Adoption d’une résolution prorogeant le mandat de la Minurso au Sahara
Les adversaires de l’intégrité territoriale du Maroc essuient un nouveau revers à l’ONU
Le conseil de sécurité a voté à l'unanimité pour un nouveau mandat de la Minurso.
Le Conseil de sécurité a adopté hier la résolution 2152 prorogeant le mandat de la Minurso pour une année supplémentaire, sans modification de la nature de ses prérogatives. La mission onusienne au Sahara continuera donc à faire son travail – notamment l’observation du respect de l’accord de cessez-le-feu signé en 1991 – dans le cadre des paramètres définissant l’implication de l’ONU dans ce différend. Très attendue, cette résolution conforte la position du Maroc qui s’est toujours opposé aux tentatives visant à conférer à la Minurso de nouvelles attributions en matière de contrôle du respect des droits de l’Homme dans les provinces du sud du Royaume.C’est cette position que S.M. le Roi a tenu à rappeler lors de l’entretien téléphonique qu’il a eu avec le secrétaire général des Nations unies, il y a deux semaines. Le Souverain avait, à cette occasion, attiré l’attention de Ban Ki-moon sur l’impératif de préserver les paramètres de la négociation tels qu’ils sont définis par le Conseil de sécurité, de sauvegarder le cadre et les modalités actuels de l’implication de l’ONU et d’éviter les approches partiales, et les options périlleuses. Pour le souverain, tout écart de cette voie serait fatal pour le processus en cours et porteur de danger pour toute l’implication de l’ONU dans le dossier.
Le message a été on ne peut plus clair. Le Maroc ne saurait accepter qu’une partie de son territoire soit soumise à l’observation d’une force étrangère, fut-elle onusienne. C’est une question de souveraineté, mais c’est aussi une position qui vise à barrer la route aux tentatives du Polisario et des ONG connues pour leur alignement sur les thèses des séparatistes, qui cherchent à exploiter la carte des droits de l’Homme à des fins politiques.En reconduisant sans modification le mandat de la Minurso, le Conseil de sécurité a fait peu de cas des voix appelant à instaurer des mécanismes de contrôle des droits de l’Homme au Sahara. Visiblement, les intrigues et les manœuvres du Polisario, soutenu par l’Algérie, n’ont pas atteint l’objectif escompté. Basée sur la désinformation, et la manipulation médiatique, la démarche des adversaires du Maroc ne résiste plus devant l’ampleur du progrès réalisé par le Royaume en matière de promotion des droits de l’Homme et de renforcement de l’État de droit. Contrairement à ses détracteurs, le Maroc peut se targuer, à juste titre, d’avancées réelles et palpables saluées par les plus grandes capitales internationales et même par des instances onusiennes.Réforme de la justice militaire, renforcement des capacités et de l’indépendance du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), réforme constitutionnelle, apurement du passif des violations graves des droits de l’homme, une nouvelle politique migratoire respectueuse de la dignité humaine… autant de mesures concrètes qui font du Maroc un modèle et une exception à l’échelle régionale, voire continentale. Ces importants acquis confortent la position politique du Royaume qui, soucieux de sortir le dossier du Sahara de l’impasse, a présenté en 2007 une solution médiane basée sur le principe de l’autonomie sous souveraineté marocaine, une proposition qualifiée de sérieuse et crédible par la communauté internationale. Contrairement au Polisario, qui reste obstinément attaché à des options obsolètes qui ont prouvé leur inapplicabilité, et ce de l’avis même de l’ONU, le Maroc a fait montre de réalisme et d’esprit de compromis, en mettant sur la table un projet qui permet de concilier entre les réalités politiques et les impératifs juridiques. Mieux encore, la solution proposée par le Maroc garantit une sortie honorable à toutes les parties impliquées dans ce conflit, et à leur tête l’Algérie qui a de plus en plus de mal à cacher au monde le drame humanitaire que vivent les séquestrés de Tindouf. En appelant, hier, Alger à procéder au recensement des populations vivant sur son sol, le Conseil de sécurité met le pouvoir algérien au pied du mur, tout en mettant en évidence de manière irréfutable son implication directe dans l’affaire du Sahara marocain.
Prééminence de la proposition d'autonomie
Dans sa résolution 2152 adoptée à l'unanimité de ses quinze membres, le Conseil de sécurité demande aux parties et aux États voisins de coopérer «plus pleinement avec l'Organisation des Nations unies et les uns avec les autres et de s'impliquer plus résolument pour mettre fin à l'impasse actuelle et avancer vers une solution politique», rapporte la MAP. «Parvenir à une solution politique à ce différend de longue date et une coopération renforcée entre les États membres de l'Union du Maghreb arabe contribueraient à la stabilité et à la sécurité dans la région du Sahel», ajoute la résolution.Selon la MAP, le Conseil de sécurité a, en outre, réaffirmé la prééminence, la validité, la crédibilité et le sérieux de la proposition marocaine, présentée le 11 avril 2007 au secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, et s'est félicité des «efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller de l'avant vers un règlement». Il réitère sa demande pour la considération de l'enregistrement des réfugiés dans les camps de Tindouf en Algérie et «invite» à faire des efforts, à cet égard.
