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Transport aérien domestique : la longue marche vers la rentabilité

Transport aérien domestique : la longue marche vers la rentabilité

Air Arabia a ouvert des bases aériennes dans les villes de Fès, Agadir, Marrakech, Casablanca, Nador et Tanger. Les régions nourrissent de grands espoirs quant au développement du tourisme grâce à l’ouverture de nouvelles lignes. Les taux de remplissage sont meilleurs sur les longues distances.

En juin 2017, la filiale marocaine de la compagnie émiratie Air Arabia a ouvert sa première ligne domestique reliant Fès à Marrakech (une première). Un trajet que les touristes et les locaux réalisaient en train en 6h30. Aujourd’hui, cette ligne affiche, selon une source de la compagnie, un taux de remplissage satisfaisant, à parts égales entre Marocains et étrangers.

A l’instar d’Agadir, Marrakech, Casablanca, Nador et Tanger, Fès abrite une base aérienne d’Air Arabia; c’est-à-dire d’un vol quotidien (domestique ou extérieur) à partir de l’aéroport concerné et d’un équipage sur place. Des conventions ont été signées avec les différentes régions concernées, qui accordent des subventions à Air Arabia – et à Royal Air Maroc avant elle. «Le montant de la subvention baisse à mesure que le taux de remplissage augmente. A titre d’exemple, nous avons signé une convention avec RAM pour relier Errachidia à Casablanca 5 fois par semaine. La demande dépassait le nombre de sièges de moitié. Nous avons alors revu les termes du contrat pour monter à un vol quotidien et, par la même occasion, réduire la subvention», déclare Abdeladim Sadoq, directeur du Conseil provincial du tourisme (CPT) d’Errachidia.

La région Drâa-Tafilalet a signé une autre convention avec la compagnie low cost pour relier Fès à Errachidia dès novembre 2018 à 600 DH aller-retour. Le taux de remplissage est pour le moment faible, mais le CPT s’attelle à promouvoir cette ligne au Maroc et à l’étranger. «Nous réalisons des actions de promotion pour la ligne Errachidia-Fès au Maroc et à l’étranger à travers Air Arabia. J’espère que ces efforts porteront leurs fruits dès la saison estivale. Pour la population locale, nous avons mis en avant le coût du trajet en voiture, le risque pris et le temps passé en comparaison avec un vol domestique. L’économie réalisée grâce au vol est de 50% en comparaison avec un voyage en voiture», explique M. Sadoq qui espère relier également Errachidia à Marrakech pour puiser dans la clientèle du hub touristique.

La ligne Fès-Marrakech intégrée dans les circuits touristiques

Cependant, au niveau local, l’avion ne passe pas très bien parmi la population particulièrement lorsque la distance est réduite. A Fès, le vol vers Tanger ouvert par Air Arabia ne convainc pas grand monde. D’ailleurs, il est suspendu pour le moment, et ce, contrairement à celui reliant Fès à Agadir qui afficherait de bons taux de remplissage selon une source à Air Arabia. La distance entre Tanger et Fès est de 400 km. Le trajet dure un peu plus de 4h. «Sur des distances inférieures à 400 km, l’aérien ne convainc pas. Certains Marocains ont même la phobie de l’avion et préfèrent prendre la route, même pour des distances assez longues. Heureusement, des lignes comme Fès-Agadir qui dure 1h20 et Rabat-Agadir affichent des taux de remplissage satisfaisants. La différence de prix avec un billet d’autocar est parfois de 30 DH. Une grande majorité, voire la totalité des passagers sont marocains», déclare la même source.

Plusieurs agences de voyages utilisent aussi la ligne Fès-Marrakech dans les circuits touristiques qu’ils proposent. Zagora est, elle, reliée par Royal Air Maroc avec 3 vols vers Casablanca. Mais celle-ci risque d’être fermée (à l’instar de celle reliant chacune de Béni Mellal et Guelmim à Casablanca) à cause du retrait de la DGAC (direction générale de l’aviation civile) d’une autorisation d’assistance de handling dans ses aéroports, selon une source à la RAM.

Encore des réticences à prendre l’avion pour les voyages domestiques

Depuis fin 2018, la porte du désert est aussi reliée à Marrakech par Air Arabia à raison de 2 vols/semaine à un tarif de 600 DH aller-retour. Mais l’engouement n’est pas encore au rendez-vous. «Pour améliorer les taux de remplissage, nous sommes en train de concevoir des packages avec des professionnels du tourisme incluant la visite de Mhamid, des dunes de sable, des nuits dans les bivouacs, les visites des gravures rupestres…», confie Moulay Brahim Aziz, président du CPT de Zagora qui annonce un 4e vol de Casablanca à Zagora dès le 1er avril, malgré les restrictions que subit Royal Air Maroc.

Quant à Dakhla qui bénéficie déjà d’un vol quotidien vers Casablanca opéré par RAM, elle a suscité l’intérêt d’Air Arabia (vu la demande grandissante vers la destination). Daif Allah Ndour, délégué du tourisme de la région, se félicite de la consolidation de l’offre aérienne de la région. «Air Arabia nous a rejoints à point nommé pour accompagner l’émergence de la destination Dakhla. Le taux de remplissage est actuellement très encourageant pour les deux opérateurs. Ce qui augure d’un marché prometteur qui n’a pas encore atteint sa capacité limite», dit-il non sans fierté s’attendant à un bel avenir touristique pour Dakhla.

Le 22/03/2019

Source web Par La Vie Eco

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