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L’Allemagne sur la voie de la semaine des 28 heures ?

L’Allemagne sur la voie de la semaine des 28 heures ?

Le syndicat allemand IG Metall a intensifié sa pression sur le patronat allemand. Outre une augmentation salariale de 6 %, le syndicat exige également la possibilité pour les salariés qui le souhaitent de réduire temporairement leur temps de travail à 28 heures par semaine. Au bout de deux ans, ils pourraient retourner de façon automatique aux 35 heures. Mardi, un mouvement de grève initié par le syndicat a été suivi par 60 000 travailleurs dans 280 entreprises. C’est une situation exceptionnelle, car la dernière grève d’IG Metall remonte à 2003…

Le syndicat observe que la flexibilité du travail émane toujours d’une décision de l’employeur. Pourtant, « Les salariés veulent pouvoir décider eux-mêmes de leur temps de travail, en adéquation avec leur propre vie ». Il s’agit donc pour eux de pouvoir mieux concilier la vie familiale et la vie professionnelle.

De plus, IG Metall sollicite que dans certaines situations, les salariés qui opteraient pour cette baisse du temps de travail puissent bénéficier d’un maintien de salaire à taux plein. Ce serait le cas s’ils le faisaient pour se consacrer à leurs enfants, un parent âgé, ou pour suivre une formation.

Le débat qui a lieu aujourd’hui en Allemagne est également pertinent au-delà des frontières allemandes. Les employeurs ne croient toujours pas que leurs employés devraient être en mesure de décider par eux-mêmes de leurs heures de travail sans que cela fasse nécessairement l’objet d’une compensation financière de l’entreprise. Mais la jeune génération cherche de plus en plus un équilibre entre le travail et la vie privée. De ce fait, faire carrière n’est plus forcément une priorité.

Aujourd’hui, ce privilège est réservé aux jeunes instruits et flexibles, mais le désir d’un tel équilibre est bien plus répandu. Le syndicat répond à cette préoccupation, et fait de cette question sociopolitique, le principal point de la nouvelle convention collective en cours de négociation. Ce débat devrait prochainement gagner la politique.

Le syndicat IG Metall bénéficie d’une position de négociation très forte

Avec ses 2,4 millions d’adhérents, IG Metall bénéficie d’une position de négociation très forte. Le syndicat représente les intérêts des employés de géants industriels comme (Siemens, ThyssenKrupp), la construction automobile (VW, Daimler, Porsche), mais aussi de l’industrie sidérurgique et de l’industrie textile.

Angela Merkel, qui tente maintenant de former un nouveau gouvernement depuis plus de 100 jours, pourrait bientôt être également confrontée à une nouvelle crise sociale. En temps normal, IG Metall est assez proche des idées de la CDU de Merkel. Mais le syndicat veut maintenant exploiter l’impasse politique pour soutenir le SPD.

C’est Volkswagen qui a introduit la semaine de quatre jours en 1994. Mais la situation d’alors était totalement différente. A l’époque, on souhaitait ainsi lutter contre la récession et maintenir 30 000 emplois chez le constructeur automobile. Aujourd’hui, il est question d’organiser le temps de travail pour qu’il s’adapte à un mode de vie offrant plus de loisirs et de temps passé avec la famille.

La Suède

En Suède, une expérience d’une semaine de 30 heures qui a été menée en 2017 dans une maison de retraite a été suspendue en raison des coûts élevés pour l’entreprise. Dans un certain nombre de centres de services locaux suédois du constructeur automobile japonais Toyota, les journées de travail de 6 heures sont la norme depuis 13 ans. Tant dans la maison de retraite, que dans les centres de services de Toyota, on a constaté une nette réduction des arrêts maladie par rapport au système de 8 heures.

Le 09 Janvier 2018

Source Web : Express

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