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TOURISME DURABLE Zineb Datcharry, première femme guide de montagne au Maroc

TOURISME DURABLE Zineb Datcharry, première femme guide de montagne au Maroc

Panéliste lors de la première journée marocaine du tourisme durable et responsable, Zineb Datcharry est une femme engagée. Elle voue une passion folle à son métier de guide de montagne et sa région des Hautes Vallées de l’Atlas. Son intervention spontanée lors du panel retour d’expériences sur le thème « le tourisme comme vecteur essentiel du développement durable », a été largement saluée par le public. En 2009, elle reçoit une distinction des mains de sa Majesté Le Roi Mohamed VI pour son métier de guide et son engagement en tant que femme marocaine. Rencontre avec Zineb, une Robine des montagnes des temps modernes.

La montagne pour Zineb, c’est comme un héritage familial dont elle est extrêmement fière et pour lequel elle ferait tout pour le protéger et le sauvegarder. Bien qu’elle soit née à la ville à Marrakech, elle a toujours été intriguée par les grandes vagues d’exode rural des membres de sa famille. À l’âge de 12 ans, elle décide d’aller seule et pour la première fois à la rencontre de la montagne d’où elle vient, les vallées du Haut Atlas, précisément celle des Aït Bougmez surnommée la Vallée heureuse.

« Après avoir découvert l’origine de ma famille, à chaque période de vacances je retournais dans ma vallée, chez mes tantes, mes oncles et ma grand-mère. J’étais la seule parmi mes frères et mes sœurs à le faire », raconte-elle.

Lorsque l’on demande à Zineb si devenir guide de montagne a toujours été une vocation ou une simple suite logique à son parcours, elle avoue avoir été attirée par le métier de reporter de guerre. Mais celui-ci a très tôt remporté la désapprobation de son père.

« Mais à vrai dire, quand j’étais jeune, à Bougmez, je voyais seulement des guides de montagnes homme, et cela m’intriguait ».

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Aujourd’hui, cela fait plus de 25 ans qu’elle accompagne des voyageurs pour découvrir les montagnes et le désert. Tout a commencé lorsqu’elle fut l’interprète d’une tisserande française pendant 3 années. Celle-ci effectuait une étude sur le tissage des Hautes Vallées de l’Atlas.

« Je l’ai alors emmenée par les vallées, les cols et les villages, rencontrer les femmes et les spécialistes du tissage et de la teinture naturelle avec les plantes des montagnes. »

Sur place, elle y rencontre des femmes courageuses – « et que j’admire » – vivant dans des conditions difficiles et précaires. Elle décide donc d’organiser des voyages dans lesquels les voyageurs iraient à la rencontre des Femmes des Hautes Vallées de l’Atlas et les aideraient à mieux vivre.

« Mon métier est passionnant, car il est riche de rencontres. J’aime être une ambassadrice, une interprète entre deux mondes. Ces deux cultures ont beaucoup à apprendre l’une de l’autre, car en se rencontrant, les avis des uns et des autres changent, et les deux progressent. L’humanité en devient simplement meilleure. »

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12 Avril 2018 - Culture / Initiatives / Portrait

Panéliste lors de la première journée marocaine du tourisme durable et responsable, Zineb Datcharry est une femme engagée. Elle voue une passion folle à son métier de guide de montagne et sa région des Hautes Vallées de l’Atlas. Son intervention spontanée lors du panel retour d’expériences sur le thème « le tourisme comme vecteur essentiel du développement durable », a été largement saluée par le public. En 2009, elle reçoit une distinction des mains de sa Majesté Le Roi Mohamed VI pour son métier de guide et son engagement en tant que femme marocaine. Rencontre avec Zineb, une Robine des montagnes des temps modernes.

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Zineb Datcharry, première femme guide de montagne au Maroc

L’appel de la montagne, terre d’enfance

La montagne pour Zineb, c’est comme un héritage familial dont elle est extrêmement fière et pour lequel elle ferait tout pour le protéger et le sauvegarder. Bien qu’elle soit née à la ville à Marrakech, elle a toujours été intriguée par les grandes vagues d’exode rural des membres de sa famille. À l’âge de 12 ans, elle décide d’aller seule et pour la première fois à la rencontre de la montagne d’où elle vient, les vallées du Haut Atlas , précisément celle des Aït Bougmez surnommée la Vallée heureuse.

« Après avoir découvert l’origine de ma famille, à chaque période de vacances je retournais dans ma vallée, chez mes tantes, mes oncles et ma grand-mère. J’étais la seule parmi mes frères et mes sœurs à le faire », raconte-elle.

Lorsque l’on demande à Zineb si devenir guide de montagne a toujours été une vocation ou une simple suite logique à son parcours, elle avoue avoir été attirée par le métier de reporter de guerre. Mais celui-ci a très tôt remporté la désapprobation de son père.

« Mais à vrai dire, quand j’étais jeune, à Bougmez, je voyais seulement des guides de montagnes homme, et cela m’intriguait ».

Aujourd’hui, cela fait plus de 25 ans qu’elle accompagne des voyageurs pour découvrir les montagnes et le désert. Tout a commencé lorsqu’elle fut l’interprète d’une tisserande française pendant 3 années. Celle-ci effectuait une étude sur le tissage des Hautes Vallées de l’Atlas.

