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Hors jeu. Ahizoune sur la sellette

Hors jeu. Ahizoune sur la sellette

Le roi Mohammed VI n’a pas dérogé à la règle de son franc-parler dans le message qu’il a adressé à la CAA. Le souverain a pointé du doigt les dysfonctionnements de l’athlétisme africain et, par ricochet, marocain. Coup de massue pour Ahizoune, le fossoyeur de l’athlétisme national.

Le message royal, adressé aux congressistes de la Confédération africaine d’athlétisme, dissèque avec une précision chirurgicale les maux de cette discipline. À tel point que le souverain lui a prescrit une «stratégie rigoureusement définie» pour parer aux dysfonctionnements qui la minent.

Pour ce faire, le roi préconise trois remèdes essentiels pour développer l’athlétisme continental et national, en l’occurrence la bonne gouvernance, la mise à niveau des compétences disponibles et la recherche des bailleurs de fonds.

Si la majorité des pays africains souffre de manque de moyens financiers pour développer l’athlétisme, on ne peut pas dire autant pour le Maroc. Car, et c’est l’évidence même, en s’adressant à la Confédération africaine, le souverain inclut automatiquement la FRMA où sévit Abdeslam Ahizoune depuis une décennie.

Le message royal est d’autant plus transposable au Maroc que notre pays, qui était un leader mondial, n’a plus connu la couleur de l’or depuis belle lurette. Pis encore, depuis l’arrivée d’Ahizoune, il y a dix ans, notre pays n’a glané que 3 petites médailles (1 en argent et 2 en bronze).

C’est d’autant plus aberrant que le président de la FRMA a bénéficié, dès son arrivée, d’un contrat programme avec le gouvernement. Donc en matière de bailleurs de fonds, il a été privilégié avec une manne financière qui s’élève à 540 millions de DH pour une durée de 4 ans (2007-2011).

Il est difficile de croire que le Kenya, l’Éthiopie, le Nigeria ou même l’Afrique du Sud aient bénéficié d’autant d’argent surtout lorsqu’on sait qu’en matière de partenariat privé, la FRMA est parrainée par Maroc Telecom, dont le président n’est autre que Ahizoune. C’est dire que le ratio subvention (540MDH) - Résultat (3 médailles) revient très cher, soit 180 millions de DH la médaille.

Le troisième facteur évoqué par le souverain pour le développement de l’athlétisme africain repose sur «la mise à niveau des compétences disponibles». Et dans le domaine de l’athlétisme on ne gère pas les athlètes comme on gère les ressources humaines dans une entreprise. Ahizoune a confondu Maroc Telecom avec la Fédération royale marocaine d’athlétisme. Car au-delà des résultats catastrophiques, il a créé une ambiance délétère au sein du groupe des athlètes.

À tel point que ces derniers préfèrent s’entraîner au sein de leurs ligues respectives au lieu de faire une concentration à l’institut national d’athlétisme de Rabat. Comble de paradoxe, le seul médaillé aux championnats du monde de Londres, Soufiane El Bekkali, s’est préparé dans son fief avant de rejoindre Londres.

À la veille de ces Mondiaux, le climat était tellement tendu que l’athlète, Ibrahim Akchab, qui a remporté la médaille d’or du 1500 m à la Diamond League de Rabat, a fait défection et s’est exilé au Bahreïn. Dépité, le président de la FRMA a tenu une réunion de crise à Londres avec les athlètes pour s’enquérir de leurs problèmes!? Il a mis du temps pour le faire.

Les athlètes lui ont répondu en chœur: «Nous n’arrivons pas à joindre les deux bouts, c’est pour cela que l’on participe à des meeting de petite envergure». On est loin, très loin, voire à des années-lumière, de la bonne gouvernance que prône le roi Mohammed VI dans le message qu’il a adressé à la CAA.

Le 12 Octobre 2017

Source web par Le 360

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