L’événementiel au bord du dépôt de bilan
Arrêt d’activité, chiffre d’affaires en chute libre, manque de nomenclature…
Plus de 190.000 emplois directs et indirects seraient menacés
Agences et prestataires de l’industrie de l’événementiel n’arrivent plus à se maintenir et veulent baisser le rideau. «Les agences conseil en événementiel, organisateurs délégués d’événements, prestataires techniques, loueurs de salles, traiteurs, freelances, subissent lourdement la crise. Les autres, comme les hôtels, loueurs de voitures, transporteurs, artisans ont vu leur chiffre d’affaires sur le créneau chuter jusqu’à 90%», soutient d’emblée Aziz Bouslamti, président du Groupement professionnel des prestataires de l'événementiel au Maroc (GPPEM). Il affirme que les préoccupations des opérateurs durant les mois de mars, avril et mai, étaient de payer les fournisseurs et honorer les salaires de leurs employés. Or, depuis juin, leur trésorerie ne le permet plus. D’où l’urgence de trouver aujourd’hui des solutions pour maintenir le maximum de salariés et éviter des faillites. Rappelons que les premières annulations d’événement remontent à fin février. «A l’opposé des rencontres avec différentes autorités, restées sans suite, nous espérons recevoir un signal fort qui nous permettrait d’entrevoir une lueur d’espoir», déclare Bouslamti. Tant que les rassemblements de plus de 20 personnes seront interdits, le secteur sera à l’arrêt et la reprise normale des activités ne saurait être envisageable. Selon le dirigeant, l'activité connaît des licenciements depuis mai. Des dépôts de bilan sont annoncés.
Pour la relance, les opérateurs souhaitent voir le secteur bénéficier de mesures spécifiques, mais aussi d’accompagnement pour permettre aux plus fragiles de limiter les dégâts. Cependant, l’industrie souffre d’un manque de nomenclature claire et d’une classification, sans lesquels les opérateurs sont difficilement identifiables pour bénéficier d’aides adéquats. La consultation du registre de commerce des opérateurs du secteur mentionne souvent «Agence de publicité», alors que l’écosystème regroupe 5 secteurs, plus de 30 métiers. Ceux-ci vont de l’agence conseil à la production de tissus, de moquettes ou de structures en aluminium. Le GPPEM a adressé au chef du gouvernement une demande pour la création d’une nomenclature, mais il faudra attendre plusieurs mois pour sa finalisation. L’enjeu est de mieux structurer et classifier les opérateurs. Par ailleurs, si nous prenons l’exemple de pays dont l’industrie de l’événementiel est similaire à celle du Maroc, le secteur est affilié au ministère de l’Industrie, car il a fallu structurer tout un écosystème qui permet d’organiser des événements de tous genres: institutionnels, promotionnels, commerciaux, sportifs, culturels…
En attendant la reprise des activités, le GPPEM travaille depuis début mars sur un ensemble de livrable pour le secteur. D’abord une fiche métier de l’écosystème. Ensuite un plan de relance, qui a été pris en considération par la CGEM. Enfin, un guide de relance qui a été remis à ses adhérents, aux autorités et institutions. Le bureau du GPPEM a aussi travaillé sur une proposition de protocole sanitaire dédié à l’événementiel, en collaboration avec Bureau Veritas, le ministère de l’Industrie et Imanor. «Nous comptons le présenter incessamment au ministère de l’Intérieur, afin qu’il le finalise et ainsi permettre la reprise des activités, comme ce fut le cas pour l’industrie, le commerce et l’hôtellerie», annonce la direction du GPPEM.
Le secteur en chiffres
Les opérateurs de l’écosystème, majoritairement des PME et des TPE, vivent grâce aux événements qui se déroulent tout au long de l’année. L’industrie de l’événementiel a développé en 25 ans un écosystème qui regroupe 5 secteurs, plus de 30 métiers exercés par plus de 5.000 opérateurs, générant plus de 190.000 emplois directs et indirects. Représentant majeur de l’écosystème, le GPPEM revendique environ 75% du chiffre d’affaires du secteur. Selon la fiche métier de l’organisation, l’industrie participe à hauteur de 5% au PIB, avec un chiffre d’affaires estimé à 38 milliards de DH, dont 11,4 milliards d’apports en devises.
Le 07/08/2020
Source Web Par L’économiste
Les tags en relation
Les articles en relation
Financement et investissement pour les TPME : la tournée Tamwilcom fait escale dans la région Fès
La tournée Tamwilcom offre des occasions précieuses de discuter des défis et des opportunités en matière de financement des TPME dans les différentes rég...
Financement de l’entreprise : TAMWILCOM démarre son Roadshow et déploie sa plateforme « Fin-Cr�
Chaque escale régionale sera l’occasion d’aller à la rencontre des acteurs locaux publics et privés (CRI, CGEM, ANAPEC, OFPPT, Chambres et fédérations ...
Délais de paiement: ce sont toujours les petits qui trinquent
Le Maroc à beau avoir instauré une loi fixant le délai maximum de paiement à 60 jours, la réalité du terrain montre qu’on est encore loin de ce niveau. ...
Marrakech-Safi : 57,1 MMDH générés par les EPMA
L’Observatoire marocain de la TPME dévoile les indicateurs clés du système productif de la région de Marrakech-Safi. Avec un chiffre d’affaires cumulé ...
#MAROC_TOURISME_DURABLE: Béni Mellal-Khénifra: Création d’un produit touristique durable (SMIT)
M. Barrakad, a affirmé que la destination Béni Mellal-Khénifra dispose de l’ensemble des atouts pour devenir une destination d’écotourisme par excellenc...
Embellie public-privé dans la croissance
Tout l’atteste : Le Maroc est sur une trajectoire de croissance touristique exceptionnelle avec une augmentation à fin Février de 17% par rapport à 2019. U...
Grandes tendances du secteur événementiel
Les festivals innovent, se responsabilisent, développent de nouvelles expériences et font un usage plus poussé des technologies pour mieux répondre aux atte...
Rencontre France-Maroc : Ce qu’il faut retenir
La 14è rencontre franco-marocaine, a eu lieu jeudi 19 décembre 2019 à Paris. Reçu par le Premier ministre français, une importante délégation ministérie...
Rapport 2018 de BAM sur les infrastructures financières Comment débrider l’inclusion financière
L’enquête de BAM sur les micro-entreprises, les TPE et les entrepreneurs individuels montre que le faible volume d’activité est le principal frein à la b...
Le binôme Chakib Alj-Mehdi Tazi brigue un second mandat à la tête de la CGEM
« Mehdi Tazi et moi-même avons le plaisir d’annoncer notre décision de nous représenter aux élections à la Présidence de la CGEM pour un 2ème mandat �...
Les TPME face au défi digital
Une étude sur le phénomène 4.0 dans l'entreprise marocaine vient d'être rendue publique. L'idée est de faciliter la compréhension des enjeux e...
Amine Diouri : «Les défaillances d'entreprises marocaines montent en flèche»
Une Relance économique qui tarde, des délais de paiement qui s’allongent, des banques qui resserrent la vis et l’Etat qui suspend des dispositifs d’aide...