Université d’été de la CGEM: Le nouveau rôle de l’Etat selon des experts
Comment servir l’entreprise et les citoyens? Quelle stratégie d’investissement social? Comment améliorer le climat des affaires?... Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui ont été posées à des experts lors de l’une des tables rondes de la première université d’été de la CGEM, consacrée à la thématique: «Le rôle de l’Etat: nouveau monde, nouveau rôle?». Voici les déclarations retenues par Médias24.
Our Ahmed Rahhou, vice-président de la CGEM, PDG de CIH Bank et membre du Conseil économique, social et environnemental, l’Etat doit changer de paradigme: il doit passer d’une "culture de moyens" à une "culture de résultats". Autrement dit, prendre des engagements et les réaliser.
Autre point soulevé pour améliorer le climat des affaires, l’éthique et faciliter le développement: éviter l’empilement des réglementations. A force de réglementer, on passe à côté de la finalité. La multiplication des contraintes réglementaires complique les procédures, engendre des retards et encourage la corruption.
Pour lutter contre ce phénomène, "il faut simplifier et digitaliser les procédures", estime Rahhou.
"En plus de son rôle de régulateur et de facilitateur, l’Etat est un gros consommateur. Or les dépenses publiques ne sont pas conditionnées par la création de valeur et de d’emplois. Solution: adopter une loi qui oblige le gouvernement à retenir pour principal critère de dépense de l’argent public la création de richesses pour le Maroc", poursuit-il.
Il résume que si l’Etat adopte une culture d’efficacité, d’objectifs, de dématérialisation et de simplification, le climat des affaires ne peut que s’améliorer.
Zouhair Chorfi, secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances, abonde globalement dans le même sens.
«Nous avons une obligation de résultat et nous devons travailler ensemble (ndlr, l’Etat avec l’entreprise)», a-t-il affirmé
Pour lui, il faut un Etat davantage stratège, qui fixe le cap, un Etat davantage régulateur, facilitateur et accompagnateur. Un Etat garant de la cohésion sociale et territoriale et un Etat protecteur.
Conscient qu’il s’agit là de belles paroles répétées par tous les responsables depuis des années, Chorfi avoue que dans la réalité il y a beaucoup de marge de progrès.
Le SG du ministère de l’Economie et des Finances a identifié une quarantaine de points sur lesquels l’Etat doit agir pour jouer son nouveau rôle. Il en a livré une dizaine:
- La gouvernance: les méthodes, les ressources humaines…
- L’évaluation des politiques publiques.
- L’exemplarité de l’Etat: le remboursement des fournisseurs et des contribuables dans les délais…
- L’optimisation de l’investissement public: création d'un maximum de richesses et d’emplois de façon équitable dans tous les territoires
- La dématérialisation et la simplification des procédures
- L’application effective des lois au lieu d’en multiplier le nombre
- L’investissement dans le capital humain: l’éducation, la santé, la culture…
- Une meilleure communication: réseaux sociaux…
- Redonner aux fonctionnaires la dignité d’être fonctionnaires
- La lutte pour l’entreprise, sa protection et son accompagnement à l’international
- L’implication de la femme dans la vie active.
Et de conclure que Casablanca (Patronat) et Rabat (Administration) doivent se faire confiance. «Il faut changer de discours. Les entreprises attendent beaucoup de l’Etat et vice-versa. L’entreprise doit imprégner plus d’optimisme dans sa démarche».
Le 28/09/2018
Source web par: medias24
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