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Benki.

Benki.

Les différentes déclarations d’Abdelilah Benkirane méritent d’être analysées soigneusement. Et pas seulement parce qu’il est le chef du gouvernement, que les gens ont surnommé sans méchanceté «Benki». Ses prises de parole doivent être examinées et commentées parce qu’il est le chef du premier gouvernement sous le régime de la nouvelle Constitution, et que ce faisant, il participe à la mise en place du nouvel Etat marocain. C’est son gouvernement qui doit construire la nouvelle architecture législative et règlementaire. Ces déclarations doivent aussi être analysées parce que «Benki» est le chef du PJD, un parti qui n’a connu que l’opposition et qui participe pour la première fois à la gestion des affaires publiques. On peut ne pas être d’accord avec lui sur les choix politiques, économiques, sur la gestion quotidienne… Mais l’homme est manifestement conscient de ce rôle historique qui lui échoit, plus conscient, sans doute, que certains de ses partisans. Benkirane a bien vu et se fait un bon interprète de la particularité de l’Etat marocain: c’est un régime qui conjugue la monarchie et la démocratie. La première représente la permanence et la continuité de la société marocaine. C’est la monarchie qui permet de raisonner sur les cycles longs, au point d’avoir initié elle-même les réformes démocratiques, ce qui est peu banal. La démocratie est ce qui permet aux pluralismes de coexister, de s’exprimer et finalement de s’enrichir mutuellement. Toute société comporte des groupes aux intérêts contradictoires. La démocratie est l’art de les gérer pacifiquement. Cette gestion pacifique est possible à condition qu’il existe un consensus sur le socle fondamental. Au Maroc, ce socle est constitué par le régime monarchique. Benkirane le dit et le répète, pas seulement pour les étrangers, mais aussi pour les acteurs politiques qui viendraient à l’oublier. Crée le : 19 mars 2013 SOURCE WEB Par Edito L’Economiste Tags :benkirane- chef gouvernement-monarchie-démocratie-