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Croissance du tourisme: «Il n’y aura pas de retour en arrière»

Croissance du tourisme: «Il n’y aura pas de retour en arrière»

901 millions de personnes ont voyagé durant le 1er semestre de 2017

Le secteur enregistre une croissance de 6% et l’Afrique fait un bond de 9%

Améliorer les politiques urbaines pour mieux absorber les flux de touristes

Pour Taleb Rifai, secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme, une ville qui ne répond pas aux besoins de ses habitants ne répondra pas à ceux des visiteurs (Ph. L'Economiste)

Les chiffres du premier semestre 2017 le prouvent: le désir et le besoin de voyage est plus fort que toutes les crises. Le tourisme mondial a prouvé sa résilience et a enregistré une croissance de 6%, soit 56 millions de touristes supplémentaires par rapport à la même période en 2016.

Pour Taleb Rifai, secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme, cette croissance se poursuivra, mais cette source de prospérité doit être gérée efficacement, pour le bien des visiteurs et des communautés d’accueil. Entretien avec le secrétaire général de l’OMT, en marge du 6e sommet du tourisme urbain à Kuala Lumpur.

- L’Economiste: La croissance du tourisme urbain ne risque-t-elle pas de compromettre les politique d’urbanisme?

- Taleb Rifai: Pas vraiment. On ne devrait jamais redouter la croissance du secteur du tourisme, ce qui compte, c’est la façon de la gérer. Une ville qui ne répond pas aux besoins de ses habitants ne répondra pas à ceux des visiteurs. En d’autres termes, nous devons commencer d’abord par préparer nos villes pour les rendre plus agréables aux habitants locaux. En faire, une ville à la fois ordonnée et diverse sans trop d’anarchie avec une ligne directrice. Et tout cela concerne l’urbanisme. Aujourd'hui, les politiques urbaines doivent donner à l’habitant et au visiteur des preuves du dynamisme de la ville, de sa qualité de vie. 

- Comment se porte le tourisme mondial? La crise est-elle derrière nous?

- Je préfère ne pas parler de crise, mais de contraintes d’ordre économique qui ont fait que certains voyageurs ont reporté leurs projets. Mais, malgré tout, le secteur a enregistré des croissances très intéressantes au cours des dernières années et cette croissance se poursuivra, croyez-moi. Il n’y aura pas de retour en arrière. Le désir et le besoin de voyage est plus fort que toutes les crises. Pour preuve, certains pays ont enregistré des croissances à deux chiffres, comme le cas du Maroc. Dans le monde et pour le premier semestre 2017, quelque 901 millions de voyageurs ont voyagé dans les différents pays à travers le monde. La croissance de cette année a été de 6% pour les 8 premiers mois, ce qui équivaut à 56 millions de touristes supplémentaires. Cette croissance a prouvé la résilience du secteur et sa capacité économique. Car derrière, les voyages internationaux, il y a de l’emploi, une croissance économique et les possibilités de développement pour les communautés... Mais cette source de prospérité doit être gérée efficacement, pour le bien des visiteurs et des communautés d’accueil.

- L’Afrique revient de très loin. Le continent avait essuyé plusieurs baisses consécutives au cours de ces 3 dernières années…

- C’est vrai que le secteur a été perturbé en Afrique. D’abord, par le virus Ebola qui a affecté l’industrie touristique en 2014/2015. Les années suivantes, l’Afrique a subi des revers suite aux mesures sécuritaires prises par les pays européens qui avaient conseillé à leurs ressortissants d’éviter le continent. Mais, la destination a rapidement repris le dessus et aujourd’hui, la croissance en Afrique est de 9%, plus d’un point que l’Europe.

- Vous avez une relation particulière avec Marrakech, ville où vous avez organisé le 4e sommet du tourisme urbain.

- Nous avions choisi cette ville pour abriter une des premières éditions de ce sommet parce qu'elle représente exactement ce que l’on entend par le tourisme urbain, respectueux de l’environnement, du patrimoine…Je crois et sans exagérer que Marrakech rend heureux tout visiteur car la ville a su préserver son identité,  ses traditions tout en modernisant ses infrastructures.

- Vous terminez votre mandat en tant que secrétaire général de l’OMT en 2018. Que regrettez-vous de n’avoir pas fait?

- Je regrette le manque de temps qui ne m'a pas permis de copter plus de membres afin que l’Organisation mondiale du tourisme soit encore plus représentative du monde.

    Le CRT de Marrakech, membre actif

    En dehors des états membres, l’Organisation mondiale du tourisme compte également des membres affiliés qui contribuent avec leurs connaissances et leur expertise à la promotion d’un développement touristique responsable, durable et accessible pour tout le monde. «La diversité de ces affiliés apporte une grande valeur et enrichit l'échange d'idées et de connaissances», estime l’OMT. Le Conseil régional du tourisme de Marrakech est un de ces membres, le seul conseil de promotion de destination marocaine représenté au sein de l'Organisation. Très actif depuis 2015, le conseil participe à plusieurs commissions pour l’innovation, les nouvelles technologies au service du tourisme, et les conventions.

Le 06 Décembre 2017

Source Web : L’économiste

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