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Afrique: Les ambitions du leadership féminin

Afrique: Les ambitions du leadership féminin

La voix des femmes est nécessaire dans la transformation du continent africain. Lorsque les femmes africaines innovent, elles libèrent tout simplement la vision dépassée d’une Afrique faible et dépendante. Les paroles sont celles d’Aude de Thuin, une entrepreneure engagée pour la cause des femmes depuis vingt ans au niveau mondial et initiatrice du sommet Women in Africa (WIA) qui poursuit ses travaux à Marrakech jusqu’au 28 juin. Objectif: trouver le chemin de la croissance africaine à travers ses femmes. «Nous pensons que l’engagement des femmes va changer la donne et nous savons que ce sont les femmes qui vont écrire l’histoire de l’Afrique. Il est impératif d’inverser d’abord le narratif en changeant la perception sur les pays du continent et de penser ce schéma au pluriel et non au singulier», estime Hafsat Abiola, présidente exécutive du WIA. A condition que les inégalités de genre qui coûtent à l’Afrique 95 milliards de dollars par an, soit 6 % du PIB du continent, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) disparaissent.

Depuis son 1er sommet organisé en 2016 à Marrakech, le WIA a bien avancé en constituant une plateforme internationale de développement économique et d’accompagnement. Objectif: favoriser les investissements, le commerce et le développement. Dans le domaine des sciences, la plateforme veut ériger les femmes en agents de changements tout en créant un environnement pour qu’il y ait davantage de femmes scientifiques, ingénieurs et médecins en Afrique. Quelque 500 participants ont répondu à l’appel pour ce 3e sommet des femmes africaines venues de 75 pays. Ce sont des leaders économiques, gouvernementaux et culturels, ainsi que des délégations de femmes originaires de l’Afrique et de plusieurs autres pays. Le thème transversal de ce sommet: «Comment les femmes africaines engagent le monde et créent un nouveau paradigme». Temps fort de l’ouverture du sommet, les rapports futurs Afrique-Europe. Et si un processus décisionnel pensé par les femmes africaines pour ralentir la dépendance financière du continent vis-à-vis de l’Europe -et régler par la même occasion la question des migrants- était la clé d’un partenariat inédit? C’est possible et les leaders africains peuvent proposer des solutions. Il faudra auparavant faire en sorte qu’elles aient un siège et une voix dans les plateformes de décision internationales. Autre dépendance  à réduire, celle de l’Afrique vis-à-vis de l’Asie. La Chine est taxée d’impérialiste et accusée d’accroître la dette africaine qui a doublé en cinq ans. L’enjeu est de diminuer la dépendance économique tout en  améliorant le partenariat avec l’Asie. Le sommet va se pencher également sur la question du bon modèle éducatif pour les femmes et de ses moyens de financement.

Grosse main-d’œuvre agricole, mal rémunérée

La position des femmes dans l’économie agricole est d’autant plus importante qu’elles représentent souvent plus de la moitié de la main-d’œuvre agricole mais n’ont malheureusement pas un accès équitable aux ressources productives. En Afrique subsaharienne, 62% des femmes du secteur ont une productivité nettement inférieure à des hommes avec des différences allant de 4 à 25% selon les pays. Pourtant, ces femmes produisent jusqu’à 80% de denrées alimentaires destinées à la consommation des ménages, selon un rapport de la Banque mondiale et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Dans le cas de cultures comme le riz, le blé et le maïs, qui représentent environ 90% de la nourriture consommée par les habitants des zones rurales, ce sont essentiellement les femmes qui plantent, désherbent, cultivent et récoltent les produits agricoles. WIA est en train de travailler sur un programme pour les femmes dans l’agriculture et identifier des solutions pour promouvoir leur rôle.

Le  28/06/2019

Source web Par leconomiste

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