L’or, valeur refuge des investisseurs
La demande mondiale porte sur 2.335 tonnes au 1er semestre
Face à l’instabilité politique, la quête à la maîtrise du risque
Au cours du 1er semestre 2016, les investisseurs ont acquis d’importants volumes d’or. Barres, lingots, pièces, ETP (Fonds d’investissements adossés à des stocks physiques d’or)… ils ont acheté un total de 1.064 tonnes en six mois
L’Or garde toujours son rôle de valeur refuge en temps d’incertitudes économiques et notamment chez les Marocains. Sa demande mondiale a continué de progresser pour enregistrer un premier semestre record. Cette matière précieuse attise la convoitise des investisseurs occidentaux, selon une nouvelle analyse du Conseil mondial de l’or (CMO) publiée jeudi 11 août. Selon son classement annuel 2016, avec 22 tonnes, le Maroc occupe la 59e place des plus gros détenteurs de réserves en or au monde. Le Royaume se classe aussi 5e en Afrique après l’Algérie, l’Afrique du Sud, la Libye et l’Egypte. D’avril à juin 2016, la demande mondiale de métal jaune était évaluée à 1.050 tonnes, contre 910 tonnes au deuxième trimestre 2015. Une demande qui a été boostée par l’investissement et qui a été multipliée par presque 2,5 fois au deuxième trimestre par rapport à la même période l’an passé, à 448 tonnes contre 186 tonnes. L’investissement (surtout côté américain et européen) s’est imposé comme le moteur de la demande mondiale d’or sur deux trimestres consécutifs. Ceci devant le secteur de la bijouterie ou de l’électronique. Il faut savoir que l’or possède une grande valeur et il s’agit d’une ressource indépendante. Il n’est pas soumis aux marchés de pays spécifiques ou de l’échange. Les transactions peuvent se traduire par un financement dans des lingots d’or, des pièces d’or, voire des bijoux en or. Il existe diverses sortes de comptes or dans le monde de l’investissement.
Sur l’ensemble du premier semestre, la demande mondiale d’or a atteint 2.335 tonnes (non loin du record de 2.371,5 tonnes enregistré au premier semestre 2013). Face à une instabilité politique, économique et sociale, les investisseurs cherchaient à diversifier leurs risques et à acquérir des valeurs refuges. Election américaine, Brexit ou encore les risques sur le secteur bancaire en Italie… autant de facteurs d’incertitude à même d’encourager l’accès à l’or.
Par rapport à la même période, les investisseurs ont acheté l’équivalent de 1.064 tonnes d’or, (soit 16% de plus que le précédent record du premier semestre 2009). Les investisseurs ont cherché à se tourner vers des valeurs plus rentables. Cette forte hausse a été portée par d’énormes flux entrants d’ETF (Fonds d’investissements adossés à des stocks physiques d’or). Ils se sont en effet établis à près de 580 tonnes de janvier à juin 2016, dont 237 tonnes pour le seul deuxième trimestre. A la fin du mois de juillet, ces flux s’établissaient à 660 tonnes sur un an, soit une progression supplémentaire de 80 tonnes par rapport à fin juin. Un autre constat, la croissance de la demande d’or en tant qu’investissement a fait bondir les prix en dollars du métal jaune de quelque 25% de janvier à juin. Elle a pesé à l’inverse sur les achats de bijoux ainsi que sur la demande des banques centrales. Pour ces dernières, les stocks d’or restent un moyen de diversification des réserves de change (au détriment du dollar américain) et la seule véritable valeur refuge en cas de crise généralisée.
Selon les experts du Conseil mondial de l’or, l’intérêt pour le métal jaune dans le domaine de la joaillerie a continué de reculer au deuxième trimestre. Il a décliné de 14% à 444 tonnes, contre 514 tonnes au deuxième trimestre 2015, en particulier chez deux principaux consommateurs, à savoir la Chine et l’Inde. La demande y a reculé de respectivement 15% et 20%. L’attrait pour l’or des banques centrales, en chute de 40%, a également été affecté par la hausse des prix.
Métaux précieux: Nouveaux produits boursiers
Le Conseil mondial de l’or (CMO) et le London Metal Exchange (LME), en collaboration avec plusieurs grandes banques, veulent introduire en Bourse un ensemble de produits financiers indexés sur les métaux précieux. Cette série de produits sera regroupée sous le titre de «LMEprecious» et son lancement est prévu au premier semestre 2017. Il s’agit de contrats au comptant (dits «spot»), ceux à terme quotidiens et mensuels ainsi que d’options et d’opérations mixtes (calendar spread) sur l’or et l’argent. Des contrats sur le platine et le palladium devraient également être introduits ultérieurement. Les transactions des produits du «LMEprecious» seront encadrées de façon centralisée par la chambre de compensation du London Metal Exchange, le LME Clear.
Le 12 Août 2016
SOURCE WEB Par L’économiste
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