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Plan Biladi, un autre passif de la Vision 2020

Plan Biladi, un autre passif de la Vision 2020

Dans les établissements classés, 30% des nuitées sont consommées par les nationaux. Le Conseil national du tourisme espère la création d’une plate-forme puissante dédiée au marché intérieur. Seulement deux stations du Plan Biladi sont opérationnelles, sur huit en projet.

A fin avril 2019, 28% du total des nuitées dans les hôtels classés ont été consommées par des touristes nationaux. A l’approche de la période estivale, ce chiffre devrait encore augmenter et dépasser les 31% atteints à fin août 2018. Cela dénote de l’importance du tourisme interne auquel le ministère du tourisme, du transport aérien, de l’artisanat et de l’économie sociale ainsi que l’ONMT semblait accorder une grande importance, d’autant plus qu’il constitue un rempart contre les aléas du marché touristique international. Seulement, beaucoup reste à faire pour faire de ce segment du marché une source de revenu pérenne pour le secteur.

Dans le cadre de la Vision 2020, le Plan Biladi avait été conçu par le ministère afin d’offrir aux touristes nationaux un produit adapté qui tient compte de leurs habitudes de consommation et de voyages. L’objectif était de créer 8 stations touristiques. Aujourd’hui, deux stations Biladi sont opérationnelles (Imi Ouddar et Ifrane), trois autres (Sidi Abed, Ras El Ma et Benslimane) ne sont pas encore entamées. Celle de Mehdia est en cours de réalisation. Deux autres dans les régions de Tanger-Tétouan et Marrakech semblent avoir été «jetées aux oubliettes». Pour plus de précisions, nous avons cherché à joindre la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT) chargée de la réalisation du Plan Biladi, mais nos sollicitations sont restées sans réponse.

Les Marocains préfèrent les appart-hôtels

Pour rappel, le coût d’investissement de chaque station devait se situer entre 300 et 450 MDH pour une durée de réalisation de trois ans. La station d’Imi Ouddar (d’une capacité de 5 000 lits) à 25 km d’Agadir, ouverte toute l’année, a été finalisée en 2014 sur une superficie de 90 740 m2 avec un coût de 800 MDH. Le projet comprend 1136 lits en résidences hôtelières, 1 200 lits en RIPT et 2 780 lits en camping. Les prix se situent entre 200 et 400 DH pour les résidences hôtelières et entre 300 et 500 DH/nuitée pour les bungalows. Une animation dédiée avec commerces, loisirs et restaurants est également disponible. Le pic d’activité est enregistré entre les mois de juin, juillet et août.

Etalée sur 30 ha, l’autre station touristique du Plan Biladi Farah Inn Ifrane (réalisée par le Consortium maroco-koweitien de développement- CMKD) est, elle, composée de 177 appartements/chalets. La demande est très forte pendant les week-ends, les vacances scolaires et surtout quand il neige. La station comporte une résidence hôtelière, une résidence immobilière de promotion touristique en gestion locative, une résidence immobilière, un camping caravaning de 200 places, des piscines, une salle de conférence et des espaces de restauration et loisirs. Si cette configuration est adaptée aux besoins de la clientèle marocaine très friande des appart-hôtels – ce que confirme Lahcen Zelmat, propriétaire du Palm Plazza Marrakech et président de la FNIH -, l’objectif de généraliser ce concept sur tout le territoire est loin d’être atteint.

L’unification des vacances scolaires

La réalisation des autres stations étant lente et fortuite, un grand nombre de Marocains se rabattent sur les hôtels 4 et 5 étoiles réservés via Booking.com ou directement, à prix forts. «Nous avons convenu avec l’ONMT, qui tient par ailleurs son conseil d’administration le 21 juin, de réactiver le dispositif Kounouz Biladi du ministère autrement. Aujourd’hui, nous avons les moyens de créer une plateforme marocaine dédiée au tourisme interne, où les hôteliers peuvent adapter leurs tarifs et où les agences de voyages peuvent confectionner des packages avec hôtel et billet d’avion… La relation avec la CNT étant au beau fixe, l’office ne peut que donner sa bénédiction et mettre les moyens publicitaires pour rediriger le trafic vers cette plate-forme. Il existe entre 5000 et 10000 acteurs marocains du tourisme y compris hôtels, restaurants, agences de voyage, guides touristiques, agences de transport… qui peuvent adhérer à ce projet. Contrairement aux plates-formes étrangères, les commissions seront versées à la plate-forme pour la gestion et non pour multiplier les profits», explique Faouzi Zemrani, vice-président de la CNT. Ce projet de booking.com marocain est certes très attendu par les professionnels et les touristes nationaux. Encore faut-il faire adhérer toutes les parties prenantes. En attendant, les hôteliers arrivent tant bien que mal à attirer les touristes nationaux. Cependant, le dernier chamboulement des vacances scolaires désormais unifiées sur tout le territoire n’a pas été bénéfique. «Si l’on répartit les vacances scolaires par zone sur trois ou quatre semaines, les touristes nationaux bénéficieront de l’assouplissement de la demande sur les hôtels et donc de prix plus raisonnables», déclare M. Zelmat. C’est la raison pour laquelle les hôteliers ont de nouveau déposé une demande auprès du ministère pour la répartition des vacances dans le but de profiter de meilleurs tarifs dans les hôtels, mais aussi pour les billets de train et d’avion sur les lignes intérieures.

Le 29/06/2019

Source web Par La Vie Eco

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