Câlinothérapie

Faut-il en rire ou en avoir honte? Le Maroc est un pays sensible aux questions de dignité et de respect. Alors comment faut-il prendre les protestations de Rabat à l’encontre du résultat de classement comme l’IDH du PNUD ou le PISA de l’OCDE.

L’IDH, indice de développement humain, est appuyé sur l’alphabétisation, la durée de vie à la naissance, l’accès aux soins nécessaires et le PIB/tête en parité de pouvoir d’achat.

Le Royaume est depuis longtemps dans le calcul IDH du PNUD, le Programme des Nations unies pour le développement. Il a un peu progressé par rapport à son dernier classement. Un tout petit peu, si bien que son classement n’a pas remonté. Il arrive 123e sur 188 pays, avec devant nous l’Egypte (111e), le Gabon (109), la Tunisie (97) et l’Algérie (83). Donc le classement est d’un côté mauvais par rapport au niveau de développement commercial du Maroc, de l’autre, honteux en raison de meilleurs scores dans des pays que l’on croyait moins bons que nous.

Cependant, Rabat n’a pas eu besoin de «Câlinothérapie» pour soigner sa déception. Il se sait médiocre. Il y a si longtemps que les services publics, directement accessibles aux citoyens, sont piteux et mesquins.

Le PISA, c’est une autre affaire. Le Maroc n’en voulait pas. Il préférait s’arranger avec les discours creux des colloques et autres conseils: ça coûte cher, mais au moins cela ne dérange personne.

On ne sait pas d’où le coup est parti, toujours est-il qu’il y a un indice PISA de compétence des élèves de 15 ans. Un ado sur cinq ne comprend pas ce qu’il lit! Ce ne sont pas les élèves qui sont cancres, ce sont leurs profs (comme le montrent bien les activités annexes des enfants).

Pleurs et lamentations. L’OCDE a envoyé ses experts pour dire au Maroc qu’il est un grand garçon bien courageux, qu’il était pionnier (alors que tous les pays arabes sont dans le PISA)… Après cette Câlinothérapie, que parie-t-on que le ministère ne fera rien?

Le 12 décembre 2019

Source web Par l'économiste