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TANGER Tunnel, rocades, TGV...Des projets pharaoniques

TANGER   Tunnel, rocades, TGV...Des projets pharaoniques

Depuis déjà une décennie, la ville de Tanger vit au rythme des grands projets d’infrastructures. Le Port Tanger Med opérationnel depuis juillet 2007 est une plateforme portuaire, industrielle et logistique intégrée au réseau d’échanges mondiaux. Une gigantesque infrastructure qui a consolidé le positionnement international de Tanger. Le port est doté d’une capacité de 3 millions de conteneurs qui sera portée à 8 millions à l’horizon 2016. Le port a été conçu pour recevoir les dernières générations des navires-porte-conteneurs. C'est à la fois une plateforme destinée à l’activité mondiale de transbordement et une porte d’entrée sur le Maroc permettant d’accueillir les trafics liés aux activités d’import-export. L’extension du complexe à travers la construction de Tanger Med 2 devrait s’achever en 2016.

Le tout pour un investissement de 35 milliards de dirhams. Le lancement des travaux de construction de Tanger Med 2, en juin 2009, permettra de consolider sur le long terme le potentiel du Détroit et d’en faire un centre névralgique dans la carte mondiale du transport maritime de conteneurs. Tanger Med 2, avec une capacité de 5,2 millions de conteneurs s’ajoutant au 3 millions de conteneurs de Tanger Med 1, devrait permettre par ailleurs d’ériger le complexe portuaire en un port leader en Méditerranée et Atlantique. Mais il n’y a pas que le port Tanger Med. D’autres projets d’infrastructures ont changé le visage de la ville du détroit et de toute la région du nord. La rocade méditerranéenne par exemple constitue un axe structurant à fort impact sur le développement économique et social dans la région.

Elle relie les villes de Tanger et Saïdia en réduisant le temps du trajet de 11 à 7 heures, en améliorant très sensiblement les conditions de confort et de sécurité des usagers de la route et en assurant l'accès à plus de 200 km de plages méditerranéennes. Selon le ministère de l’Équipement, l’importance de cette route réside dans la liaison de six provinces et plus de 40 communes groupant près de trois millions d’habitants et dans la contribution à encourager les investissements sur la côte méditerranéenne, en particulier dans le domaine du tourisme. Aussi, la réalisation de cet axe devrait-elle aider sensiblement à l'atténuation des déséquilibres territoriaux en orientant progressivement la population vers la côte moyennant la concentration de la population dans le cadre de petits centres urbains le long de cette rocade. Notons que l’année 2012 a été marquée par l’achèvement de la dernière section de cet axe (120 km) reliant Tétouan à Jebha qui a été inaugurée par le Souverain en août dernier.

Ce projet aura englouti 2,550 milliards de dirhams d’investissement, financé en partie par la Banque japonaise de Coopération internationale (JBIC). Et comme une cerise sur le gâteau, le transport ferroviaire devrait connaître en 2016 l’achèvement de la ligne à grande vitesse Tanger-Casablanca. Selon les services de Aziz Rabbah, le Maroc a réalisé un plan directeur pour les lignes LGV. Son objectif est de doter le pays d'un réseau de lignes à grande vitesse, d’un linéaire de 1 500 km à l'horizon de 2035 : Tanger, Agadir en passant par Rabat, Casablanca, Marrakech et Essaouira dans moins de 4 heures (ligne atlantique), Casablanca, Oujda via Meknès et Fès en moins de 3 heures (ligne maghrébine). «Le projet TGV Tanger-Casablanca, dont le coût s’élève à 20 milliards de dirhams (15,6 milliards de dirhams pour les rails et les infrastructures et 4,4 milliards de dirhams pour l'acquisition des trains) connaît un très bon avancement», assure le département des Transports. À fin septembre 2012, le pourcentage de réalisation aura atteint 50% et le nombre de marchés conclus a atteint 95%. «Il est à noter que près de 50% des travaux de génie civil ont été attribués à des entreprises nationales et ce pourcentage passe à 65% si on inclut le processus de manutention locale. Par ailleurs, ce projet permettra de créer 30 millions de journées de travail direct et indirect dans la phase des travaux, 1 500 emplois directs et 800 indirects dans la phase d'exploitation», fait valoir le ministère.

La région du nord aura aussi sa part du gâteau pour ce qui est des villes nouvelles. Il s’agit de la ville nouvelle Chrafate. Le projet en cours de développement devrait accueillir 150 000 habitants sur un espace global de 1 300 hectares. La nouvelle cité est située à quelque 20 km du centre de Tanger, de l’usine Renault et du port Tanger-Med. La première tranche des appartements devrait être livrée à partir de 2014. Selon son aménageur, Al Omrane Chrafate, la ville nouvelle se veut un nouvel espace urbain en mesure d’accompagner le développement économique et social de la région Tanger-Tétouan, qui a été impulsé par le port de Tanger Med et par l’implantation de nouvelles zones industrielles de grande envergure. «Chrafate sera elle-même adossée à une zone industrielle gérée par TMSA», explique Al Omrane. La ville s’étale sur une superficie de 770 hectares et abritera 30 000 unités. Le projet qui mobilise un investissement de 24 milliards de dirhams comprendra des espaces verts couvrant 121 hectares.

Maroc-Espagne : à quand le tunnel sous-marin ?

Le projet futuriste du tunnel sous-marin qui reliera le Maroc à l’Espagne changera évidemment le visage du nord du Royaume et particulièrement la ville de Tanger. Le projet confirmerait surtout le positionnement international de la cité du détroit et en ferait un important hub méditerranéen. Le débat autour de ce projet titanesque vient de refaire surface à l’occasion de la deuxième conférence ministérielle euro-méditerranéenne sur le transport tenue le 14 novembre à Bruxelles. Et c’est Najib Boulif, ministre délégué chargé du Transport, qui prenait part à l’évènement qui a affirmé que le Maroc souhaite relancer le projet de tunnel sous-marin entre le Royaume et l’Espagne à travers le détroit de Gibraltar. «Le Maroc souhaite convaincre les pays de la région et un certain nombre de bailleurs de fonds à adhérer à ce géant projet en discussion depuis une vingtaine d'années», souligne Boulif. Le ministre affirme par ailleurs que l'ambition du Maroc est de parvenir dans les deux à trois prochaines années à présenter à ses partenaires un projet fiable techniquement. Le projet s’est transformé depuis son lancement initial, en un tunnel de même envergure que celui reliant la France à la Grande-Bretagne, le tunnel sous la Manche. Le projet soutenu par le Maroc prévoit la construction d’un tunnel long de 38,7 km avec des galeries intermédiaires de service. Sur les 38 7 km, 27,7 km seront directement en dessous de la Méditerranée à une profondeur de près de 100 m.

Publié le : 20 novembre 2013 –

SOURCE WEB Par Saïd Naoumi, LE MATIN

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