 2016, le déficit budgétaire sera de 4,1% selon M. Lahlimi, et le déficit du compte courant sera de 2 ,2%. Le gouvernement prévoit respectivement 3,5% et zéro.
Le précédent modèle contracyclique basé sur la demande intérieure s’essouffle. Pire, l’économie et les ménages sont à bout de souffle. La dette financière des ménages est passée de 16,6% du PIB en 2004 à 30,5% en 2014. La dette bancaire des entreprises non financières est passée de 31,2% à 50,1% du PIB!
A ce rythme [Lahlimi enfonce le clou], le Maroc continuera à vivoter avec des taux de croissance entre 1 et 3%, 4% au mieux, ce qui est très dangereux et met le pays à la merci d’un retournement de conjoncture ou d’une difficulté à mobiliser des financements extérieurs.
Globalement, ce qu’il faut retenir, c’est qu'Ahmed Lahlimi soutient une meilleure participation de l’industrie dans la formation de la valeur ajoutée nationale
En tout état de cause, le HCP prévoit un accroissement de la valeur ajoutée des activités non agricoles de 2,3% en 2016 et de 2,6% en 2017 ; un taux d’inflation de 1,7% en 2016 contre 1,8% en 2017. En ce qui concerne le taux d’endettement public global, il est estimé à 81,4% du PIB national, mais reste, selon Ahmed Lahlimi “soutenable!“, “on n’est pas au point de dire qu’on ne peut pas rembourser nos dettes, mais si les conditions d’emprunt changent … “ a-t il déclaré lors de la conférence de presse.
En conclusion, il faut changer de modèle économique aussi vite que possible et seule l’industrie est à même de relever le défi.
Ci-dessous, les conclusions de l'exposé de Lahlimi:
Le 12 Juillet 2016
SOURCE WEB Par Médias 24
Les tags en relation
Les articles en relation
POLÉMIQUE – Sur le plan linguistique, les Amazighs sont devenus « minoritaires » au Maroc, avec
La polémique entre les associations berbères (Amazighes) et le Haut Commissaire au Plan (HCP) risque de prendre un tournant politique, suite à la publication...
Indicateurs démographiques et économiques des zones de déconfinement
Indicateurs démographiques et économiques des zones de déconfinement Le 15/06/2020 Source Web Par Patrick Simon AMDGJB ...
Mensonges et statistiques de croissance en Europe
ATHENES – "La Grèce a enfin renoué avec la croissance économique." Ainsi titrait un communiqué officiel de l'Union européenne à la fin de 2014. Hél...
#MAROC_HCP_SNUD: Renforcer la coopération au titre du prochain cadre de coopération des Nations Un
Renforcer la coopération au titre du prochain cadre de coopération des Nations Unies 2022-2026 afin de mieux répondre aux attentes et priorités du pays. L�...
Croissance économique La Chine redéfinit son système de calcul
Afin de mieux refléter la contribution de l'innovation à la croissance, la Chine a décidé de changer sa façon de calculer son PIB. Le Bureau national d...
De nombreux opérateurs anticipent une prochaine baisse du dirham
L’un des événements majeurs de 2017 sera probablement l’instauration de la flexibilité des changes au Maroc. De nombreux opérateurs anticipent déjà ce...
Chômage, disparités... les faiblesses de l'économie marocaine selon S&P
En plus des pressions sociales, l’agence de notation estime que l’économie marocaine demeure vulnérable à la volatilité du secteur agricole et de la flu...
Le fossé se creuse entre le Maroc "utile" et le Maroc "inutile"
Selon les données du Haut commissariat au plan- HCP, les inégalités territoriales au Maroc nécessitent un quart de siècle pour être réduites de moitié. ...
Le chômage continue d’affecter les jeunes et les diplômés 7 chômeurs âgés de 15 à 34 ans su
Le recul du taux de chômage en 2018, qui passe de 10,2% à 9,8% au niveau national, est loin d’apaiser les inquiétudes des jeunes, des femmes et des diplôm...
Le Dirham Marocain S'affirme comme la 3e Monnaie la Plus Forte d'Afrique en 2024
Au sein du dynamique panorama des économies africaines, le dirham marocain continue de démontrer sa résilience, se positionnant à la troisième place parmi ...
Le Maroc, meilleur pays du Maghreb pour faire des affaires selon Forbes
Le magazine américain Forbes a dressé son classement 2016 des meilleurs et pires pays où faire des affaires. Le Maroc se situe en 51e position sur les 137...