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Regards croisés sur l'usage des espaces publics après le déconfinement

Regards croisés sur l'usage des espaces publics après le déconfinement

Une visioconférence sur le sujet a été organisée par la wilaya de la région de Marrakech-Safi et l'Agence urbaine de la ville ocre

Les intervenants lors d'une visioconférence organisée, mardi, par la wilaya de la région de Marrakech-Safi et l'Agence urbaine de Marrakech, ont apporté des regards croisés et prospectifs sur l’usage et la gestion des espaces publics dans la cité ocre après le déconfinement.

Un parterre de responsables, d’acteurs institutionnels, d’universitaires et d’experts dans les domaines de l’urbanisme, de l’éducation et de la formation, de la santé, du tourisme, de l’architecture et de l’habitat, a été ainsi réuni par les organisateurs afin d’engager la réflexion et la concertation sur les modalités du déconfinement et d’anticiper les scénarios pour améliorer l'usage des espaces publics, des transports et de la mobilité.

Lors de cette rencontre interactive à distance, initiée sous le thème "Quels espaces publics après le déconfinement ? Penser le déconfinement à travers une pratique intelligente des espaces publics", les participants ont mis l’accent sur la nécessité de fédérer les efforts de l’ensemble des intervenants et parties concernées en vue d’assurer une gestion optimale et efficace des espaces publics, qui constituent le centre névralgique de la cité ocre, lors de la période post-confinement.

Les interventions des panélistes se sont focalisées sur trois thématiques pertinentes : "Espaces publics post-Covid : appropriation, protection et sécurité sanitaire", "Relance des activités économiques et sociales : redéploiement et continuité" et "Recherche de nouvelles opportunités : réinvention, innovation et créativité".

Intervenant à l’ouverture de cette visioconférence, le wali de la région de Marrakech-Safi, gouverneur de la préfecture de Marrakech, Karim Kassi-Lahlou, a indiqué que cette rencontre interactive offre une opportunité idoine pour déclencher une dynamique prospective visant une fédération des énergies et une réflexion commune, organisée dans le cadre d'un débat constructif, qui évoque non seulement les spécificités et problématiques de la situation actuelle, mais aussi l'aspect prospectif de l'avenir avec ses contraintes et défis qui, a-t-il dit, exigent la recherche de solutions innovantes pour mieux s'adapter aux circonstances liées à cette pandémie et à la période post Covid-19, et favoriser le partage de propositions susceptibles de les surmonter.

La méthodologie adoptée dans ce domaine est très précise de manière à permettre la canalisation de toutes les interventions selon une stratégie unifiée basée sur trois axes, a-t-il expliqué, ajoutant que le premier axe concerne la protection, notamment la prévention et la sécurité sanitaire, alors que le 2ème porte sur la relance des secteurs économiques et sociaux dans la perspective de garantir un nouveau décollage.

Quant au troisième axe, a-t-il poursuivi, il est inhérent à l'innovation à travers l'élaboration de nouvelles solutions et outils d'intervention, tout en veillant à la recherche des opportunités offertes et des moyens permettant d'en tirer profit et de mieux les valoriser et ce, en tant que nouveau levier pour le développement économique et social.

Conformément à cette approche, a-t-il indiqué, "nous avons œuvré en partenariat avec plusieurs intervenants et acteurs à l'organisation, jusqu'à présent, de 4 ateliers interactifs à distance, dont le premier a porté sur le lancement d'une étude générale sur Marrakech post Covid-19, par l'Université Cadi Ayyad et le Centre régional d'investissement, alors que le 2ème a concerné l'Initiative Challenges, organisée par EBF (Emerging Business Factory) et ses partenaires.

