Sound Energy: Etude prometteuse et nouveaux forages dans l'Oriental, estimation exacte des réserves de gaz en 2019
La société anglaise de prospection a rendu publiques les conclusions d’une étude ayant modélisé le bassin de ses permis Tendrara Lakbir, Matarka et Anoual, qui confirmeraient ses précédentes annonces triomphantes sur un gisement commercialisable important. Selon une source de l’ONHYM, les 3 futurs forages programmés montrent que l’acharnement de Sound Energy depuis 2016 rend de plus en plus probable en 2019 une découverte sans précédent mais pas obligatoirement majeure.
Jamais une compagnie étrangère n’a autant communiqué sur l’avancement de ses travaux de prospection gazière. S’il convient de rester très prudent sur la crédibilité de ses informations, l’annonce de 3 nouveaux forages laisse penser que la région de l’Oriental recèle des réserves assez importantes pour amortir à terme les dizaines de millions de dollars mobilisés par Sound Energy.
Dans son dernier communiqué, Sound Energy affirme que les conclusions de sa dernière étude confirment que son bassin d’exploration situé dans l’Oriental recèle des charges en hydrocarbures «générées à partir d’une roche riche en carbonate» datant de l’âge dévonien (4ème période de l’ère primaire du Paléozoïque).
La modélisation du bassin exploré prédit la découverte d’un gisement important
Après avoir modélisé la zone de ses permis Tendrara Lakbir, Matarka et Anoual, les géophysiciens ont prédit que la zone explorée contenait "suffisamment de charges de gaz disponibles pour remplir les prospects et pistes dans le réservoir TAGI (Trias Argilo Gréseux Inférieur) en cours d’exploration".
En plus du gisement de gaz du Paléozoïque déjà identifié, ils prédisent la découverte d'un nouveau gisement potentiellement important sur la zone du permis d'Anoual. D'autres données sismiques 2D sont en cours de traitement sur ce terrain pour évaluer la pertinence du forage d’un 3ème puits TE-11.
Le modèle dégagé a permis d’estimer les volumes d'hydrocarbures disponibles dans le portefeuille oriental de Sound Energy qui regroupe des prospects et des pistes cartographiés depuis début 2017
La société a donc pu actualiser les volumes, précédemment estimés en interne, sur le potentiel gazier de la superficie explorée qui s’étend sur 20.548 kilomètres carrés. Exprimés en gaz brut en place, les scénarios expriment une estimation basse de 7 Tcf (trillion de pieds-cubes), soit 200 milliards de mètres-cubes, une estimation moyenne de 20 Tcf soit 570 MMM3 et une estimation haute de 34 Tcf soit 970 MMM3
Si ces chiffres donnent le vertige et confirment, selon SE, ses estimations publiées en février 2017, il faut préciser qu’ils n’expriment que des supposées réserves en place loin d’être toutes extractibles.
Interrogée par Médias24, une source de l’ONHYM préfère rester très prudente en déclarant que ces chiffres sont encourageants mais qu’ils n’augurent pas obligatoirement une découverte majeure.
Des découvertes à venir sans précédent qui ne feront pas du Maroc, un pays exportateur
"A ce stade, tout ce que l’on peut dire, c’est que le potentiel gazier des permis exploités se confirme de plus en plus car sans indices probants et répétitifs, SE aurait arrêté de forer des puits très coûteux et n'essayerait pas de lever 1,7 MMDH pour financer la construction d'une usine de traitement et un gazoduc.
"Les nouveaux forages programmés au 2ème semestre 2018 montrent qu’on s’achemine vers une découverte intéressante mais il est beaucoup trop tôt pour parler d’un événement historique.
"A l’ONHYM, nous pensons qu’elle sera inédite dans l’histoire de la géologie marocaine mais il faut arrêter de rêver car ce n’est pas demain que nous rejoindrons le club des grands exportateurs de gaz.
"Les résultats à venir de l’étude de certification du puits TE-5 que nous avons confiée à une société française d’experts indépendants font partie du processus qui est loin d’être fini", temporise notre source, requérant l’anonymat, qui conclut que l’ONHYM ne sortira pas de sa réserve avant 2019.
Pour Sound Energy, les chiffres de l’étude de modélisation du bassin exploré sont fiables sachant que c’est une société indépendante d’analyse des systèmes pétroliers qui a construit le modèle.
3 nouveaux puits à creuser avant de connaitre les réserves commercialisables
Les données obtenues via gradiométrie par gravité Full Tensor Gravity (FTG), technologie récemment acquise et les nouvelles données d'étalonnage provenant des puits TE-6, TE-7 et TE-8 (forés par SE) ont permis de définir l'étendue des bassins potentiels et suivre la source des hydrocarbures pour localiser et faciliter leur extraction future.
Brian Mitchener qui dirige l’exploration a assuré que la modélisation a prédit la découverte d'un nouveau gisement sur le permis Anoual lors du forage du 3ème puits TE-11 prévu à la fin de l’année.
En attendant, la société a déterminé l'emplacement précis où sera foré le puits d'exploration TE-9, qui ciblera la zone A1 du permis Tendrara-Lakbir. Premier d’une série de 3 (TE-9, TE-10 et TE-11), ce puits va forer la cible principale du TAGI et le Paléozoïque sous-jacent en tant que cible secondaire.
Ce n’est donc qu’en 2019, à l’issue des 3 forages et des études de certification menées en interne et par l’ONHYM, que l’on connaîtra le volume exact des réserves commercialisables estimées, pour l’instant, dans une fourchette de 4 à 40 milliards de mètres-cubes.
Le 21 Juin 2018
Source web Par Aujourd'hui le Maroc
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