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Coronavirus - Tourisme: Les professionnels comptent leurs pertes

Coronavirus - Tourisme: Les professionnels comptent leurs pertes

34 milliards de DH de pertes en chiffre d'affaires touristique

Ils veulent préserver l’emploi mais avec le soutien de l’Etat

Dégrèvement d’impôts, et un vrai accompagnement des banques…leurs recommandations

Comme annoncé sur les colonnes de L’Economiste, c’est une crise exceptionnelle que le secteur n’a jamais traversé auparavant. Se retrouver avec zéro client et ce dès le mois d’avril reste du jamais vu. Le Conseil national de tourisme vient de publier une estimation des pertes dans le secteur touristique en raison de la pandémie du coronavirus.

Le scénario progressif des baisses (mars-décembre) indique une perte globale de près de 6 millions de touristes qui vont se traduire avec un total de nuitées perdues de 11,6 millions. Bien évidemment, la psychose autour de ce virus, la fermeture des frontières, les mesures prises pour le gouvernement pour limiter les rassemblements…, expliquent ces baisses. Rien que pour les trois prochains avril- mai- juin, les professionnels s’attendent à des baisses respectives de 98% et 80%.

Rien que pour les trois prochains mois avril- mai- juin, les professionnels s’attendent à des baisses respectives de 98% et 80%. Les premiers frémissements de reprise se feront à partir de novembre, estiment les professionnels Source: CNT

Evidemment sans avions, on ne peut remplir des hôtels. La particularité de cette crise est justement la partie aérienne. De fait, les mécanismes seront beaucoup plus lents pour la reprise. Même lorsqu’on aura réussi cette guerre contre la pandémie, les compagnies aériennes reprendront leurs vols d’une manière progressive.

En chiffres d’affaires, les estimations de la CNT parlent de plus de 34 milliards de DH de pertes pour l’ensemble du secteur dont 14 milliards de DH, rien que pour l’hôtellerie. Pour estimer ces pertes, la CNT s’est basée sur les réalisations de 2019 comme base référentielle qui, rappelons le, était une année avec une très belle moisson avec presque 13 millions d’arrivées. Et sans le coronavirus, 2020 aurait explosé les compteurs.

Ainsi, la CNT s’est basée sur le nombre d’arrivées de 2019 avec un prix moyen de nuitée de 600 DH et une dépense moyenne par touriste de près de 600 dollars. Dans ce lot, Marrakech et Agadir sont les plus touchées.

La cité ocre abrite en réalité 30% de la capacité litière du Maroc et avait réalisé en 2019 près de 3 millions d’arrivées et 8,4 millions de nuitées, uniquement dans les hôtels classés. Car comme toute ville touristique, l’informel qui est très difficile à évaluer a aussi ses touristes. D’ailleurs, la plupart d’entre eux font partie des touristes français qui ont bloqué samedi dernier l’aéroport de Marrakech.

Un fonds de soutien pour le secteur

Face à ces chiffres catastrophiques, la CNT propose des mesures d’aides au secteur dont la suspension des charges sociales et qui a déjà été accordée par le comité de veille économique. (cf. L’Economiste du 16 mars 2020). Le comité de veille a décidé la mise en place d’un moratoire pour les remboursements bancaires au profit des entreprises.

Pour les professionnels du tourisme, ce n’est pas suffisant puisqu’ils demandent des dégrèvements d’impôts (IR, IS, TVA...) pour toute la période de crise. «Cela permettrait de soulager la trésorerie des entreprises, et permettrait le maintien des paiements d’un maximum de salaires», indique ce membre de la CNT. Ils espèrent que les banques seront plus flexibles et que le GPBM les accompagne «dans ces moments difficiles».

La CNT propose le report des échéances bancaires de 12 mois sans frais ni pénalités, le maintien des lignes de crédit et ouverture de lignes d’emprunts sur 12 mois: avec réduction du taux d’intérêt à 2% sur cette période. De l’Etat, la CNT attend aussi un grand soutien.

Outre, la mise en place d’un fonds de soutien en faveur des entreprises touristiques pour faire face aux conséquences des crises, les professionnels demandent aussi un dispositif de chômage partiel: à travers la prise en charge par l’Etat d’une partie du salaire. En réalité, cette crise menace aussi directement les salariés du secteur qui sont les premiers sacrifiés lorsque l’entreprise est en difficulté. Déjà qu’ils sont très souvent pas bien payés!

Le 19/03/ 2020                       

Source web Par L’économiste

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