Le troisième atelier interactif a été lancé, en parallèle, par la CGEM Marrakech-Safi, avec comme axe central l'examen des questions relatives aux secteurs économiques et les perspectives de la garantie de leur continuité et relance durant la période post Covid-19, ainsi que la présentation de nouvelles solutions innovantes, a rappelé Karim Kassi-Lahlou, notant que le 4ème atelier est initié par le Conseil régional du tourisme et ses partenaires et concerne la promotion du secteur touristique. Et d'enchaîner que le cinquième atelier interactif, dont la coordination des travaux a été confiée à l'Agence urbaine de Marrakech, porte sur la thématique des espaces publics qui soulève plusieurs défis à tous les niveaux.

Dans ce sens, le wali de la région a souligné que les espaces publics demeurent au cœur des problématiques de l'exercice des différentes activités, sans oublier les déplacements et transports, la mobilité et les rassemblements, qui resteront, au moins, à court terme, tributaires du respect des règles de distanciation, de prévention et de sécurité. Et de conclure que les travaux de cette rencontre interactive ainsi que des précédents ateliers ou ceux à venir pour l'examen d'autres questions exigent, au niveau de la wilaya de la région, d'assurer la coordination et l'accompagnement nécessaires pour rassembler leurs conclusions et veiller à leur homogénéité selon une approche qui prend en compte non seulement la logique sectorielle verticale, mais aussi les aspects transversaux, eu égard au chevauchement de toutes ces thématiques et ce, en vue de se doter, à l'échelle régionale, d'un projet intégré qui renferme les suggestions d'intervention possibles, renouvelables et innovantes.

De son côté, le directeur de l'Agence urbaine de Marrakech, Said Loqmane, a mis en relief la place centrale des espaces publics dans la stratégie du secteur de l’urbanisme, leur diversité dans la cité ocre et leur gestion au cours de la période de confinement sanitaire décrété pour faire face à la pandémie, à travers des opérations de stérilisation et de désinfection ciblant les artères, avenues, rues et quartiers de la ville.

Le responsable a également évoqué les impacts de cette période de confinement sur ces espaces, citant à titre d’exemple la Place Jemaa El Fna qui s’est transformée en un lieu déserté.

Le retour à la vie normale nécessitera, certainement, du temps et une panoplie de mesures de précaution, a-t-il soutenu, soulignant l’importance cruciale de la distanciation sociale et de la sécurité sanitaire durant la période post-confinement.

Il a, dans la foulée, insisté sur l’importance d’un débat sérieux axé sur "Les mécanismes d'intervention proactive pour assurer une gestion plus efficace des espaces publics et un cadre intelligent pour la mobilité", afin de les rendre plus agréables et plus sûrs, tout en émettant une série de propositions pour une meilleure gestion de ces espaces après le déconfinement, notamment dans les domaines du transport, de la circulation et de l’urbanisme.

Said Loqmane a, dans ce sillage, suggéré l’interdiction temporaire de l'exploitation des espaces publics pour l'exercice d'activités commerciales et économiques, la réorganisation provisoire de ces espaces afin d’orienter les citoyens et de les adapter aux mesures et procédures sanitaires, la conversion des rues d’une largeur de moins de 10m en des passages dédiés aux piétons, l’augmentation de la largeur des trottoirs au profit des piétons, la mise en place d'un plan relatif aux activités commerciales tout en prenant en compte la distanciation sociale, la sensibilisation et la conscientisation quant à la nécessité du respect des précautions sanitaires, outre la création de commissions mixtes pour assurer le respect des procédures préconisées.

Le responsable a, en outre, émis le vœu de voir les travaux de cette rencontre virtuelle sanctionnés par des recommandations pertinentes à même de garantir une gestion efficace et efficiente de la période post-confinement.

Cette visioconférence intervient dans le cadre du Forum "Marrakech post Covid-19", qui prévoit une série de panels et d’ateliers de réflexion et d’échange, ayant pour vocation première la concertation entre l’ensemble des acteurs concernés par les modalités du post-confinement, notamment l’usage des espaces publics et la question de mobilité.

Elle avait pour principaux objectifs l'instauration d'un dialogue entre les acteurs concernés grâce à la diffusion et à l'échange d'idées sur la question du déconfinement, la sensibilisation de la population à l'importance d'une prise de conscience sur l'usage des espaces publics post-confinement et la proposition de solutions innovantes des modalités d'usage appropriés.