Abderrahim Atmoun, président de la commission parlementaire mixte Maroc-UE
«L'anticipation, c'est le maître mot»
«Dans l’affaire du Sahara, le mot clé est l’anticipation pour convaincre. Il faut gérer ce dossier avec une vision claire tant au niveau du gouvernement que du Parlement ainsi que des partis politiques et de la société civile. Sa Majesté le Roi Mohammed VI a clairement souligné lors de l’ouverture de cette année législative que le Sahara est l’affaire de tous les Marocains. Ainsi, tous les acteurs et les forces vives du Maroc doivent se mobiliser et se doter de visibilité. Le renforcement de la coordination entre toutes les parties s’impose. La mobilisation ne doit pas être occasionnelle, mais plutôt permanente auprès des instances internationales, car nos ennemis n’arrêtent pas leurs manœuvres hostiles au Maroc.Il ne faut pas attendre la dernière minute pour communiquer sur notre cause avec nos partenaires. Ceux-ci doivent être accompagnés dans leurs actions également. C’est ce que nous faisons actuellement au niveau du Parlement européen en soutenant nos partenaires pendant leur campagne électorale. C’est, d’ailleurs, l’anticipation qui nous a aidés au niveau du Parlement européen.»
Zakaria Abouddahab, professeur des relations internationales
«Il faut consolider les réformes»
«Dans le dossier du Sahara, la question des droits de l’Homme est un enjeu majeur et pour le Maroc et pour les autres parties impliquées directement dans le conflit. Il faut éviter de tomber dans le piège de l’autre en se mettant dans une position de défense. Nous avons constaté au cours des trois dernières années, notamment depuis les évènements de Gdeim Izik, que les projecteurs étaient braqués sur le Maroc en attendant le moindre faux pas pour demander l’élargissement du mandat de la Minurso aux droits de l’Homme. Il est primordial pour le Maroc de se mettre en position d’attaque. Il faut impliquer davantage les ONG marocaines et les acteurs locaux dans la question des droits de l’homme. Parallèlement, notre diplomatie doit être plus agressive et plus proactive. Le problème du Maroc, c’est qu’il ne communique pas assez sur les réformes initiées et ne cherche pas à médiatiser les progrès réalisés. D’autant que la question des droits de l’Homme est aujourd’hui centrale dans l’agenda de l’ONU. La question des droits de l’Homme continuera à être posée et à être politisée. La meilleure réponse est de consolider les réformes menées dans ce sens.»
Taj Eddine El Housseini, professeur des relations internationales
«L'autonomie est l'unique solution à ce conflit»
«Les ennemis de l’intégrité territoriale -l’Algérie et le Polisario- ont
tenté de créer de l’ambiguïté autour de la proposition marocaine d’autonomie en
vue de brouiller les cartes. Mais face à ces manœuvres, le Maroc a élargi ses
actions diplomatiques afin de communiquer autour du plan d’autonomie et de
convaincre la communauté internationale du sérieux et de la crédibilité de sa
proposition. D’ailleurs, il s’agit de l’unique solution réaliste pour la
résolution du dossier du Sahara. La poursuite des négociations sans objectifs
fixés est vouée à l’échec. Pire, cette situation risque de créer un nouveau
foyer de tension dans la région.
La réussite du Maroc dans ce dossier passe par la poursuite de la mobilisation
diplomatique à tous les niveaux. Dans ce cadre, Sa Majesté le Roi Mohammed VI
déploie de grands efforts dans la défense de la première cause nationale. Tous
les acteurs sont appelés à poursuivre leur mobilisation, à commencer par le
Parlement.»
Driss Lagrini, professeur des relations internationales
«Les diplomaties officielle et parallèle doivent agir de concert»
«Il est primordial de procéder à un changement radical dans la gestion du
dossier du Sahara. Le Maroc doit adopter une politique extérieure ouverte sur
les partis politiques, la société civile, l’université et toutes les élites de
la société. Il faut aussi comprendre que la diplomatie officielle et la
diplomatie parallèle vont de pair et se complètent et que les difficultés
rencontrées par le Maroc dans ce dossier n’émanent pas des États, mais de la
société civile.
La diplomatie marocaine est basée actuellement sur la réaction, il est temps
d’abandonner cette approche pour passer à l’action à plusieurs niveaux. Elle
doit aussi renforcer la transparence dans la gestion de ce dossier et garantir
le droit d’accès aux informations qui y sont liées aux différents intervenants,
notamment ceux qui peuvent apporter un regard nouveau sur ce dossier.»
Publié le : 29 avril 2014 –SOURCE WEB Par Abdelwahed Rmiche, LE MATIN
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