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Déconfinement : Les opérateurs touristiques ont besoin de visibilité (Zemrani)

Déconfinement : Les opérateurs touristiques ont besoin de visibilité (Zemrani)

Alors que le Maroc rentre dans une phase de déconfinement progressif, le vice-président de la CNT s’inquiète de l’absence de décisions gouvernementales sur les dates de réouverture des hôtels et des frontières. Selon Fouzi Zemrani, sans annonces rapides pour pouvoir se préparer à la reprise et donner de la visibilité aux partenaires étrangers, le Maroc pourrait être déprogrammé et remplacé par d’autres destinations touristiques comme l’Espagne qui a déjà annoncé son agenda de reprise de l’activité touristique.

A l’approche du 10 juin, plusieurs activités économiques reprennent progressivement, mais le secteur touristique attend toujours l’annonce des dates de réouverture des hôtels et des frontières marocaines.

Sollicité par Médias24, le vice-président de la CNT nous déclare que la profession n’a aucune visibilité sur la reprise d’activité et attend beaucoup de la réunion du comité de veille économique qui se tiendra la semaine prochaine.

A quand la réouverture des frontières ?

« Nous avons besoin de réponses sur l’agenda même s’il ne dépend pas seulement du Maroc mais de tous les pays émetteurs ou destinataires de touristes. En effet, le tourisme au Maroc est également tributaire des décisions de réouverture des frontières des pays avec qui nous avons des liaisons aériennes ou autres.

« Au niveau de nos frontières nationales, nous n’avons pas cessé de mettre la pression sur notre ministère de tutelle pour avoir une date d'ouverture des frontières.

« Peu importe la date mais nous avons besoin de savoir si ça sera en septembre, octobre ou même en décembre.

« La nécessité d’avoir une date s’explique par le fait que nous devons rassurer les gens avec qui nous travaillons de l'autre côté (T.O …), qu’ils soient des clients où fournisseurs de clients.

« En effet, avant de pouvoir programmer la destination Maroc, il faut savoir quand elle reprendra son activité.

« D’autant plus que plusieurs pays ont déjà décidé une reprise partielle ou totale comme l'Espagne et le Portugal. On doit avoir la même approche au niveau du Maroc.

La profession suspendue à la prochaine réunion du CVE

« Il nous faut donc une réponse rapide du gouvernement et en particulier du comité de veille économique car nous avons vraiment besoin de visibilité.

« Le tourisme est, en effet, un secteur qui a besoin de se projeter pour pouvoir travailler sereinement et sans date de reprise officielle, il sera difficile de lancer nos programmes de réservations.

« Nous sommes conscients du fait que notre demande de visibilité n'est pas du seul ressort du comité de veille car plusieurs ministères devront se mettre préalablement d'accord à savoir les départements de l'intérieur, de la santé, des finances, du tourisme et bien évidemment du transport aérien.

« Ils doivent se réunir pour proposer plusieurs plans de déconfinement en précisant par exemple quelles régions seront déconfinées, va-t-on privilégier les destinations balnéaire pour commencer …

« De notre côté, nous espérons vraiment être fixés la semaine prochaine après la réunion du CVE qui se penchera sur notre secteur parce que nous ne pouvons pas continuer de cette manière.

Des partenaires étrangers qui pourraient déprogrammer la destination Maroc

« En effet, nous avons des assurances à donner à nos clients qu'ils soient locaux ou internationaux

« Sans visibilité à donner aux marchés extérieurs et aux compagnies aériennes, il y a un fort risque que nos partenaires finissent par déprogrammer la destination marocaine et proposer aux clients d'aller ailleurs.

« Par la suite, il sera très compliqué de les faire revenir alors que si on leur donne de la visibilité en disant par exemple que les frontières seront ouvertes le 15 septembre, tout le monde sera fixé et pourra se préparer à cette échéance.

500.000 employés bientôt démunis à rassurer

« De plus, il faut également rassurer nos ressources humaines qui s’interrogent sur la date de retour au travail.

« Cela représente 500.000 personnes sans parler des emplois indirects et du secteur informel qui sont d’autant plus concernés que l'État n'a proposé leur prise en charge que jusqu'au mois de juin.

« Sachant qu’ils seront complètement démunis en juin, nous sommes prêts à prendre le relais mais pour cela il faut que l'on ait davantage de visibilité.

Des chèques-vacances et des crédits pour booster le tourisme interne

« Concernant le tourisme interne que l’on présente comme la solution miracle, il ne pourra pas occuper, au meilleur des cas, plus de 15% de l’offre touristique.

« En effet, après 3 mois de confinement, à moins de s'endetter, la population n'a plus de budget vacances.

« Pendant cette période, elle n'a pas gagné d'argent mais a beaucoup consommé encore plus durant le Ramadan sans compter les dépenses à venir de la fête du sacrifice puis de la rentrée scolaire.

« Sachant qu’elle a vraiment besoin de décompresser avant le retour au travail, la CNT a proposé la mise en place par l’Etat de deux moyens pour stimuler la demande et relancer la machine.

« D’une part les chèques-vacances qui consistent à donner un budget à chaque famille marocaine qui devra nécessairement être dépensé dans l'industrie touristique et d’autre part, des prêts sans intérêt ou avec un taux très bas pour que les gens puissent prendre des vacances.

« Ces deux mesures donneront au secteur une bouffée d'oxygène avant le retour à la normale en avril 2021 », estime le vice-président qui ajoute qu’il n’est pas raisonnable de demander à des hôteliers au bord de l’asphyxie de baisser leur prix.

La CNT attend un plan sanitaire souple

Il attire également l'attention sur les mesures sanitaires qui seront mises en place. « Il est évident qu'il faudra sécuriser toutes les structures d'accueil et le ministère du Tourisme est d'ailleurs en train d'élaborer plusieurs mesures sanitaires.

« La CNT espère cependant que ce plan ministériel n'impactera pas négativement les entreprises du secteur (hôteliers, agents de voyages, transporteurs, restaurateurs …).

« La souplesse est essentielle car il ne faudrait pas se retrouver avec un plan lourd en termes d’application et aux conséquences coûteuses qui risqueraient de faire perdre la compétitivité du pays », conclut le vice-président de la CNT qui rappelle l'importance de la relance du secteur pour l'économie nationale avec 80 milliards de dirhams de recettes annuelles en devises et de 500.000 employés directs en jeu.

Le 30/05/2020

Source Web Par Médias 24

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