Hausse du Smig: Préservons plutôt les emplois!
«Ce n’est pas le moment d’augmenter le Smig mais de conserver les emplois. Les entreprises sont dans la logique de la préservation de l’emploi».
La CGEM favorable à un report d’une année
Les discussions se poursuivent avec le gouvernement
La hausse fragiliserait davantage les entreprises
«Ce n’est pas le moment d’augmenter le Smig mais de conserver les emplois. Les entreprises sont dans la logique de la préservation de l’emploi». Invité au Club de L’Economiste mercredi 22 juillet (voir détails dans nos prochaines éditions) Chakib Alj, président de la CGEM est revenu sur un des dossiers sur lequel de nombreuses entreprises attendent une décision. Celle-ci a tardé alors que les délais sont serrés et la majorité n’a aucune visibilité. L’enjeu est important puisqu’une population importante des salariés déclarés à la CNSS émarge au Smig: Près de quatre salariés sur dix.
La demande du report de la revalorisation du Smig pour une année a été présentée il y a quelques semaines aux partenaires sociaux. Certaines organisations syndicales s’opposent à un report généralisé, elles proposent de le limiter aux secteurs directement impactés. Les discussions auraient repris et une décision est attendue incessamment.
Décidée lors du dialogue social du 25 avril 2019, la hausse de 10% était prévue en deux temps: la première tranche de 5% est entrée en vigueur en juillet 2019 et la seconde est prévue dès ce mois de juillet 2020. Sauf que la conjoncture n’est pas propice à cette revalorisation. Elle est marquée par la baisse de la commande adressée aux entreprises, le recul de la consommation… La situation est telle que plusieurs entreprises la juge dénuée de sens. «Une augmentation du Smig ne fera que compliquer la situation pour les entreprises», soutient un opérateur.
A fin mai, les importations comme les exportations sont en retrait respectivement de 16,9% et de 20,1%. En glissement trimestriel, le recul est de 21,5% pour les importations et de 31% pour les exportations. Le chiffre d’affaires à l’export de l’automobile a cédé 39,4%.
Les exportations du secteur textile et cuir sont également en retrait de 33,8%. Celles-ci ont été affectées par le recul des ventes des vêtements confectionnés et celles des articles de bonneterie. Comme tous les secteurs pourvoyeurs d’emplois, le coût d’une revalorisation du Smig en période de baisse des commandes fragiliserait encore plus les entreprises. Certaines pourraient couper dans les effectifs!
L’écosystème tourisme est également au plus mal: l’écrasante majorité des agences de voyage est à l’arrêt, le transport touristique au point mort, les hôtels n’ont pas de clients… Selon les données de l’Office des changes, les recettes voyage ont décroché de 24,2% à fin mai.
Même les secteurs qui ne sont pas tournés vers l’export ont du mal à reprendre pleinement. «Les entreprises ont déjà du mal à verser les salaires. Et une hausse serait tout simplement suicidaire», soutient un opérateur.
Le 25/07/2020
Source Web Par L’économiste
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