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Forum international des oasis et du développement local à Zagora Une meilleure gestion des ressources naturelles s'impose

Forum international des oasis et du développement local à Zagora Une meilleure gestion des ressources naturelles s'impose

Les participants au Forum international des oasis et du développement local de Zagora ont insisté sur l'importance de former les habitants des oasis et de mieux gérer les ressources naturelles de ces régions afin de favoriser un développement rationnel.

La situation des oasis au Maroc était au centre du débat le 24 février à l'occasion de l'ouverture du cinquième Forum international des oasis et du développement local à Zagora. Les participants à cette rencontre ont mis l'accent sur trois principaux axes nécessaires pour le développement des oasis. Il s'agit de la formation des ressources humaines, une meilleure gestion des ressources naturelles et la création de filières de production aux standards internationaux. «Le produit naturel seul ne peut pas engendrer le développement. L'argent des ressources naturelles n'est pas réinvesti dans les oasis, même si la production est grande. C'est la méthode de gestion qui est importante», a expliqué Chakib Alem, professeur d'enseignement supérieur, département de biologie, FST-Errachidia. Selon ce chercheur et spécialiste des oasis, il faut créer des filières industrielles dans les oasis. Ainsi, on crée des offres d'emploi et on développe l'expérience locale dans le respect des normes sanitaires et des standards internationaux. Les intervenants lors de la première séance du forum ont tous soulevé la question du manque de formation dans ce domaine. «Pour vendre les dattes, le henné ou tout autre produit local, il ne suffit pas de modifier l'emballage, mais il faut répondre aux besoins du marché et insérer ces produits dans des industries plus développées», explique Chakib Alem. Même son de cloche auprès de Abdellah Abdellaoui, chef du service de la production agricole au bureau régional de l'investissement agricole à Ouarzazate.

Ce dernier a affirmé que des experts australiens ont manifesté récemment leur intérêt pour importer les dattes marocaines, mais selon les normes internationales. La faible exploitation de la barytine locale a été aussi pointée du doigt. Pour leur part, les représentants de la population locale se sont interrogés sur le déséquilibre entre la richesse de leur région et la pauvreté des habitants. «Le chantier de développement local devra impliquer la société civile pour sensibiliser la population locale à l’importance de son rôle dans le processus de développement. Les habitants des oasis devraient comprendre qu'il ne s'agit pas d'augmenter la production, mais de produire mieux», répond Chakib Alem. L'expert a exposé l'exemple de la filière des dattes. Selon lui, les unités de conditionnement et de stockage créées par l'État pourraient être mieux exploitées si on accompagne les coopératives dans la chaine de production. Pour Chakib Alem, les associations locales ont surestimé leur capacité de production. La performance de ces unités pourrait être aussi améliorée via la sensibilisation des agriculteurs. Ces derniers ne sont pas tous convaincus de l'utilité de mettre leurs productions de dattes au frigo. «Les grands producteurs de dattes ont déjà leurs unités de stockage dans plusieurs villes du Royaume. Il faut alors convaincre les petits et moyens producteurs de confier leurs dattes aux unités de stockage créées par l'État», nous confie Chakib Alem. Et d'ajouter que les charges qui seraient générées par les frigos ne facilitent pas cette tâche. Le chercheur marocain a également souligné l'importance de former des techniciens en agroalimentaire et en irrigation. Pour lui, le développement des oasis dépend surtout de la formation de leurs habitants.

Le 26 février 2018

Source Web : Le Matin

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