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Hassan Bargach: "Priorité au marketing et au digital pour faire de Rabat une city-break"

Hassan Bargach:

Après plusieurs années sans véritable politique de développement, un nouveau président a été élu à la tête du CRT de Rabat. Hassan Bargach qui dirige également le Sofitel de la capitale nous dévoile les grands axes de sa stratégie pour faire de Rabat une destination culturelle pour une clientèle étrangère en quête de détente.

Médias24: Malgré ses atouts touristiques, Rabat souffre d'un grand déficit d'image à l'international.

Hassan Bargach: Notre ville a toujours été protégée par rapport aux autres destinations du Maroc. Elle ne figure pas sur les radars des tours-opérateurs internationaux car dans les faits, elle a toujours été considérée comme une simple ville d'étape dans le circuit des villes impériales.

Aujourd'hui, nous avons tous les atouts pour définir un nouveau positionnement sachant que c'est une ville lumière culturelle qui rassemble toute l'intelligence du pays. Rabat accueille traditionnellement  un tourisme d'affaires lié à son image de capitale administrative mais la mise en valeur de ses atouts culturels aidera à la développer sur le plan international.

-Comment allez-vous procéder?

-La première étape consistera à faire de Rabat et Salé des locomotives qui permettront ensuite de développer l'arrière-pays et toute la région sachant qu'elles disposent d'un patrimoine très riche avec de nombreux sites culturels (Chellah, Oudayas, Rue des consuls, saints ...).

Ce développement sera facilité par l'explosion actuelle des liaisons aériennes et l'augmentation du pouvoir d'achat de nos marchés émetteurs. Contrairement au passé, les visiteurs européens peuvent venir passer un week-end à Rabat qui n'avait qu'une seule ligne internationale vers Paris.

-Et au niveau national?

-Le tourisme interne n'est pas notre cible car les marrakchis vont à Agadir ou Essaouira, les rbatis et casablancais à Marrakech et les tangérois à Tétouan. Rabat est une ville destinée aux marchés étrangers et pas au marché intérieur. C'est d'autant plus vrai que son littoral affiche complet en été et qu'il n'y a donc pas lieu de faire davantage de promotion.

-La priorité va donc être donnée aux marchés émetteurs étrangers?

-En particulier à ceux qui se trouvent à moins de 3 heures d'avion et qui sont desservis par les vols de la RAM ou d'autres compagnies. D'abord aux Espagnols de Madrid qui sont à 1H15 et ensuite aux Français de Paris ou Marseille, Belges (Bruxelles) et Anglais de Londres.

Grâce à ces nouvelles liaisons qui peuvent encore se renforcer, il est plus facile de les attirer.

-Vous pariez sur l'ouverture de nouvelles dessertes?

-Les vols sont déjà là, il faut juste qu'il y ait autant voire plus d'étrangers que de Marocains dans les vols déjà existants.

-Comment les inciter à remplir ces avions?

-C'est l'axe principal de notre nouvelle stratégie car nous disposons d'un patrimoine culturel extraordinaire mais il n'y a aucune base de données. Les monuments sont là mais il n'y a pas de photos pour les vendre et on ne sait pas à qui ils sont destinés.

Il va donc falloir déterminer la nature de cette clientèle potentielle: familles, couples sans enfant, ou personnes seules désireuses d'enrichir leur bagage culturel international.

-Comment mieux cibler ces marchés potentiels?

-Nous allons créer une photothèque et l'illustrer avec des textes écrits en français, anglais, espagnols ... car nous avons un vrai déficit d'images en matière patrimoniale. Le visuel est essentiel.

-Des voyages de presse internationaux sont prévus pour lui donner davantage de visibilité?

-Avant d'inviter des journalistes étrangers et des tours opérateurs, nous allons télécharger sur notre site visitrabat.com, beaucoup d'informations pour mieux vendre Rabat.

-Le site actuel du CRT est donc inadapté voire dépassé...

