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Vacances au Nord A mourir d’ennui

 Vacances au Nord A mourir d’ennui

Lézarder au soleil, principal programme de la journée Le soir, balades sur une seule avenue ou jouer aux cartes en famille Les vacances au Nord, c’est le grand bleu, ses kilomètres de plages, ses autoroutes flambant neuves, «le chiringuito» de Kabila, l’aquapark de Smir, le souk de Fnideq et selon les saisons pour les malchanceux l’arrivée des méduses. Si cette région (Tétouan et environs) est presque sortie de son sous-développement urbanistique, il reste encore beaucoup (mais alors là beaucoup !!) à faire, particulièrement sur le plan de la culture de la gestion touristique. Que faire la journée dans cette région? Lézarder au soleil reste la principale sinon la seule occupation, avec en fin de journée des paris à celui qui mangera le maximum de pépites espagnoles. Peu d’activités sportives sont proposées. A moins de posséder un jet-ski et alors là toute la journée c’est un festival de va-et-vient sur l’eau quasiment au bord des plages avec en prime du mazout que vous avalez à chaque plongeon. Aucune directive n’étant appliquée, les jet-skieurs s’en donnent à cœur joie au grand dam des nageurs. Gare aussi aux épluchures de pastèques ou de melons (du vécu) que vous pouvez rencontrer dans l’eau et d’autres déchets. Sinon, vous avez des plages qui proposent des pédalos qui n’ont plus d’âge et dont la couleur a disparu depuis des lustres. Si vous continuez votre programme plages, attention aux week-ends avec leurs kilomètres de serviettes et de parasols. Courage, il faut les traverser pour se frayer une place, de préférence près de l’eau. Un périmètre qu’il faudra défendre bec et ongles. Une fois enfin installé, vous aurez droit à un cortège de personnages qui défileront sous vos yeux, plus trouble-fête qu’amusants à la longue. On trouve aussi les enragés de la raquette ou des palettes: ce sont les plus dangereux. Ils manient le manche comme une poêle à frire que vous risquez de recevoir sur la tête à tout moment. Sur la plage aussi, les vendeurs de beignets “choooooous”, de bonbons, de “pipaaaaas”, de “jabane couloubane”, sans oublier les marchands de journaux dont les prix grimpent au rythme de la chaleur de la journée. Et le soir, quel est le programme? Si vous intégrez ou faites partie des réseaux branchés, vous aurez la possibilité de participer aux grandes soirées avec orchestre et traiteur. Sinon, vous avez les balades nocturnes à Mdiq, noyé dans les odeurs de nourriture et celles de la foule. Restaurants de poissons, snacks de harira et sandwichs ou encore commerces de tout ce qui peut être vendu jalonnent l’avenue principale et les ruelles parallèles (où l’hygiène est inexistante). Même programme à Martil. Dans les différents restaurants, au niveau de la qualité de service, nous sommes encore loin de détenir la palme d’or. Un fléau qui touche d’ailleurs toutes les régions du pays. Dans de nombreux endroits, c’est la politique de «l’à peu près». Les serveurs sont approximativement bien habillés. Peu savent accueillir la clientèle et peu savent surtout sourire et mettre à l’aise. Dans différents restaurants de M’Diq et dans certains complexes, les couverts sont très mal placés, les commandes erronées, les gestes maladroits et parfois de l’agacement comme si «franchement, le client n’avait rien à faire ici!». Les cafés de Marinasmir sont lamentablement tenus. A côté des tables mal essuyées vous risquez de rencontrer des araignées au détour d’une chaise… Si vous n’êtes pas tentés par ce programme, il vous reste une troisième option: sortir votre monopoly ou vos jeux de cartes pour des soirées en famille. En résumé, pour l’estivant lambda, pas d’animation, pas de dîners-spectacles, pas de karaoké, pas de discothèques, pas tout ce qui fait l’apanage des grands centres et complexes de vacances. D’ailleurs, le touriste national préférera passer ses vacances en Espagne à des prix moindres (ce que beaucoup ont fait cette année). Le service rendu est de meilleure qualité et l’ambiance…du tonnerre. Les Espagnols sont réputés pour leur sens de la fête et leurs soirées qui n’en finissent pas. Vraiment dommage pour notre si belle mais si triste côte. SOURCE WEB Par Meriem OUDGHIRI L’Economiste