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Tanger à grande vitesse…Al Boraq deux mois après

Tanger à grande vitesse…Al Boraq deux mois après

Les Marocains sont sensibles et fiers à tout signe de progrès et de modernité de leurs pays. A tel point que lorsqu’on inaugure une nouvelle réalisation qui leur apporte un mieux vivre et une sensation d’être dans un monde moderne, cela provoque automatiquement un effet mode et un désir de découvrir la dernière merveille du Royaume. Il y a plusieurs exemples qui le prouvent.

On s’est rué à Marrakech parce que c’est l’endroit où il faut passer un week end, on s’est précipité au Morocco Mail de Casablanca, le plus grand centre commercial d’Afrique, quand il a ouvert ses portes…et maintenant, il faut monter à bord du TGV, le rutilant « cheval d’acier » marocain, qui file comme le vent à plus de 300 km/h entre Casablanca et Tanger, et auquel on a eu l’excellente idée de donner le nom du cheval du Prophète de l’Islam : Al Boraq. Tout un symbole !

Même les autorités marocaines en font usage, et le vendredi 18 janvier, toute une délégation ministérielle l’empruntait, Premier Ministre en tête, afin de se rendre avec une soixantaine de membres du gouvernement à Tanger pour une rencontre en vue du développement de la région nord.

J’ai donc décidé moi aussi de prendre Al Boraq, deux mois environ après son lancement, en novembre dernier, par ses deux « parrains », Sa Majesté le Roi Mohamed VI et le Président français, Emmanuel Macron. N’étant qu’un simple voyageur lamda, j’avais attendu que passe l’engouement et l’affluence des premiers départs. Surtout que des places gratuites avaient été offertes par l’ONCF et que beaucoup en avait profité.

Surprise : je pars un jour de semaine de cette fin de janvier, basse saison touristique pour Tanger e, et qu’est-ce que je constate ? Que le train est plein, que ce soit celui que je choisis à 13h , et même la dizaine d’autres au départ de Casablanca, et aussi dans l’autre sens. Cela fait tout de même une vingtaine de trains par jour, et le contrôleur à qui je demande si je peux changer de siège, me dit que non parce que le compartiment va se remplir à Rabat et Kénitra où il fait escale.

Je me souviens que lorsqu’il s’agissait des vieux trains en circulation, ils étaient plutôt vides à cette époque de l’année. Idem la petite « gare voyageuse » qui datait de plusieurs décennies et qui semblait suffire. A ses côtés, s’érige maintenant une impressionnante nouvelle gare sophistiquée. Avec des magasins, des cafétérias, des enseignes internationales, de beaux cafés, des restaurants… Et la foule qui s’y meut.

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C’est vrai que cela donne envie de voyager. Il suffit d’un changement dans les moyens de transports pour provoquer une véritable métamorphose dans les mœurs. Les experts en études de marché avaient vu juste apparemment dans leurs calculs de rentabilité pour amortir un tel investissement. Et ceux qui doutaient du bien fondé de cette entreprise, sont les premiers surpris. On ne les entend plus critiquer cette initiative inédite en Afrique.

En fait, le fait de relier avec commodité et rapidité, deux villes-clés, touristiquement et commercialement, en deux heures, dans un confort total, y est pour beaucoup. Si Al Boraq démarre bien, c’est également parce que tous ceux qui faisaient ce trajet en avion, en bus ou en voiture, utilisent maintenant le LGV. Economique en plus. Si vous achetez votre billet au dernier moment, il vous coûte 200 dh. Mais selon vous réservez avec anticipation et sur internet, vous pouvez le payer moins cher.

Et ce qui était une corvée, est devenu un plaisir. Vous pouvez même vous déplacer et aller dans le wagon-cafétéria pour boire, manger, et même rencontrer des gens avec qui vous entretenir, tout en regardant défiler le paysage au long de l’océan et de la campagne marocaine.

Autre remarque importante. Le Marocain, et n’importe quel individu d’ailleurs, d’où qu’il soit, et quelque soit sa condition sociale, devient soudain civique quand il se trouve dans un lieu raffiné et moderne. Je n’ai entendu personne autour de moi parler trop fort (il est conseillé aux passagers d’utiliser leurs portables sur les plateformes hors compartiment). Je n’ai vu personne non plus jeter le moindre papier au sol ou se faire remarquer. Même les toilettes sont restées propres jusqu’à l’arrivée. L’environnement conditionne l’être humain, définitivement. J’ai peut-être eu de la chance ce jour là…

Quant à la sécurité, assurée dans chaque train par une équipe de vigilance qui le parcourt sans cesse, intervenant à la moindre conduite bizarre. Enfin, on n’a enregistré jusqu’à présent qu’un seul incident grave. Un homme a été fauché par le LGV de plein fouet et l’enquête a démontré qu’il s’agissait d’un suicide.

Mais ne restons pas sur cette note macabre. Al Boraq c’est la vie en mouvement, à vitesse grand V, c’est l’avenir d’un Maroc et son progrès. Réjouissons-nous et imaginons que nous verrons bientôt tout ce beau pays sillonné par ces superbes machines aux couleurs de la Nation. Félicitations au passage au créateur du logo, un jeune étudiant d’Agadir qui a gagné le concours du meilleur dessin et 30 OOO dh….

C’est cela le Maroc de demain : la vitesse et la jeunesse !

Le 23.01.2019

Source web : premium travel news

 

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