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Rabat: Le grand bug des zones industrielles

Rabat: Le grand bug des zones industrielles

Dans la région, une vingtaine de ZI en souffrance à cause de la mauvaise gestion

Infrastructure dégradée, faible valorisation, multiplicité des intervenants, spéculation... les écueils

Deux plateformes P2I de nouvelle génération à Salé et Kénitra... un début de solution

A un moment où de nouveaux investisseurs trouvent des difficultés à mobiliser le foncier nécessaire à la réalisation de leurs projets, plusieurs lots de grandes superficies sont immobilisés. Ils appartiennent à des sociétés tombées en faillite dont la procédure de liquidation judiciaire traîne depuis des années. Aussi, plusieurs unités industrielles ont été abandonnées, depuis plus d’une décennie. Ces sites constituent un refuge pour les délinquants, ce qui représente un danger pour la sécurité du personnel des unités encore opérationnelles dont la majorité sont des femmes (Ph. NEA)

Depuis plus d’une décennie, plusieurs pôles industriels de nouvelle génération ont vu le jour dans certaines régions du Maroc. Il s’agit de plateformes industrielles intégrées (P2I) dotées de zones franches pour faciliter les procédures d’export des produits fabriqués en site. La réalisation de ces plateformes s’inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle du Maroc.

La même démarche a été adoptée pour accompagner le développement du secteur de l’offshoring avec l’aménagement de plusieurs parcs modernes. Ces nouvelles ZI constituent un levier pour la territorialisation des politiques publiques dans le secteur industriel et celui de l’offshoring. Une approche qui va contribuer à l’émergence de nouveaux pôles industriels hors Casablanca.

C’est notamment le cas de Tanger avec les plateformes de Tanger Free Zone et Tanger Automotive City. Idem pour la région de Rabat-Salé-Kénitra (R.S.K) avec le parc Technopolis à Salé dédié au départ aux activités de l’offshoring. Sans oublier la plateforme Atlantic Free Zone (AFZ) à Kénitra qui ambitionne de se positionner comme un pôle dans l’industrie de l’automobile. L’aménagement et la gestion de ces zones sont confiés à MedZ, filiale de la CDG.

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Face à la montée en puissance de ces nouvelles zones industrielles en termes notamment d’activité et d’organisation ainsi que de services fournis aux locataires, les dysfonctionnements continuent d’entacher la gestion des zones industrielles traditionnelles, particulièrement dans la région de R.S.K. Aujourd’hui, en dehors de Technopolis et de la ZI intégrée de Kénitra, la région de Rabat dispose de près d’une vingtaine de sites industriels.

Plusieurs d’entre eux, dans un état de dégradation avancé, sont également victimes d’absence de valorisation. Premier écueil, la multiplicité des acteurs intervenant dans l’aménagement et, par la suite, dans la gestion de ces zones (CRI, agence urbaine, wilaya, commune, chambre de commerce, Al Omrane…). Une partie des sites industriels anciens est dans un état critique principalement les ZI de Hay Rahma et de Tabriquet à Salé.

Celles-ci abritaient auparavant de grandes sociétés spécialisées dans le textile, ce qui a permis d’assurer plusieurs milliers d’emplois, notamment aux femmes issues des quartiers avoisinants. Mais avec la crise qui a frappé le secteur à partir de la fin des années 2.000, plusieurs unités ont fermé du fait qu’une grande partie de l’activité du site était destinée à l’export, notamment vers le marché anglais.

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En dépit de la dynamique industrielle que connaît la région de Rabat-Salé-Kénitra, surtout avec l’ouverture de la P2I de Kénitra, l’impact sur l’offre d’emploi reste encore faible en comparaison par les autres secteurs. Ainsi, selon la structure de l’emploi, la part de l’industrie avec l’artisanat avoisine seulement 10% contre plus de 50% pour les services qui ont été renforcés avec le développement des activités de l’offshoring

Depuis, le foncier occupé par ces unités, dont le nombre dépasse une trentaine, reste immobilisé (voir entretien) suite au retard enregistré dans l’opération de liquidation judiciaire des sociétés en faillite. Ainsi, une tournée dans les sites permet de constater plusieurs locaux abandonnés et dans un très mauvais état.

Ils constituent un refuge aux délinquants et aux sans abri, ce qui pose un problème de sécurité pour les sociétés encore en activité dont une poignée d’usines de textile qui résistent difficilement aux effets de la crise du Brexit. Ces deux zones souffrent également de la dégradation des infrastructures et du manque d’éclairage, du problème d’accès des véhicules aux unités industrielles notamment celles situées près de la voie ferrée (Tabriquet Sud).

Une situation aggravée par l’occupation du domaine public, durant toute la journée, par les marchands ambulants. «Il faut attendre la nuit pour que les camions de nos clients et fournisseurs puissent accéder chez nous», s’indigne un opérateur de cette zone.

    Indiens, Chinois et Turcs lorgnent le parc Aïn Johra

    Après une longue léthargie, le parc de Aïn Johra, qui a pour ambition de devenir un pôle industriel de la région, entreprend l’aménagement de la 2e tranche du site sur une superficie de 20 ha. A noter que depuis le lancement de ce projet, il y a plus d’une décennie, seulement 30 ha ont été aménagés sur une superficie totale de 200 ha. Avec le lancement des travaux de la deuxième tranche, de grandes entreprises étrangères souhaitent s’installer sur le site. «Il s’agit, entre autres, d’un groupe indien spécialisé dans le textile qui vise la création d’une unité de production en zone franche sur une superficie de 50 ha», indique une source de la direction du parc. «Il y a également un grand groupe chinois qui réclame près de 1.000 ha, une superficie qui dépasse les capacités du site», ajoute-t-elle. Des négociations sont en cours avec le groupe chinois pour mettre à sa disposition dans un premier temps 100 ha. Sans oublier les ambitions d’un autre groupe turc spécialisé dans l’industrie du bois pour l’ameublement.

Le 07/11/2019

Source web Par L’économiste

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