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Si Casablanca remontait le temps : Ce dimanche 19 octobre 1958…

Si Casablanca remontait le temps : Ce dimanche 19 octobre 1958…

L’histoire de Casablanca est riche en événements tout au long de son passé récent et lointain. C’est une ville multidimentielle qui a connu la paix, la guerre, la résistance, les révoltes, des conférences internationales, la visite du pape jean Paul II, les compétitions sportives de haut niveau et autres. La cité a été bombardée en 1907 par les Français, en 1942 par les Américains avant qu’il n y soit tenu la conférence d’Anfa qui rassemblait le président Roosevelt, le premier ministre britannique Churchill, le général De Gaulle et feu le roi Mohammed V. Casablanca fut la cité de la belle vie, des bons vivants, de la musique , du cinéma et des stars comme Edith Piaf, Charles Aznavour, Marcel cerdan . Tout a été acté dans le film mythique de « Casablanca ». C’était la belle époque où l’animation battait son plein au centre ville et Ain Diab. Notre directeur de la publication, Ahmed Zeghari, a traversé des décennies de cette histoire où il se remémore avec la précision d’une horloge les péripéties du temps et des hommes sur la cité blanche. Aujourd’hui le grand prix formule 1 de 1958 comptant pour le championnat du monde qui s’est deroulé sur le circuit d’Ain Diab.

Notre directeur de la publication, Ahmed Zeghari, était un féru des marques automobiles les plus prestigieuses de l’après indépendance. Il aimait tellement les voitures et le sport automobile qu’il en a gardé deux depuis des décennies qu’il les a achetées chez des personnalités connues allant du domaine politique à celui de l’automobile. Aussi est-il normal qu’il soit présent ce jour du 19 octobre 1958 aux alentours de la corniche d’Ain Diab où se déroulait une course automobile de haut rang.

Ce fut la première édition du Grand Prix de formule 1 et la dernière qui s’est déroulée à Casablanca comptant pour le championnat du monde de cette catégorie. Autant dire qu’il y avait foule, des pilotes de renom mondial et surtout une présence royale de feu Mohammed VI et du prince héritier d’alors Moulay Hassan. Il y avait aussi plusieurs membres du gouvernement Balafrej dont notamment Abderrahim Bouabid, M’hamed Boucetta, Mohamed Douiri, Mohamed Aouad, Driss Saloui…etc.

Un gouvernement qui sera dissout 45 jours après cet événement tout comme celui de son prédécesseur présidé par Bekkai Ben Mbarek et son successeur Abdallah Ibrahim. C’est dire que la course aux dissolutions battait son plein à l’époque, mais la course automobile de formule 1 de ce dimanche 19 octobre 1958 s’est déroulée jusqu’à la ligne d’arrivée même si elle a été entachée par un accident tragique. Il faut signaler que le Grand Prix automobile du Maroc existait depuis déjà 1925 et se déroulait chaque année même s’il ne comptait pas pour le championnat du monde. Une course qui a été organisée de 1925 à 1934 pour s’arrêter de 1935 à 1953 à cause des secousses politiques d’avant et d’après la deuxième guerre mondiale.

Cette compétition a repris en 1954 avec le Grand Prix d’Agadir qui a été organisé pendant trois ans avant que le Grand prix du Maroc ne revienne à Casablanca en 1 957. En cette année les autorités marocaines ont construit le circuit d’Ain Diab destiné à accueillir la formule 1 et les 12 heures de Casablanca. Et ce circuit qui a accueilli le 19 octobre 1958 l’ultime manche du championnat du monde de la formule1 où se jouait le titre mondial entre le Britannique Mike Hawthorne (Ferrari) et son compatriote Stirling Moss (Vanwall).

La course fut très disputée sur un circuit de 8 kilomètres qui se distinguait par la dangerosité de ses virages tout au long de ce parcours qui longe la corniche, le bd panoramique, sidi Abderrahmane et la route d’Azemmour. Après 53 tours âprement disputés, c’est finalement le pilote Stirling Moss qui remporte la victoire mais c’est son compatriote Mike Hawthorn, deuxième du GP, qui détiendra la titre mondial de formule 1 de cette année 1958. Malheureusement cette course qui a été massivement suivie par les Marocains et les Européens a été entachée par le tragique accident du pilote Stewart-Lewis-Ewens qui décédera quelques jours plus tard de ses blessures.

Ce fut la première victoire d’un pilote anglais mais ce fut le dernier GP de formule 1 qui s’est déroulé au Maroc alors premier pays arabe et africain à accueillir un événement sportif mondial de cette envergure. C’est dire qu’il y a 56 ans les Marocains (européens ou nationaux) rivalisaient avec les grands pays de ce monde, alors qu’aujourd’hui, ils sont incapables de tenir une assemblée générale de football sans la tutelle de la FIFA, voire de la CAF.

Pourtant ceux qui ont organisé Le GP de Casablanca, n’étaient pas de grands mastodontes, ni de fédération mais le Touring club et surtout l’association des coureurs automobiles dont le président était un certain Fourcadet. Il y avait aussi Benchayon qui détenait un garage de concessionnaire de voitures au bd Jean Courbin aujourd’hui Brahim Roudani.

Il y avait aussi comme organisateur André Guelfi qui était pilote, d’ailleurs il a participé au GP de Casablanca et a pu terminer la course. Mais Guelfi avait plusieurs cordes à son arc en étant d’abord maitre-pêcheur, propriétaire d’un chalutier. Mais il était surtout un pilote d’avion et il a pu ainsi devenir le pilote du général Oufkir avant qu’il ne prenne la fuite lors du coup d’Etat de 1972. L’avion sera rapatrié par la suite au Maroc et André Guelfi deviendra millionnaire après avoir intégré la société Elf Aquitain.

Notre directeur de la publication, très porté sur les belles voitures connaissait bien Guelfi et Benchayon avec lesquels il continue de partager, à distance, des souvenirs aussi lointains. Et pour cause Bechayaon lui a vendu en 1958 un Ford Tendenrbend de 1955 qui n’a pas changé de main depuis et qui demeure en l’état au jour d’aujourd’hui. Mais l’histoire du lotus est encore plus emblématique puisque Guelfi et Benchayon l’ont vendue à Zeghari à l’état neuf alors qu’il était destinée à Fatima Oufkir, épouse du général Oufkir. C’était en 1971 après le coup d’Etat de Skhirat sauf qu’Oufkir a interdit à sa femme de rouler dans cette voiture pour des raisons ayant trait aux événements de l’époque. Oufkir a alors chargé Guelfi et Benchayon de la revendre tout leur conseillant de la refiler à notre directeur de la publication qu’il savait amoureux de belles voitures. Quarante trois ans après, le lotus est toujours dans le garage de Zeghari, intacte et près à rouler. L’histoire de Casablanca continue dans notre prochain numéro.

Jeudi, 17 Avril 2014 09:54_SOURCE WEB   Par La Vie Touristique

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