-Nous avons un outil extraordinaire qui s'appelle internet et qui n'est pas encore suffisamment exploité alors que  toutes les grandes destinations du monde ont axé leur attractivité sur lui.

Le CRT va embaucher des spécialistes qui vont identifier et mettre en avant les circuits et former les hôteliers, agents de voyages et chauffeurs de taxi pour mieux vendre notre produit. Tout ce beau monde qui n'a pas de culture marketing et ne connaît pas l'histoire doit se transformer en ambassadeur.

-Pourquoi vos prédécesseurs n'y ont-ils jamais pensé?

-Le travail de base a été accompli mais nous devons enrichir l'offre avec, par exemple, des promenades en vélo comme ce qui se fait à Paris (Vélib) ou à Marrakech.

-Qui va financer ce projet?

-Ce n'est pas le CRT car en dehors de notre travail de promotion, nous sommes surtout une force de proposition. C'est donc à la mairie et à la région de les financer.

-Quelles autres actions digitales sont prévues?

-Nous allons lancer une appli qui présente les atouts de la capitale. Elle sera téléchargeable dès l'arrivée des visiteurs à l'aéroport et offrira une géolocalisation pour connaître toutes les activités existantes à l'endroit où les touristes se trouvent.

Il est également question de généraliser les bornes Wifi et de travailler sur la réactivité avec une série d'actions pour séduire les clients potentiels.

-Quel type de touristes comptez-vous attirer?

-Pas une clientèle désireuse de faire la fête comme à Marrakech mais plutôt en quête de découverte. Dans un premier temps, nous allons positionner Rabat comme une city-break et pas une ville de long-séjour. Ca sera donc un mix entre tourisme d'affaires déjà existant et de détente pour une courte durée.

-C'est à dire?

-Des séjours de 2 ou 3 nuits en se concentrant sur les marchés qui sont à 1H30 de Rabat.

-A la recherche de repos et de culture?

-L'objectif est en effet de développer le tourisme culturel et de détente. Le potentiel des arrivées additionnelles est énorme sachant que les capacités de notre aéroport sont encore sous-exploitées. En termes de nuitées, nous sommmes la sixième destination du Maroc mais on peut faire beaucoup mieux car contrairement à Marrakech ou Tanger, Rabat n'a jamais été considérée comme une ville touristique.

-Après avoir trouvé un nouveau positionnement, comment augmenter les arrivées?

-Une fois le produit et l'offre définis, nous contacterons les tours opérateurs étrangers et les 182 agences de voyages de la région pour proposer des formules permettant d'augmenter les arrivées.

A partir du moment où la demande augmentera, la RAM et d'autres compagnies multiplieront leurs fréquences et en créeront même de nouvelles. Si nous arrivons à valoriser cette destination, il y aura un effet mécanique de croissance des arrivées et des nuitées.

Pour l'instant, nous sommes en phase d'inventaire et d'écriture de story-telling pour mieux vendre Rabat.

-On a l'impression que vous partez de zéro?

-On ne peut pas dire ça car beaucoup de choses ont été accomplies mais nous devons absolument prendre le train de la digitalisation.

-De quel budget annuel disposez-vous pour mener à bien tous ces projets?

-Quand les plans d'action seront finalisés et que nous aurons une vision d'ensemble, il sera rendu public. Le plus important n'est pas le budget mais la cohérence de notre stratégie.

-On parle de 10 millions de dirhams voire même 20 MDH?

-Je ne peux pas révéler son montant. Tout ce que je peux dire est que la région nous aide beaucoup mais le budget de fonctionnement doit encore être renforcé pour financer trois recrutements et acquérir des locaux dédiés.

-A quel horizon  Rabat devrait-elle devenir une city-break?

-Avant d'être en mesure de présenter un agenda, nous devons finaliser le plan d'action et nous mettre d'accord avec les nombreux opérateurs privés et publics (mairie, hôtels ...). C'est un travail de longue haleine mais je pense qu'il faudra entre 3 et 4 ans pour y arriver.

Le 26 Janvier 2018

Source Web : Médias 24

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