Tourisme : les opérateurs tentent de séduire les locaux tout en lorgnant l’ouverture des frontières

• Toujours pas de stratégie de sortie de la crise pour le tourisme national.
• Par l’ouverture des frontières, les marchés concurrents exercent une pression sur les opérateurs nationaux.
• Les régions se préparent déjà au déconfinement et plusieurs campagnes en ligne ont été lancées.
Le tourisme national est dans le flou. Alors que le déconfinement qui sera certainement progressif est sur le point d’être entamé, l’ouverture des frontières se fait attendre, surtout par les opérateurs touristiques. Pour autant, elle ne sera pas synonyme d’une reprise automatique, vu le danger que représente encore la Covid-19. Malgré cela, les opérateurs ont déjà l’œil sur les marchés concurrents, où des signes de reprise commencent à pointer. La Tunisie semble avoir un pas d’avance en ayant mis en place un protocole sanitaire de sortie de crise et en annonçant l’ouverture de ses frontières fin juin. Les professionnels voient cela comme un point perdu face à un marché qu’ils considèrent comme un concurrent direct.
Au nord, l’Espagne a annoncé l’ouverture de ses frontières le premier juillet, selon les médias spécialisés de la péninsule ibérique. D’autres pays touristiques, comme la France, pays émetteur et récepteur, la Grèce et la Croatie s’apprêtent à faire de même. On parle du 15 juin courant pour l’Hexagone. Face à ces annonces, le Maroc semble en retard, même si le ministère du tourisme a publié, dans la soirée du mardi 2 juin, un recueil de recommandations de sécurité sanitaire (voir encadré). Cela peut être traduit comme une volonté de préparer les opérateurs touristiques à reprendre leur activité. Mais, de là à extrapoler sur une décision concernant les frontières, personne n’osera le faire.
Des campagnes en ligne tous azimuts
Avec la campagne en ligne lancée par l’ONMT fin avril, où il met en avant les régions marocaines, le tourisme national a annoncé la couleur. Cette campagne, qui a mis en avant les spécificités régionales, cible ouvertement le segment des clients nationaux. Ce segment est-il en mesure de s’ériger en réelle alternative au tourisme international ? Non, pense Faouzi Zemrani, vice-président général de la Confédération nationale du tourisme CNT (voir interview ci-après). Principal argument de M.Zemrani, le tourisme international permet une entrée de devises précieuse à l’économie nationale. Ce que ne peuvent pas apporter les touristes marocains, à part les MRE. Mais ce même segment local est crucial pour le segment international. En effet, certaines régions du centre du pays, havre du tourisme national, représentent une grande attraction pour les touristes internationaux. L’interaction entre les deux segments ne s’arrête pas là. Cela dit, environ 900 000 touristes marocains avaient visité l’Espagne en 2018, un peu plus que le nombre d’Espagnols ayant visité le Royaume la même année (+ 800 000 touristes). Si le marché national arrive à attirer cette manne, il est sûr que cela atténuera l’effet de la crise.
Entretemps, certaines régions se sont déjà mises au travail. Comme exemple, le Conseil régional du tourisme de Tanger-Tétouan-Al Hoceima vient de lancer une campagne en ligne visant à mettre en avant certaines attractions du Nord du Maroc. Les villes de Tanger, Tétouan, Chaouen, les plages d’Al Hoceima, les gorges d’Akchour, etc. Tout ce que peut offrir la destination du Nord a fait l’objet d’une série de publications sur divers supports digitaux (photos, capsules vidéo et infographies). La région de Dakhla a été aussi parmi les plus actives durant le confinement. Ayant montré une grande résilience face à la pandémie, avec très peu de cas de contamination, l’éloignement géographique et la desserte aérienne seront un atout indéniable dans le cas d’une reprise imminente. La région met même en avant l’expérience du Roadtrip. Ce voyage en voiture du nord du pays jusqu’à Dakhla a été vanté par une vidéo publiée sur la page Facebook du CRT de la région, un des canaux de prédilection durant le confinement. En somme, le message est très clair : la route vers Dakhla représente aussi un attrait pour le segment du tourisme sportif. Autre exemple, le CRT de Fès Meknès exalte actuellement le patrimoine culturel et historique de la région, dont la ville de Fès est l’illustration parfaite. Grâce à de supports digitaux divers, la région fait usage des innombrables réalisations documentaires dont a fait l’objet la capitale spirituelle du Royaume.
Le 06/06/2020
Source Web Par lavieeco
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