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Jacques Attali: «le Maroc a un rôle nouveau à jouer»

Jacques Attali: «le Maroc a un rôle nouveau à jouer»

Le Maroc pourrait être un partenaire privilégié de la souveraineté économique de l'Europe, a souligné l'essayiste et économiste français Jacques Attali, dans un entretien accordé à l'Agence MAP. Extraits.

«Le Maroc s’est particulièrement bien conduit, même s’il souffre actuellement des effets de la crise qui a touché un secteur majeur de son économie, le tourisme», a estimé Jacques Attali.

«La production autonome de médicaments, de respirateurs, de masques et la capacité de production agricole du Royaume étaient essentielles», a-t-il affirmé, notant que «cela montre que le Maroc pourrait être un partenaire privilégié de [la] souveraineté économique de l’Europe».

«Il vaudrait mieux produire des masques, des médicaments, des respirateurs et des outils essentiels de l’économie de la vie au Maroc qu’en Chine ou dans des pays moins proches et moins fiables», a-t-il expliqué, notant que la crise actuelle de la Covid-19 a révélé que le Royaume «a un rôle nouveau à jouer».

«Les Européens ont bien compris que le Maroc est un partenaire privilégié », a ajouté l’économiste.

Evoquant le retour de l’Etat dans le contexte de la crise sanitaire, Jacques Attali a indiqué qu’«un Etat régulateur, c’est la moindre des choses, car en matière de santé, il faut fixer des normes, parce que nous avons tous besoin que chacun se protège pour protéger les autres».

«Dans les moments comme ceux que nous traversons, où j’ai parlé de la nécessité d’une économie de la guerre pour aller plus vite vers ce qui est essentiel, le rôle de l’Etat est nécessaire», a-t-il expliqué.

«L’économie de guerre est celle qui accorde plus d’importance aux quantités qu’aux valeurs. Et c’est ça que nous devons faire aujourd’hui», a également déclaré Jacques Attali, relevant que dans ce nouveau rôle, «l’Etat doit être net, honnête et transparent», parce que l’économie de la guerre peut, selon lui, favoriser aussi des situations préjudiciables à la société, comme la corruption, par exemple.

Interrogé sur les enseignements à tirer de la crise actuelle, Jacques Attali a souligné que l’humanité doit comprendre aujourd’hui, qu’il faut consacrer l’essentiel de l’effort de production industrielle à la vie, au bien-être de l’homme.

«La crise actuelle a montré que les gens ont moins envie d’acheter un T-shirt toutes les semaines, de changer de voiture tous les deux ans. Cela correspond à des mutations qui sont en marche», a-t-il expliqué, notant que «le rôle des politiques aujourd’hui est d’accélérer ces mutations et de faire en sorte que les investissements soient concentrés sur les métiers de l'économie de la vie comme l’éducation, la santé, l’alimentation, l’hygiène, le digital, la distribution, la sécurité, la culture, la démocratie, l’énergie propre, la gestion des déchets, l’eau, etc.».

Le 19/08/2020                                                         

Source Web Par LE 360

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