Les réseaux sociaux adjuvants et adversaires de l’administration
Quand l’Autorité s’essaye à sauver l’éthique publique
En cette ère où le web 2.0 domine le monde des communications, il a suffi d’un échange d’informations aussi simple qu’une vidéo d’une administration vidée de ses substances quelque part dans la ville ocre pour faire bondir la Toile. C’est que nous autres citoyens attendons beaucoup de la nôtre. En plus d’être à disposition du peuple, une ouverture, un dialogue et un peu de transparence que seule une infime minorité d’entreprises publiques et privées semblent vouloir nous consentir. Vous en conviendrez, cela serait d’une cordiale bienvenue.
Ces attentes, ô miracle, et bien il est une administration qui n’en a pas fait la sourde oreille, à en juger par les mesures disciplinaires prises à l'encontre de responsables et cadres de la délégation provinciale de l’Industrie et du Commerce de Marrakech, pour absence non justifiée aux heures ouvrables, une initiative qui a porté ses fruits au regard des autres moyens employés aussi pour corriger cette situation par le ministère de Moulay Hafid Elalamy.
En outre, d’autres instructions ont été ordonnées afin que les services centraux et extérieurs du ministère soient dotés d’un système de pointage centralisé, la réorganisation administrative des locaux sera, par ailleurs, entreprise au niveau de l’ensemble des délégations provinciales, de manière à ce que les citoyens soient reçus et orientés par un responsable et pour que leur soit constamment fourni un service de qualité, selon le communiqué du ministère de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique et qui au passage s’est dit investi dans l’établissement d’une charte de fonctionnement des délégations permettant une programmation rationnelle des activités externes des cadres, de telle sorte à assurer un service minimum lors des sorties et missions de contrôle effectuées.
Cet assortiment de décisions visant à créer un effet d’ensemble, a été superbement salué par les internautes au regard des répondants favorables qu’il a suscité à travers la Toile. S’il est une vérité aujourd’hui c’est que les réseaux sociaux, qu’on le veuille ou non, représentent une préoccupation concrète qui interpelle tout à chacun au vu des dérivées et des conséquences qu’ils engendrent car, soumis à l’intérêt général, la preuve par l’exemple de Marrakech. Cette nouvelle forme de communication qui obéit à des règles et à des objectifs spécifiques fait craindre de par l’ampleur planétaire qu’elle génère.
On ne peut donc que rendre hommage à cette initiative du ministère de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique, d’avoir accepté de se laisser déconstruire par des profanes, citoyens experts ou amateurs intéressés et surtout d’avoir répondu par des décisions quelque peu conformes à leurs attentes. Cette première pour ainsi dire d’une administration centrale qui consent à construire l’action publique grâce aux réseaux sociaux mérite d’être applaudie et nous en chantons les louanges à ce dialogue en puissance avec les citoyens.
De là, à dire que les réseaux sociaux sont un électrochoc pour réveiller l’administration, il n’y a qu’un pas que nous franchirons aisément au regard des nombreux exemples, qu’un sniper précurseur en la matière, celui de Targuist en l’occurrence, niché dans les montagnes du Rif et armé d’une caméra qui filmait des gendarmes véreux, avait initié sur le Net d’ici-bled, en instaurant des garde-fous virtuels contre l’arbitraire.
Le 11 mars 2018
Source Web : Libération
Les tags en relation
Les articles en relation
Le tourisme interne, cet autre levier de développement sur lequel mise le Maroc
Plusieurs pays figurent dans la liste préférée des destinations des Marocains comme l’Espagne, la Turquie ou encore la Thaïlande. L’ONMT y voit un poten...
Une procédure de sauvegarde taillée sur la crise actuelle (proposition de loi)
Le RNI veut ouvrir la sauvegarde judiciaire aux entreprises en cessation de paiement à cause de la pandémie covid-19. Un plan de sauvegarde en une année au l...
Ce qu'il faut attendre de 2019 en matière de communication digitale
Avènement d'Instagram, explosion des contenus éphémères, utilisation croissante de l’IA dans les réseaux sociaux : en 2019, les réseaux sociaux vont...
Marouane Harmach: "La campagne de boycott a permis la naissance d’une opinion publique"
Le lancement d’une campagne de boycott des produits de 3 grandes entreprises du Maroc a montré, encore une fois, la force de mobilisation des réseaux sociau...
Boycott des établissements scolaires : le ministère temporise
L'arrêt des études dans certains établissements scolaires en raison du nouvel horaire n'a concerné que des cas isolés, a indiqué, mercredi, le min...
Le festival de Oued Laou interdit pour des raisons politiques?
Le pacha de Oued Laou a interdit l’organisation du festival «Al Lamma» pour des raisons sécuritaires. Une justification que réfute le conseil communal, à...
Faut-il réglementer le métier d’influenceur au Maroc ?
Le secteur de l’influence est en pleine ébullition. Appelés « créateurs de contenus », ils sont suivis par des millions de personnes sur les réseaux soc...
L’OMC fait son retour sur le lieu de sa naissance
Une réunion ministérielle informelle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) s'est ouverte lundi à Marrakech, sous la présidence de Moulay Hafi...
Restauration du café Maure: un responsable réagit à la colère des Rbatis
Il a suffi que des photos du café Maure en cours de restauration soient publiées sur les réseaux sociaux, avec quelques commentaires malveillants, pour susci...
Aïd Al-Adha : attention aux fake news sur le prix des moutons
Pour un mouton importé pesant 50 kilogrammes, les ménages marocains devraient s'attendre à dépenser près de 3.000 dirhams. Des ovins de cette rangée �...
#MAROC_Digital_2021: 22 millions d’utilisateurs de médias sociaux au Maroc
Un rapport intitulé « Digital 2021 », publié début février par "We are Social" en partenariat avec "Hootsuite", relève que le Maroc est plutôt bien posi...
La France n’est plus le premier investisseur au Maroc (rapport)
Le Maroc a pu drainer en 2018 des entrées nettes d’Investissements directs à l’étranger (IDE) de 3,6 milliards de dollars, soit une hausse de 36% par rap...