« Je l’ai alors emmenée par les vallées, les cols et les villages, rencontrer les femmes et les spécialistes du tissage et de la teinture naturelle avec les plantes des montagnes. »

Sur place, elle y rencontre des femmes courageuses – « et que j’admire » – vivant dans des conditions difficiles et précaires. Elle décide donc d’organiser des voyages dans lesquels les voyageurs iraient à la rencontre des Femmes des Hautes Vallées de l’Atlas et les aideraient à mieux vivre.

« Mon métier est passionnant, car il est riche de rencontres. J’aime être une ambassadrice, une interprète entre deux mondes. Ces deux cultures ont beaucoup à apprendre l’une de l’autre, car en se rencontrant, les avis des uns et des autres changent, et les deux progressent. L’humanité en devient simplement meilleure. »

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Tourisme responsable, femmes et Montagne, un trio (pas si) évident

Bien que les conditions du métier de guide de montagne ne soient pas des plus faciles : éloignement de la famille, conditions de vie extrêmement sommaires, météo aléatoire etc., elles ne sont pas la seule cause du faible nombre de femmes guides de montagne au Maroc. En effet, les préjugés et réflexions sexistes y sont pour beaucoup et sont tenaces.

« Mes formateurs n’acceptaient pas que des femmes puissent un jour devenir guides de montagne, car selon eux les femmes étaient destinées à des métiers d’institutrices et d’infirmières ».

Cela n’a pas empêché Zineb d’aller au bout de son parcours et faire en sorte que ses voyages soient les plus respectueux de l’environnement et des populations qui accueillent. Si aujourd’hui le tourisme responsable fait partie du langage commun, il ne l’était pas à l'époque. « Et je ne savais pas que j’en faisais déjà ». Pour Zineb, faire du tourisme responsable sonne comme une évidence, un devoir, parce qu’avant tout cela relève « de la conscience personnelle et de la relation (de chacun), aux autres et au milieu naturel ». Conscience qu’avaient déjà ses premiers voyageurs. Ils étaient sensibles aux conditions de vie des populations des montagnes. Au cours des voyages, « nous avons creusé des puits, construit des châteaux d’eau pour amener l’eau dans les maisons et éviter aux femmes et aux filles de parcourir de longues distances pour aller à la rivière chercher l’eau. »

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Première destination en Afrique, le Maroc doit faire face et s’adapter à l’actualité internationale malheureusement dominée par les menaces et attaques terroristes. Comme le craint Zineb, un boycott des pays du Maghreb et/ou des pays à majorité musulmane est en train de se mettre en place. « Les voyageurs ont changé leur destination de voyage. Le Maroc étant un pays musulman, il fait tout à coup peur. C’est une situation absurde et injustifiée». La grande priorité est de rétablir la confiance des voyageurs. Une priorité à laquelle tous les acteurs du tourisme marocain doivent s’atteler. Par exemple, pour la première fois de toute sa carrière, Zineb constate une baisse de la densité des groupes qu’elle accompagne dans le désert. L’un des derniers groupes n’était composé que de 3 femmes.

« Mais je n’ai pas annulé le voyage. Nous sommes parties dans l’Atlas  en toute sécurité. Je savais d’avance, qu’elles reviendraient heureuses et qu’elles partageraient leur expérience à leur retour. Et c’est le plus important pour moi ».

C’est finalement l’engagement certain du Maroc pour un tourisme durable qui fera la différence en cette période de crise dans le secteur du tourisme au Maghreb.

« Je suis très heureuse que le Maroc ait choisi la voie de la durabilité. Nous sommes même en avance sur la France sur ce point. J’ai pu le constater lors des événements français auxquels je participe. Je pense que nous pouvons être fiers de ce que nous faisons ».

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Le rôle de l’État est primordial à ce stade pour gérer et inverser cette crise.

« Malgré l’engagement de notre Roi, les efforts fournis et toute l’énergie qu’il déploie pour développer le pays, les petites entreprises touristiques font déjà faillite et les hôtels sont contraints de fermer ».

Il faut donc agir vite et ne pas s’arrêter aux idées et aux discours. Faire prendre conscience à la population que le tourisme durable est l’affaire de tous et redonner confiance aux professionnels doivent être la priorité de l’État. La multiplication de reportages, forums, rencontres est aussi un bon moyen pour montrer l’ouverture du Maroc.

Toutefois il ne s’agit ni d’accuser, ni de montrer du doigt « les touristes de la longue chaise » comme elle les surnomme car eux aussi sont des acteurs de l’économie balnéaire marocaine. Il faut maintenant les transformer « en voyageurs ». C’est bien connu, les changements de mentalité sont ceux qui prennent le plus de temps. Ce sont peut-être les femmes qui joueront un rôle déterminant dans ce changement avec leurs gènes naturellement « plus protecteurs, plus sensibles, donc plus responsables » selon Zineb. Quand elle n’est pas dans sa montagne, Zineb est à la maison. « Et oui, j’aime bien retrouver ma maison, ma famille, mes enfants, j’aime lire, m’informer sur ce qui se passe dans le monde. Je suis également passionnée de calligraphie ».

From TV5MONDE

Le 25 septembre 2022

Source web par : blogrial

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