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Samuel Kaplan ambassadeur des Etats Unis quitte le Maroc et pointe du doigt le système judici

Samuel Kaplan ambassadeur des Etats Unis quitte le Maroc et pointe du doigt le système judici

«Samuel Kaplan ne va pas trop manquer aux Marocains ». C’est ainsi que Mohamed Darif, politologue, a préféré qualifier le départ prochain de l’ambassadeur des Etats-Unis au Maroc. Selon lui, le mandat de ce diplomate  n’a pas été très marquant. « Sa désignation au Royaume a été à l’origine un cadeau du président Obama pour  le remercier, lui et son épouse des services qu’ils lui ont rendus durant la campagne présidentielle en tant que membres du Comité national de financement (National Finance Committee)», nous a-t-il expliqué en marge de la conférence de presse sur les relations bilatérales entre le Maroc et les Etats-Unis, organisée hier à Casablanca. 

Une réalité qui ne semble pas déranger Sylvia Kaplan, épouse de l’ambassadeur, qui a confirmé les propos de Darif en indiquant que Barack Obama les a proposés au poste d’ambassadeur dans 12 pays d’Europe et d’Amérique centrale et du Sud. « On a ajouté à la liste le Maroc après conseil d’un ami. D’autant plus que le poste d’ambassadeur dans certains pays comme le Maroc ou l’Arabie Saoudite est plutôt considéré comme politique », a-t-elle confié. 

Elle estime que son mari n’a pas les qualités de diplomate. Selon elle, sa carrière professionnelle dans le domaine juridique comme avocat l’éloigne des aptitudes requises pour  un diplomate. Juriste de formation,  le chef de la mission diplomatique américaine à Rabat a été professeur assistant de droit et conférencier visiteur dans plusieurs facultés de droit aux Etats-Unis. Il a été également membre fondateur et président du cabinet juridique Kaplan, Strangis et Kaplan, créé en 1978

 Pourtant, Samuel Kaplan ne semble pas lui aussi s’être effarouché par ces propos. Lui qui n’a pas dissimulé sa tristesse de quitter le Maroc prochainement alors que « les bonnes choses vont commencer à émerger dans ce pays », a-t-il lancé. Même s’il reconnaît que les changements ne se font pas si facilement et qu’il faut de la patience. Un jugement partagé par Sylvia qui pense que les Marocains sont très prudents et sceptiques par rapport au changement

Pour l’ambassadeur américain, le Maroc constitue une exception dans la région. Et du coup, il pense qu’il faut être vigilant dans l’utilisation du terme « Printemps arabe » pour le Royaume dont la situation politique est loin de correspondre à d’autres pays comme l’Egypte ou le Yémen  qui se sont débarrassés de leurs régimes dictatoriaux.   « Il est vrai qu’il y a des manques, mais le Maroc semble engagé à préserver sa stabilité », a-t-il souligné. Le droit de réserve que lui impose sa fonction ne lui permet pas d’en dire davantage. Aussi s’est-il abstenu de commenter l’expérience du PJD au gouvernement qu’il a préféré esquiver tout en précisant que cette question est compliquée.

Evoquant l’accord de libre-échange entre le Maroc et les USA, Samuel Kaplan l’a considéré comme une réussite et une opportunité pour le Royaume. Pourtant, l’homme se veut réaliste en avouant que cet accord bénéficiera plus aux investisseurs américains qu’à leurs pairs marocains. « C’est normal vu la taille des marchés des deux pays ». Et qu’en est-il des normes draconiennes exigées par les Américains ? « Ce sont des normes valables pour tous les pays qui traitent avec les Etats-Unis et le Maroc doit faire davantage d’efforts », a-t-il répondu. 
Et que pense l’ambassadeur du nombre réduit d’investisseurs américains au Maroc ? Pour lui, la réponse est à chercher du côté du système judiciaire marocain. « Ce système constitue une vraie préoccupation pour ces investisseurs qui veulent une justice qui rende ses jugements avec célérité. Mais je crois qu’il y a une prise de conscience grandissante de ce problème au Maroc comme en témoigne le chantier de la réforme de la justice lancé il y a peu », a-t-il précisé. 

Concernant une éventuelle visite de Barack Obama au Maroc, Samuel Kaplan a répondu sur un ton ironique : « Le président américain ne se rend que dans les pays où il y a des problèmes».

Samedi 13 Avril 2013

SOURCE WEB Par Hassan Bentaleb Libération

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