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UN QUOTA MINIMUM DE 20% DES ACHATS AUX PME CE QUI REPRÉSENTERAIT 51 MILLIARDS DE DH À FIN 2018 POUR LE SEUL PRIVÉ

UN QUOTA MINIMUM DE 20% DES ACHATS AUX PME CE QUI REPRÉSENTERAIT 51 MILLIARDS DE DH À FIN 2018 POUR LE SEUL PRIVÉ

C’EST l’effervescence à la CGEM. Deux études de la Confédération patronale seront présentées, ce vendredi 28 mars.Près de la moitié du chiffre d’affaires des grandes entreprises provient du BTP et des produits chimiques (plastique, gaz, pétrole, caoutchouc)

L’une porte sur la compétitivité et l’autre sur le modèle de partenariat grandes entreprises-PME. Le patronat, qui a tenu son conseil d’administration jeudi 27 mars, veut développer les affaires entre les grandes entreprises et les PME, qui constituent un levier d’amélioration de la compétitivité du tissu économique. La Confédération a passé en revue plusieurs schémas de partenariat: portage à l’export, co-développement, sous-traitance, essaimage. Elle recommande la formule des accords et des contrats cadres «grandes entreprises/PME» sans pour autant écarter les autres. Ce dispositif à moindre coût est jugé facile à déployer et à généraliser pour les deux parties.«A travers le développement du partenariat GE/PME, nous estimons que ses bénéfices se traduiront respectivement pour la GE par des gains de compétitivité, un recentrage sur le cœur de métier, une stimulation de l’innovation, l’acquisition de compétences… et pour la PME, un accès à de nouveaux marchés, l’atteinte de la taille critique, une pérennisation de l’activité… permettront d’accéder ensemble aux marchés internationaux», affirme Faïçal Mekouar, président de la Commission partenariat grandes entreprises-PME. Le contrat cadre est une convention de prestations entre grandes structures et PME, fixant à l’avance les volumes d’achat et les prix pour une durée allant d’un an à 3 ans. Quant à l’accord, il porte uniquement sur les prixPour la confédération, les autres configurations restent de portée limitée. D’abord, en raison du faible potentiel des essaimés et de l’investissement induit pour l’essaimage. Ensuite, le portage à l’export nécessite des PME matures, alors que le co-développement est tributaire de l’existence d’un tissu de petites et moyennes entreprises modernes et innovantes. Enfin, la sous-traitance ne peut être généralisée qu’aux grandes entreprises industrielles.La CGEM propose une stratégie sur cinq ans (2014-2018). Les deux premières années devraient être consacrées à la signature d’accords, «initiés et portés» par un groupe de grandes entreprises significatives dans leur secteur. Les premières locomotives pourraient être l’OCP, Managem, Cosumar, Attijariwafa bank, Banque Centrale Populaire… Depuis plusieurs années, l’OCP a développé ce type de partenariats avec ses prestataires locaux à travers le «small business».Dès 2015, le dispositif des accords grandes entreprises/PME devrait être évalué avant d’être généralisé en 2015-2018, notamment à Marjane, Label Vie, Renault, Maroc Telecom, Inwi… Objectif : atteindre 60 grandes entreprises, publiques et privées, contre 5 à 10 en 2014.A terme, la CGEM cible 7.000 PME en tant que partenaires des grandes entreprises contre 250 à 500 en 2014. Un quota de 20% minimum de commandes publiques et privées serait accordé aux PME. Pour le seul secteur privé, cela représenterait près de 51 milliards de dirhams à fin 2018, selon l’étude de la CGEM. Un objectif ambitieux mais à condition que les recommandations soient suivies d’action.Deux précédentes études sur le même dossier avaient émis les mêmes recommandations, mais sans résultats tangibles sur le terrain. Au milieu des années 90, la fédération de la PME logée à la CGEM avait réalisé une étude sur la relation grandes entreprises/PME. Un document qui avait abouti à trois recommandations: l’attribution d’une partie des marchés aux PME, parrainage des créateurs d’entreprises et financements via des fonds régionaux. Deux conventions ont été également signées dont l’une avec le Groupement professionnel des banques du Maroc.La deuxième a été réalisée du temps de Mohamed Horani, ancien président de la CGEM. Elle avait porté sur «l’amélioration des relations PME/grandes entreprises» et débouché sur trois résolutions: la réglementation des délais de paiement, la création d’un observatoire de la PME et le portage des petites et moyennes entreprises par les grandes. Si l’observatoire devrait démarrer ses activités en avril, la loi sur les délais de paiement est un fiasco alors que le portage des PME par les grandes entreprises est limité à quelques groupes (voir article ci-dessous).Aujourd’hui, la CGEM a identifié des axes jugés nécessaires à la mise en œuvre de la vision de développement de ces partenariats: sensibilisation, accès au financement dans le cadre du partenariat, création d’espaces d’échanges et d’opportunités business… Une charte de partenariat ainsi qu’un label «GE partenaire des PME» devraient également être lancés.

• Le poids des grandes entreprises

Le Maroc compte 778 grandes entreprises réalisant un chiffre d’affaires cumulé de 742 milliards de dirhams. A elles seules, elles contribuent à hauteur de 80% aux recettes de l’IS alors qu’elles ne représentent que 2% des contribuables. Par ailleurs, une centaine d’entre elles réalisent 75% des exportations. 57 entreprises exportent plus de 500 millions de dirhams de revenu à l’export par an.

Selon les estimations, les PME représentent 95% du tissu productif et seulement 15% de la valeur ajoutée. Quant à leur relation avec les grandes entreprises, elle est jugée «déséquilibrée et peu satisfaisante». C’est en tout cas le constat dressé par l’étude de la CGEM. Il s’agit là d’un échec attribué à des facteurs culturels et à l’absence de confiance entre les grandes entreprises et les PME. Pour autant, des expériences isolées «d’association» existent. Des expériences généralement initiées par les pouvoirs publics qui exigent qu’une partie des grands marchés soit sous-traitée auprès de PME locales.Pour la CGEM, l’amélioration de ces partenariats est beaucoup plus à chercher du côté des facteurs que des modèles à développer. Le choix devrait se baser sur une approche dictée «par le marché et ciblée par secteur/filière, voire par région».

• Emergence 2014-2020

A un an de la fin de la deuxième mouture du pacte pour l’Emergence industrielle, le ministère de tutelle a décidé d’accélérer la cadence. Selon les premières indiscrétions, Emergence 3, qui sera dévoilé, mardi 1er avril, s’étendra sur la période 2014-2020 et ambitionne de favoriser la montée en gamme de l’écosystème industriel pour améliorer l’offre exportable nationale et le positionnement du Maroc sur le plan de l’industrie. Moulay Abdelhafid Elalamy, ministre de tutelle, dévoilera sa feuille de route en matière de mobilisation du foncier, des sources de financement, de formation.Les accords de libre-échange figurent également parmi les nouveaux dispositifs du gouvernement pour redynamiser le tissu industriel. Les opérateurs contactés parlent d’une montée en gamme en termes de valeur ajoutée.Plusieurs conventions devront être signées. Parmi ces dernières, les feuilles de route du textile, de l’export, une convention entre le gouvernement, la CGEM, l’Asmex et les Chambres de commerce pour orienter les PME vers les contrats de croissance, l’audit à l’export, les consortiums…

SOURCE WEB Revue de presse

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