Aménagement du territoire: Comment en finir avec les disparités
Les nouvelles orientations stratégiques en matière d’aménagement devront mettre l’accent sur la résorption des disparités territoriales et assurer une meilleure attractivité des territoires, notamment à travers le renforcement des mécanismes de planification et d’intervention, selon le département de tutelle (Ph. Bziouat)
«La politique d’aménagement du territoire nécessite l’élaboration d’un document général avec des orientations prospectives, permettant de relever les multiples défis actuels, particulièrement la réduction des disparités territoriales et la garantie de la convergence des interventions publiques».
C’est ce qu’a expliqué Saâdeddine El Othmani, chef du gouvernement, lors de la conférence du lancement du dialogue national pour la définition des orientations de la politique publique dans ce domaine. Cette rencontre sera suivie d’une série de réunions dans les régions, a annoncé Abdelahad El Fassi, ministre de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire.
Pour lui, «la résolution de la problématique des disparités territoriales impose une refonte de la relation entre l’Etat et les collectivités locales, en plus du renforcement des mécanismes de planification et d’intervention». L’objectif est d’aboutir à «une nouvelle offre territoriale, permettant le passage de la logique du Maroc utile à plusieurs axes du Maroc prometteur», selon le ministre.
Aujourd’hui, l’évaluation du schéma national d’aménagement du territoire a révélé que ce document a montré ses limites. D’où l’urgence de mettre en place un nouveau document prospectif, prenant en compte les dispositions de la loi organique sur les régions, en vue de définir les priorités nationales dans ce domaine.
Cette nouvelle approche doit être appuyée par «la création d’un mécanisme de financement, permettant la mise en œuvre des grandes orientations en matière d’aménagement et le renforcement de l’attractivité des territoires». Le nouveau document, étalé sur une période de 25 ans, devra définir des axes stratégiques, «en phase avec le nouveau rôle de l’Etat en tant que garant de l’équité territoriale», a souligné El Fassi.
Durant les dernières années, l’équité territoriale a été réduite à la réalisation d’un niveau élevé d’investissements publics dans certaines régions. Or, «cette logique a montré son incapacité à réduire les disparités territoriales». Ces investissements ont répondu essentiellement au besoin de résorber les déficits dont souffraient certaines régions, comme cela a été confirmé par les statistiques du HCP.
Pour l’instant, la plupart des grands projets économiques, permettant la création des richesses, sont concentrés sur la bande du littoral atlantique et à l’ouest de la Méditerranée, selon le ministre.
Les nouvelles orientations de la politique publique d’aménagement du territoire devront être adoptées avant la fin de cette année, lors d’une réunion du Conseil de gouvernement, est-il indiqué. Elles devront répondre à une série de défis, liés notamment aux transformations sociales et territoriales qu’a connues le Maroc durant les dernières décennies.
Entre 1960 et 2014, la population du Maroc a triplé. Sur la même période, les habitants des centres urbains ont été multipliés par 6. Actuellement, les 2/3 des Marocains vivent dans les villes. Ce taux devra passer à 75% à l’horizon 2035. L’une des principales remarques mises en avant par le département de l’Aménagement du territoire: les centres urbains qui participent à hauteur de 75% du PIB et 70% des investissements, représentent à peine 2% du territoire national.
En face, dans le monde rural, qui couvre 98% de la superficie du Royaume, le nombre de la population a augmenté seulement de 1,6 fois. «Ce qui traduit un transfert de la pression démographique vers les villes», selon El Fassi.
Armature urbaine
L’élaboration du schéma national de l’armature urbaine est une priorité pour faire face aux défis qui se posent actuellement au niveau des villes. Ce document vise à «éclairer les décideurs sur la structuration et le renforcement de l’armature urbaine nationale, dans une logique d’équité territoriale et de réduction des disparités entre les villes et le monde rural». La 1re phase de diagnostic a permis d’analyser le système urbain et de décliner ses dysfonctionnements. Après la définition d’une vision prospective à l’horizon 2050, une dernière phase est en cours de finalisation. Elle concerne le schéma prospectif de l’armature urbaine, qui devra constituer un document restituant les orientations stratégiques. L’objectif est d’assurer «le recadrage et la canalisation de la croissance urbaine dans une logique de soulagement des milieux sensibles». S’y ajoutent «le renforcement des métropoles en tant que locomotives de développement» et «l’adoption d’une planification plus efficace et plus efficiente, susceptible de renforcer l’aptitude des villes à la compétitivité».
Le 23 avril 2019
Source web : l’économiste
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