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Haut Atlas: De la permaculture pour conserver la biodiversité

Haut Atlas: De la permaculture pour conserver la biodiversité

Tout un programme pour initier et former des filles résidentes de Dar Taliba à l’Ourika

Un projet porté par l’ONG Global Diversity Foundation et le bureau d’études Radiant Design

Les élèves bénéficiaires du programme qui résident à Dar Taliba de l’Ourika apprennent à travers des cours pratiques à réaliser le design d’un jardin de permaculture, à faire des semis, à préparer le purin et  à faire pousser des plantes aromatiques sous serre (Source: Radiant Design)

A une trentaine de kilomètres de Marrakech, dans la vallée de l’Ourika, une communauté de jeunes élèves résidentes du pensionnat pour jeunes filles découvre pour la première fois la permaculture et le monde de l’agroécologie. Il s’agit d’une initiative originale pour véhiculer l’importance de conserver la biodiversité à travers le transfert du savoir chez les jeunes filles.

C’est l’idée du projet qui rentre dans le cadre du programme méditerranéen de Global Diversity Foundation (GDF), une organisation internationale à but non lucratif qui œuvre pour la protection de l’environnement naturel et le bien-être des personnes.

«Notre vision est le renforcement des pratiques traditionnelles pour la conservation de la biodiversité unique du Haut Atlas, et le bien-être accru des communautés qui ont géré et maintenu ces beaux paysages pendant des millénaires», explique l’organisation dans la présentation de son projet.

Pour décliner son programme, GDF a instauré un jardin écologique pour faire de la permaculture, en partenariat avec Radiant Design, un bureau d’études qui regroupe des professionnels de la permaculture spécialisés dans la réalisation de systèmes favorisant la durabilité des activités humaines et la régénération des écosystèmes.

«Nous sommes mandatés depuis 2 ans par la fondation GDF pour les aider à transformer en permaculture une partie du jardin d’un pensionnat de jeunes filles à l’Ourika», explique Frederic Scholl, de Radiant Design.

La première session de formation en permaculture a débuté avec 13 étudiantes de Dar Taliba. Dans le cadre du programme de paysages culturels du Haut Atlas, ces formations interactives sont conçues pour développer leurs compétences et leurs connaissances en matière de conservation et d’utilisation des plantes, de techniques de permaculture et de pratiques locales.

Il s’agit par exemple d’enseigner aux élèves, par la pratique, les impacts négatifs des produits chimiques sur le sol, tels que la pollution. Ceci accroît leur prise de conscience de l’importance des pratiques durables de l’utilisation de la terre. De plus, la formation enseigne à ces filles comment créer une alternative naturelle aux engrais chimiques en utilisant des plantes cultivées dans leurs propres jardins.

En octobre 2017, le projet a repris en mettant cette fois-ci l’accent sur le financement du fonctionnement du site et les activités didactiques à mener avec les jeunes filles. Il y a eu une mise à niveau du site et la conception d’un programme d’initiation et de formation que les filles pourraient suivre pendant les heures extra-scolaires. Une jeune femme originaire d’un douar de la région a été formée pour prendre le relais et interagir avec les jeunes filles de Dar Taliba, afin de faciliter le contact et la communication en berbère, dialecte utilisé dans cette zone.

Depuis, les jeunes filles suivent des séances hebdomadaires de travaux dans le jardin en réalisant toutes les tâches et activités nécessaires à la production de légumes et d’herbes dans un potager, ces séances sont entrecoupées de points théoriques développés succinctement et de façon ludique pour donner une compréhension accrue du fonctionnement des écosystèmes et des plantes.

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Ces fenêtres théoriques servent aussi à faire la liaison avec les problématiques de nutrition, de santé, d’autonomie, de résilience, d’éducation, de gestion de déchets, de pollution, de gestion de ressources, etc. Mieux encore, certains professeurs du collège où étudient ces filles s’intéressent maintenant à l’initiative et commencent eux aussi à partager, en classe, le contenu des activités de permaculture du pensionnat.

«Les jeunes filles sont complètement mobilisées par le projet et sont pleines d’enthousiasme et d’énergie pour assumer une grande partie des travaux de culture et d’entretien. Nous avons aussi mis en place une pépinière de plantes aromatiques et médicinales pour les propager et les donner aux filles pour aller les replanter dans leur douar et ainsi utiliser leurs nouvelles compétences au sein de leurs familles», ajoute Scholl.

Mais l’initiative ne s’arrête pas à l’apprentissage sur place. Ces compétences peuvent également offrir de nouvelles possibilités de revenus, dans le futur, telles que la fertilisation des terres agricoles et même la production d’engrais organiques à vendre localement. Les porteurs de cette initiative innovante, confortés par la réussite de l’expérience de Dar Taliba, continueront à porter ce projet.

    Biodiversité et diversité bio-culturelle

    A l’image de nombreux paysages méditerranéens, ceux du Haut Atlas du Maroc ont été façonnés par les pratiques culturelles des communautés rurales. Ces pratiques comprennent la gestion traditionnelle de l’eau, la transhumance saisonnière à courte distance, la gestion communautaire des pâturages de haute altitude, l’entretien des arbres gérés culturellement, la protection des sites sacrés, la conservation des sols par terrassement et autres techniques, l’agriculture et l’agroforesterie. Malheureusement, l’exode rural des jeunes, la sécheresse de plus en plus sévère et prolongée et les faibles revenus de l’agriculture traditionnelle contribuent à une perte générale des valeurs culturelles et à un changement dans les relations sociales. La mission de GDF est de soutenir les communautés en les aidant à améliorer leurs moyens de subsistance tout en préservant leurs paysages culturels, en conservant leur diversité bio-culturelle et en renforçant leurs capacités et leurs institutions.

Le 11 Juillet 2018

Source web Par L’économiste

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