Symposium international L’université apporte sa contribution à la réflexion sur le modèle de développement souhaité pour le Maroc
Cette séance inaugurale a été l'occasion pour l'assistance de se faire une idée de la vision du nouveau modèle économique et social. Ph. Seddik
En réponse à l’appel du Souverain aux diverses instances du pays, en vue de réfléchir aux fondements d'un nouveau modèle économique pour le Maroc, la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Aïn Chock organise depuis mercredi un symposium international sur le sujet. Pendant trois jours, le débat s'est focalisé sur la thématique «Les logiques et la portée des modèles économiques : vers un éclairage du modèle du Maroc».
L’université apporte sa contribution au débat actuel en organisant un Symposium international sur le nouveau modèle de développement. En effet, la Faculté des sciences juridiques économiques et sociales de Aïn Chock a réuni de nombreux décideurs, experts et universitaires, pendant trois jours autour de la thématique «Les logiques et la portée des modèles économiques : vers un éclairage du modèle du Maroc». Les travaux du symposium, organisé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ont démarré mercredi et se poursuivent aujourd'hui au siège de la faculté.
Lors de la séance inaugurale, le vice-président de l’Université Hassan II, Abdellatif Ighzou, a affirmé que l’université répond à l’Appel Royal invitant à une réflexion sur un nouveau modèle de développement. Le doyen de la Faculté de droit, Abdellatif Komat, initiateur de ce symposium international, a mis en avant, à cette occasion, trois éléments qui rendent la faculté fière d’organiser un tel événement. Il s’agit d’abord d’une fierté liée à la contribution de l’université, à partir de la faculté de droit de Aïn Chock, à un débat initié par S.M. le Roi en plus du Patronage Royal du Symposium. La deuxième fierté vient du fait que la faculté renoue avec les débats de nature économique. La troisième fierté vient du fait de la possibilité donnée à l’université de confronter les étudiants à un nouvel exercice à travers un tel débat où ils peuvent suivre les débats entre les ministres et d'autres décideurs et interagir avec eux.
Par ailleurs, cette séance inaugurale a été l'occasion pour l'assistance de se faire une idée de la vision du nouveau modèle économique et social, à partir de la perception qu'en ont certains décideurs et anciens ministres. Dans ce cadre, le ministre de l’Éducation nationale, Saïd Amzazi, a mis en avant la place devant être accordée au capital humain dans le nouveau modèle. À ce titre, il a évoqué quelques grandes orientations de la réforme de l’éducation en cours qui prend en considération cet élément important. L’une des orientations annoncées est d’opérer une rupture par rapport à la logique traditionnelle adoptée au niveau du recrutement des enseignants. Il a aussi évoqué le fait que, après avoir travaillé sur le volet quantitatif, notamment la généralisation de la scolarisation, il est temps maintenant de s'attaquer au volet qualitatif. En plus de viser les enseignants, cela concerne aussi la déperdition scolaire. Il a également parlé d’actions à court terme à prendre par son département. Ainsi, selon lui, l’éducation reste incontestablement un instrument pour lutter contre la pauvreté et contribuer à la croissance économique et sociale.
Pour sa part, Zouhair Chorfi, secrétaire général du ministère de l’Économie et des finances, a commencé par faire une description du modèle actuel qu’il a qualifié d’essoufflé. Essoufflé parce qu’il est marqué par une croissance ralentie et de moins en moins créatrice d’emploi, l'inégalité régionale, le chômage des jeunes diplômés… Un diagnostic, dit-il, qui est développé par différentes institutions, notamment les directions du département de l’Économie et des finances, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, le Haut Commissariat au Plan, le Conseil économique, social et environnemental... Il a ainsi appelé à ce que la réflexion autour d’un nouveau modèle aille dans deux directions. Il s’agit, en premier lieu, de mesures à court terme dont le but serait d’améliorer le rendement des activités actuellement essoufflées, estimant qu’il y a des gisements de progrès à exploiter. En second lieu, agir en travaillant sur les fondamentaux pour une économie compétitive. Ainsi, il a évoqué l’importance de la gouvernance en considérant qu’on peut mieux faire avec de meilleurs modes de gouvernance, notamment à travers les nouveaux moyens d’information et de technologie. Il a recommandé d’agir sur l’investissement public pour le rendre plus performant ainsi qu’à travers la coordination et la convergence des politiques publiques. Il a aussi souligné les fondements de ce modèle de développement économique : avoir constamment à l’esprit les jeunes et les femmes, mais aussi le respect de l’environnement et des variables comme le sport et surtout le rôle à jouer par les régions comme moteur du développement. Dans une salle comble, les travaux du symposium international se sont poursuivis hier et aujourd’hui à la Faculté de droit.
D’autres facettes du modèle de développement sont débattues faisant ressortir d’importants critères à prendre en compte dans l’élaboration du nouveau modèle de développement souhaité par le Royaume.
Le 22 mars 2018
Source Web : Le Matin
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