Education nationale. Blanche? Une année plutôt noire
Le gouvernement et les enseignants contractuels continuent de camper sur leurs positions respectives. Les deux antagonistes ont tous deux perdu la bataille du durcissement, sans se soucier des dégâts collatéraux qu’ils infligent aux 3 millions d’élèves privés de cours.
Le bras de fer se poursuit entre les enseignants contractuels et le ministère de l’Education nationale. Chacun des deux antagonistes essaye d'asséner le coup de grâce à l’autre. Un duel «mortel» qui ne se soucie aucunement du sort des trois millions d’élèves qui se trouvent entre le marteau de l’année blanche et l’enclume de l’abandon scolaire.
Au lieu de se focaliser sur ce problème épineux avant que la catastrophe ne se produise, le chef du gouvernement préfère garantir à la Nation sa réserve stratégique en… œufs pour le ramadan. Son agenda est, par ailleurs, trop chargé entre les déplacements pour aller rencontrer ses «frères» à l’étranger et le temps consacré à répondre à ceux qui réclament la réforme constitutionnelle. Il semble que toutes les mesures répressives et incitatives prises par le gouvernement depuis plus d’un mois pour casser la grève des contractuels ont échoué. En face, les contractuels ont échoué à s’attirer les faveurs des syndicats et de la société pour les faire participer de manière effective à leur mouvement et soutiennent leurs revendications. Du coup, aussi bien le gouvernement que les contractuels ont perdu cette bataille, tout en produisant des dégâts collatéraux très graves sur les élèves. Les contractuels brandissent le slogan de l’exigibilité de leur revendication d’intégration à la fonction publique, parce que son rejet est synonyme de prise en otage de leur avenir. De son côté, le gouvernement s’accroche à sa devise et ne compte pas renoncer au recrutement régional, car cela serait synonyme de renonciation à l’autorité de l’Etat. Les deux parties oublient que leurs comportements brisent le rêve et les droits de trois millions d’élèves privés de cours, alors qu’on est à quelques encablures de la fin de l’année scolaire.
Le quotidien Al Akhbar publie un éditorial, dans son édition du vendredi 27 avril, dans lequel il indique que le pays court vers une véritable catastrophe. Et ce ne sont pas seulement les 50.000 mille enseignants qui en subiront les conséquences, ni encore le gouvernement qui a mal apprécié la gravité de ce dossier truffé de mines. Non, franchement. Les véritables victimes seront ces centaines de milliers de familles marocaines dont la moitié vit dans le monde rural et qui voient leurs enfants au bord du précipice sans pouvoir rien faire.
Nous avons besoin, aujourd’hui, d’un miracle incroyable pour affronter cette catastrophe sociétale. Il est clair qu’on n’a plus le temps de rétablir la confiance entre les contractuels et le gouvernement ou encore de s’engouffrer dans la spirale du discours et du contre-discours. Les deux tentatives ne peuvent pas décanter la situation et pourraient même l’envenimer davantage étant donné l’état d’esprit des deux antagonistes. En définitive, c’est au gouvernement de trouver un moyen de sortir de cette impasse et de sauver l’enseignement du spectre d’une année blanche. Car personne ne comprendrait l’inertie de l’Exécutif face à la poursuite de la paralysie de plus de 10.000 établissements scolaires. Autrement dit, on n’a pas besoin d’un gouvernement incompétent qui joue le rôle de spectateur à chaque fois qu’une crise survient dans notre pays. Un gouvernement qui laisse ainsi toute la latitude à la rue et aux Coordinations pour décider du sort des dossiers sociaux les plus chauds.
Le 25/04/2019
Source web Par Le 360
Les tags en relation
Les articles en relation
Emmanuel Macron: L’ouverture du Maroc sur le monde se renforce chaque année
L’ouverture du Maroc sur le monde, notamment l’Afrique se renforce chaque année, a souligné, vendredi à Marrakech, le président français, M. Emmanuel M...
Inscription aux universités : Priorité aux nouveaux bacheliers
Le ministère de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique nie catégoriquement ...
Éducation : Rabat réhabilite ses écoles
Une convention a été signée aujourd’hui entre conseil de la région de Rabat-Salé-Kénitra et l’Académie régionale de l’éducation et de la formatio...
Enseignement privé: Hassad revient sur les décisions de Belmokhtar
Le ministre de l’Education nationale et les établissements scolaires privés auraient trouvé un terrain d’entente. Mohamed Hassad serait revenu sur les d�...
Baccalauréat : Voici les dates des épreuves
Les épreuves de la session ordinaire de l’examen national unifié du baccalauréat, toutes branches confondues, se dérouleront du 7 au 9 juin 2016. C’est ...
VIDÉO. TOLÉRANCE DANS LA DIVERSITÉ: LE MAROC JOUE DANS LA DIVISION DES MEILLEURS, A AFFIRMÉ ANDR
Le conseiller du Roi, André Azoulay, a présidé vendredi 25 juin 2021, à Casablanca la cérémonie de signature d’une convention de partenariat entre l’a...
Education : l’enseignement du français s’effectuera dès la première année du primaire
Mohamed Hassad ne perd pas de temps. La touche du ministre de l’Education nationale, sera vraisemblablement visible dès sa première rentrée scolaire. A ...
Enseignement: le bilan alarmant d'Omar Azziman
Omar Azziman ne mâche pas ses mots pour décrire l’état de l'éducation et des établissements scolaires. Violence, harcèlement et indiscipline: la sit...
Réforme de l’enseignement Les premiers chantiers lancés
Le programme d’apprentissage testé dans 200 écoles primaires, évalué en juillet Un nouveau modèle pour le baccalauréat bientôt dévoilé L’appr...
Augmentation du nombre de boursiers marocains admis aux grandes écoles françaises
Le ministre de l’Education nationale, Saïd Amzazi, et l’ambassadeur de France au Maroc, Jean-François Girault. 300 étudiants marocains recevront le st...
Les 3 maladies du Maroc pré-émergent, selon le Think Tank espagnol, CIDOB
Paris : Une note des plus critiques à l’égard du Maroc, a été publiée par le Think Tank espagnol ‘The Barcelona Centre for International Affairs – CI...
Voici la date de la rentrée scolaire 2019-2020 au Maroc
Les cours au titre de la rentrée scolaire 2019-2020 démarreront le 5 septembre prochain, pour les trois cycles de l’enseignement (primaire, secondaire coll�...