Cette rencontre interactive à distance a constitué également une occasion pour la wilaya de réaffirmer sa vocation stratégique pour fédérer toutes les initiatives nécessitant la participation de tous.

"Dans un contexte de déconfinement qui invite à une réappropriation des espaces publics, suite à une longue période d'isolement, nous sommes amenés à entamer des réflexions et à innover les expressions d'un vivre-ensemble post-coronavirus", précise la note de cadrage de cet événement, précisant que cette démarche participative inclut aussi bien les acteurs institutionnels et les élus que la société civile.

La quadrature du cercle

Il faut, entre autres, concevoir les plans de mobilité du déconfinement. Adapter l’espace public au rythme des mesures sanitaires et économiques devrait devenir une priorité urgente pour tous les ministres et autres hauts commis de l’Etat.

Trois arguments militent plus que jamais pour un changement de nos rues

La santé donne l’argument le plus important en faveur de ces mesures. Pendant le confinement, tout le monde doit sortir pour faire des courses. L’envie de sortir va être plus difficile à contenir avec l’arrivée des beaux jours. La plupart des trottoirs sont déjà trop étroits pour respecter la distance obligatoire entre deux personnes, sans parler de poussettes ou des chaises roulantes. A cela s’ajoute une nouvelle fonction au trottoir : il sert d’espace de prédilection du commerce informel. Devons-nous choisir entre le risque d’infection si l’on reste sur le trottoir ou d’accident si l’on marche sur la chaussée ?

Le deuxième argument a un aspect social. Ces semaines de confinement créent, pour beaucoup de personnes, de l’ennui, de la solitude, ou bien des tensions dans le couple. Les logements sont souvent surpeuplés, parfois en mauvais état et souvent sans la moindre commodité à même de les rendre dignes d’être habités. Ces circonstances sociales précaires amplifient les risques : l’ennui peut se transformer en dépression, la tension en violence domestique. Le manque d’espace et de jardins dans la plupart des villes marocaines doit être compensé peu ou prou et par n’importe quels moyens par une offre publique. Une gestion répressive du confinement augmente la pression de vouloir contourner les règles, de sortir pour voir les amis.

Finalement, la question de la mobilité. Projetons-nous dans un futur proche tant attendu. Le déconfinement commencera, les employés regagneront leurs bureaux dans les centres-villes. Le risque de transmission a créé une méfiance profonde par rapport au transport en commun. Si les utilisateurs des transports en commun misent sur leur voiture "virus-proof", les rues seront monopolisées par des bouchons. Le risque de transmission sur les trottoirs et les pistes cyclables augmenterait en même temps que la vie urbaine deviendra insupportable.

Les semaines passées ont montré une chose : quand c’est nécessaire, nous pouvons changer nos vies et nos habitudes de manière fondamentale. Si nous faisons face aux défis du déconfinement avec ce même niveau de détermination et de concentration, nous pouvons y parvenir.

B.C

Des trottoirs coupe-gorge

L'un des enjeux du déconfinement est de permettre aux piétons de respecter la distanciation physique dans l’espace public.

Pour préparer les conditions adéquates du déconfinement, il faut donc prendre les mesures de la ville : le trottoir, d’une largeur réglementaire d’au moins 1,40 m paraît bien étroit pour accueillir les piétons déconfinés devant respecter au moins un mètre de distance entre eux.

Car aux piétons qui cheminent et se croisent, viendront s’ajouter les piétons qui attendront à un feu pour traverser, ceux qui viendront déposer et récupérer leurs enfants à l’école lorsqu’elles auront rouvert, ceux qui doivent slalomer entre les ferrachas, les terrasses des cafés, les véhicules en réparation chez les mécanos, les étals des menuisiers, etc. Alors, comment réaménager l’espace public pour le rendre plus sûr au plan sanitaire ?

Le 08/05/2020

Source Web Par Libération

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