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Education Faillite d’un système

Education Faillite d’un système

Un nouveau ministre de l’Education nationale vient d’être nommé, je profite du mois de janvier non encore clos pour lui souhaiter une bonne année et beaucoup de santé. La tâche à laquelle il va s’atteler est, en effet, herculéenne.

Le secteur de l’Education est en friche. Dans le dernier classement des performances du système éducatif de 72 pays à travers le monde, alors que l’Algérie et la Tunisie figurent dans ce classement, le Maroc y est absent. Pour qu’un pays figure et soit pris en compte, il fallait que son système éducatif satisfasse à des critères précis, logiques et peu nombreux.

29 millions d’élèves de 15 ans de ces 72 pays ont été jugés et un score a été établi sur la compréhension des sciences de l’écrit et un score dans les sciences mathématiques.

Dans ce travail, les performances de nos élèves étaient mauvaises, nous avons été exclus.

A la lecture des résultats de l’enquête PISA, j’en ai eu gros sur le cœur, car mon pays avait raté ce qui construit et grandit une nation : son système éducatif, et je savais que nous étions mal partis. La faillite de notre système éducatif national a ouvert les portes aux autres, les parents étant conscients de l’importance de l’éducation et la formation de leurs enfants, la relève, les citoyens de demain.

La preuve, les écoles privées nationales et étrangères françaises, espagnoles, belges, américaines pullulent dans notre pays et grèvent les pouvoirs d’achat de la classe moyenne de ce pays, cette classe qui est le véritable moteur politique, économique et social du Royaume.

Tous les ministres qui ont été à la tête de ce département clé sont responsables par leurs incompétences, leur absence de vision du long terme. L’important n’est pas d’être nommé ministre, l’important c’est le travail fourni pour remettre sur les rails un train qui a déraillé.

Que de tergiversations, que de réformes mal pensées et mal conduites, voire débutées et vite abandonnées, tout cela explique pourquoi nous sommes à un tel niveau de dégradation du système éducatif national.

A chaque fois qu’un ministre a été en charge de ce département, il a pris sa palette et ses pinceaux et a peint son tableau sans trais définis, sans couleur, sans perspective et sans fond, et ils furent nombreux tous ces peintres de pacotille.

Il faut bien sûr commencer par le commencement et c’est lorsque nos petits enfants entrent dans les premières classes de la maternelle et du cursus primaire que tout se joue. Apprendre à lire, à écrire, à comprendre ce que l’on lit pour écrire ce que l’on pense, et bien sûr compter et calculer pour ouvrir la réflexion et les débuts de l’analyse.

Il suffit qu’un enfant maîtrise la lecture, l’écriture et les bases mathématiques pour ne plus avoir de crainte pour ses cursus secondaires et supérieurs.

Il faut pour cela des enseignants eux-mêmes bien formés, bien payés pour conduire le train et faire descendre tous les passagers avec le même et bon niveau, pour monter dans les deux trains qui vont suivre.

Il faut avoir une règle de base dans la construction d’une société quant à son organisation, je pense que si dans une société on sous-paye des enseignants, des juges et des médecins, la société sera mal construite et bancale.

Les enseignants, les juges et les médecins sont plus importants dans une société que des ministres, des parlementaires, des ambassadeurs et pourtant et je m’arrête.

Il faut accorder dès le primaire une place fondamentale aux langues, d’abord l’arabe, c’est la langue de notre livre sacré, le Coran. Le français, il s’impose par l’Histoire et les liens tissés de cette Histoire, l’espagnol, l’anglais, c’est la langue fondamentale du monde actuel, celle de la science, de la recherche et de la diffusion.

Compte tenu de l’évolution du monde actuel et des progrès fulgurants du monde asiatique, il faut que nous tournions nos rétroviseurs vers le Sud, le Nord a fait son temps et semble en déliquescence, alors que les écoles et les élèves qui sortent des systèmes éducatifs de la Chine et de l’Asie, en général, sont les plus brillants et les premiers dans le classement PISA de l’OCDE.

Il faut se référer aux méthodes choisies et entreprises dans les écoles asiatiques, pour tracer le canevas de notre système éducatif national.

Il faut souligner que ce qui ressort et qui est fondamental chez les élèves de l’Asie, c’est le profond désir de savoir et de connaissance, le profond sens de la compétition dans le sens égalitaire du terme, le profond respect des enseignants qui, eux-mêmes, par leur niveau éducatif et de connaissance, ne peuvent inspirer que de l’amour et du respect, il faut que nous travaillons aussi sur ces objectifs fondamentaux.

Le 2 février 2018

Source Web : L’opinion

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