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Ramadan: qu'avons-nous fait de ce mois sacré?

Ramadan: qu'avons-nous fait de ce mois sacré?

Dans mon quartier, la densité de mendiants au m² vient de doubler. La périodique recommandation de prudence est aussi revenue en force. Celle de bien faire attention à son sac, car la pression atmosphérique serait réglée sur la fureur de voler. Deux constantes de ces 3wachers (période de pré-ramadan).

Chacun se prépare pour ce mois rempli de piété.

L'État a pris les mesures nécessaires pour faire le plein de lait et de dattes. Certains ont déjà rempli leur frigo de poissons et de tomates, en prévoyance de l'inévitable hausse des prix. D'autres attendront le rituel entrainement de fin du monde qui a lieu, chaque veille de ramadan, pour remplir à ras bord leur caddie. Certains se sont aussi assurés de la bonne alimentation de leur cave à vins, car rappelons que le jeûne est tout, sauf une affaire individuelle.

Les boulangers renforcent leurs poches, pour cette partie de machine à sous avec jackpot garanti. Ils règlent aussi les derniers détails logistiques avant le début incertain, mais néanmoins officiel, de la traditionnelle course poursuite géante à la baguette.

Certains ont sorti le vélo depuis un moment, pour faire de la place à la chebbakia. D'autres, attendront l'après ramadan pour déloger aussi le baghrir, la crêpe à mille trous et calories. Tous, nous nous préparons pour l'inconditionnelle profusion de klaxons et d'insultes, mais aussi pour la saignée du porte-monnaie, que nous savons systématique et générale. Car l'autre donnée immuable de ramadan est la pression sociale qui emprunte toujours la même trajectoire: le riche comme point de départ et le pauvre comme piste de crash.

En cette veille de ramadan, chacun se prépare pour concourir le record de la table la plus longue. C'est que la faim a un prix qui grimpe chaque année. Au précédent mois de l'abstinence, le ftour casaoui a atteint le pic de 450 dirhams, servi dans un cadre luxueux, certes. Le contenu du buffet devait sûrement valoir son prix, mais avouez que claquer 4 fois le smig journalier pour ressentir la faim du pauvre est démentiel. Je me demande quel sera le prix record de cette saison. Surtout qu'elle coïncide avec la mode du healthy à tout point de vue, à l'exception de celui du compte bancaire. Allez, je lance les paris. A combien vous dites le it-ftour cette année? 550? 600 dirhams?

En cette période de 3wacher, je vous souhaite à tous un bon ramadan, et je vous demande, très sincèrement, qu'avons-nous fait de ce mois dit sacré?

Le 24 Mai 2017

SOURCE WEB Par huffpostmaghreb

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