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N'ayant plus rien à perdre, ni à gagner, Barack Obama se lâche sur sa fin de mandat

N'ayant plus rien à perdre, ni à gagner, Barack Obama se lâche sur sa fin de mandat

Barack Obama n'entend pas jouer le "lame duck" de service ou "Canard boiteux", selon l'expression consacrée outre-Atlantique pour désigner les responsables politiques dont le mandat arrive à terme. Le président sortant ne ménage pas ses efforts pour éviter que Donald Trump ne détricote trop facilement les mesures qu'il a mis huit ans à imposer.

N'ayant plus rien à perdre, ni même à gagner, Barack Obama profite même de la dernière ligne droite de sa mandature pour compliquer les plans du populiste, qui prendra ses fonctions le 20 janvier 2017.

Résolution onusienne sur les colonies israéliennes, sanctions contre la Russie, interdiction du forage en Arctique... Libéré de toute pression électorale, Barack Obama multiplie les coups de forces - très souvent - à rebours de l'orientation politique de Donald Trump. Même s'il n'a pas la majorité parlementaire, le démocrate possède encore quelques atouts dans sa manche, qu'il n'hésitera pas à sortir jusqu'à l'investiture.

Sanctions contre la Russie

C'est le dernier épisode en date. Le président américain Barack Obama a pris jeudi 29 décembre, une série de mesures - sans précédents - contre les services de renseignements russes en représailles de l'ingérence de Moscou dans l'élection présidentielle américaine.

L'administration américaine accuse la Russie d'avoir orchestré des piratages informatiques qui ont mené au vol et à la publication de milliers d'emails de responsables démocrates, brouillant le message de la candidate Hillary Clinton. Et favorisant l'élection de Donald Trump.

Les mesures annoncées par Barack Obama prévoient notamment l'expulsion de 35 agents des services de renseignement russes et la fermeture de deux sites utilisés par ces services à New-York et dans l'Etat du Maryland, près de Washington.

Des décisions qui refroidissent un peu plus les relations russo-américaines, déjà tendues par les crises successives en Crimée et en Syrie. Le Kremlin a, d'ailleurs, promis des mesures de rétorsion "adéquates" en guise de représailles. Une situation inconfortable pour Donald Trump, qui souhaite un réchauffement durable des relations avec Vladimir Poutine.

Condamnation des colonies israéliennes

A quelques semaines de son départ de la Maison Blanche, Barack Obama a pris une des décisions internationales les plus fortes de toute sa mandature. En s'abstenant, et en ne faisant pas usage de son droit de véto, le président américain a permis l'adoption d'une résolution de l'ONU condamnant la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens.

Une décision qui sonne comme un règlement de compte, alors que sa relation avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n'a cessé de se détériorer depuis son arrivée au pouvoir. Les deux hommes n'ont jamais eu de complicité et la Maison Blanche n'a jamais caché son irritation face à la rhétorique sécuritaire employée par la coalition de droite au pouvoir en Israël.

En cas de victoire d'Hillary Clinton à la présidentielle du 8 novembre, Barack Obama aurait peut-être pris une décision différente à l'ONU. Mais les positions de Donald Trump favorables à la colonisation ont poussé le président sortant à laisser voter cette résolution qui risque d'affaiblir la position d'Israël dans de futures négociations. Une première dans l'histoire des Etats-Unis.

Interdiction des forages en Arctique

L'une des principales craintes de Barack Obama se fonde sur le climato-scepticisme de son successeur. Ce n'est pas un secret, Donald Trump ne croit pas au réchauffement climatique. Il a notamment annoncé vouloir revenir sur les accords de la COP21 et a promis de sabrer les réglementations environnementales.

Alors pour limiter - un peu - le champs d'action du futur président, Barack Obama a interdit, mardi 21 décembre 2016, tout nouveau forage de gaz ou de pétrole dans de vastes zones de l'océan Arctique.

Une décision qui s'appuie sur "une base légale solide" et ne peut être remise en cause par un autre président, comme l'explique Vincent Michelot, professeur de civilisation américaine à Sciences Po Lyon au Monde: "Certaines règles édictées ces derniers jours seront très difficiles à abroger [...] et consommatrices de temps parlementaire."

Fichage des musulmans

Autre mesure phare du programme de Donald Trump: renforcer le fichage des musulmans. Pour éviter toute "dérive", Barack Obama s'est empressé de démanteler le "National Security Entry-Exit Registration System". Un programme de contrôle des ressortissants de pays musulmans, mis en place par George W. Bush au lendemain du 11 septembre. Si le "NSEERS" n'était plus en vigueur depuis 2011, son existence légale aurait pu faciliter les plans du président-élu.

Une décision qui ne manquera pas de faire réagir ses détracteurs, alors que le scandale du programme PRISM de la NSA a éclaté sous sa mandature.

Avant de laisser sa place dans le bureau ovale, Barack Obama a également décidé d'utiliser largement son "droit de grâces". Le Monde explique que "pour la seule journée du 19 décembre, il a accordé 153 "réduction ou suppression de peine" et 78 "pardons", battant le record historique du nombre de grâces accordées par un président en exercice.

Un symbole fort alors que nombreux responsables américains redoutent le tournant sécuritaire promis par Donald Trump.

Le 28 Décembre 2016
SOURCE WEB Par Huff Post Maghreb

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