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Le coin des experts Fouzi Zemrani, vice-président de la Confédération nationale du tourisme (CNT) «Nous revendiquons une fiscalité intelligente pour le tourisme»

Le coin des experts Fouzi Zemrani, vice-président de la Confédération nationale du tourisme (CNT) «Nous revendiquons une fiscalité intelligente pour le tourisme»

Allégement de la fiscalité. La Confédération nationale du tourisme (CNT) remet sur la table cette revendication à l’occasion de la préparation du projet de loi de Finances 2019. Fouzi Zemrani, vice-président, interpelle les autorités compétentes sur l’urgence de se pencher sur la fiscalité de ce secteur, vital pour l’économie du pays, mais qui souffre, selon Zemrani, d’une gouvernance publique et privée obsolète. Détails.

Le Matin-Éco : Quelles sont vos attentes par rapport au projet de loi de Finances 2019 ?

Fouzi Zemrani : À la suite du discours de Sa Majesté, il est impératif que la loi de Finances 2019 soit orientée vers la lutte contre la précarité et la création d’emploi pour les jeunes. Ceci implique des mesures concrètes pour booster la compétitivité des entreprises nationales à même de créer de la valeur. Au sein de la CNT, nous sommes pour une fiscalité intelligente puisque les entreprises marocaines font face à plusieurs contraintes à l’ère de la mondialisation. Le tourisme doit être considéré comme une activité export et bénéficier des mêmes avantages fiscaux que les exportateurs notamment pour ce qui est de la TVA. Aujourd’hui, de plus en plus de Marocains préfèrent passer leurs vacances en Espagne, par exemple, pour des raisons de coûts. Si les Espagnols arrivent à proposer ces offres compétitives, c’est parce qu’ils bénéficient d’une fiscalité «light» et de plusieurs exonérations. Un allégement de la fiscalité boostera ainsi notre tourisme interne, améliorera considérablement la compétitivité des entreprises touristiques et relancera la machine des investissements.

Quelle lecture faites-vous du secteur actuellement, notamment en termes de gouvernance et de perspectives ?

Le secteur doit faire son autocritique sans pour autant s’auto-flageller. Toute la gouvernance doit être revue et corrigée, aussi bien du côté public que privé, et une réorganisation pour plus d’efficience est indispensable. La manière dont le secteur est géré est aujourd’hui obsolète. Nous nous devons de changer de logiciel, mais également de hardware. Il est indispensable de se pencher sérieusement sur les instances dirigeantes qui ont du mal à communiquer entre elles et a fortiori avec leurs membres. Une réflexion s’impose pour changer de paradigmes en vue d’une gouvernance vertueuse qui permettra au secteur de gagner en crédibilité et donc en compétitivité.  Par ailleurs, si rien n’est effectué pour accompagner les acteurs en matière d’investissements innovants, notre destination aura beaucoup de mal à faire face à ses principaux concurrents. Avec la chute de sa devise, la Turquie améliore ses exportations, mais aussi son tourisme, la Tunisie, quant à elle, revient en force et l’Égypte ne cesse de consacrer beaucoup de moyens financiers pour relancer le tourisme. Il faut que nous nous penchions sérieusement sur ce secteur vital pour l’économie marocaine.

Sur quels chantiers travaille actuellement la CNT ?

Nous travaillons essentiellement sur la compétitivité du secteur et les leviers à mettre en œuvre pour y arriver. Je ne peux malheureusement pas vous en dire plus pour le moment, mais ce qui est sûr, c’est que nous sommes déterminés à donner de la visibilité et de la pérennité à notre secteur. 

Propos recueillis par Mohamed Amine Hafidi

Le 09/09/2018

Source web par: le matin

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