Lutte contre l'insécurité Tolérance zéro vis-à-vis de la violence dans les universités

le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad.

Depuis l’assassinat de l’étudiant Abderrahim Hasnaoui à la Faculté Sidi Mohammed Ben Abdallah de Fès, l’inquiétude face à la montée de la violence dans les campus a atteint un niveau élevé. Aujourd’hui, tout le monde s’indigne face à ce phénomène qui se produit dans les universités, espaces d’apprentissage, de formation et de réflexion, a souligné le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, devant les conseillers mardi dernier. Le ministre de l’Intérieur a été formel en affirmant que le gouvernement était déterminé à lutter avec fermeté contre les violences au sein des universités. En effet, le ministère de l’Intérieur, sur instructions royales, a pris une série de mesures pour contrecarrer les affrontements entre les factions radicales des étudiants, actives dans plusieurs universités marocaines. Ainsi, le ministre de l’Intérieur et celui de l’Enseignement supérieur viennent d’adopter une circulaire, en vertu de laquelle, les autorités locales seront dorénavant autorisées à accéder aux universités et aux cités universitaires en cas de menace pour la sécurité ou l’ordre public. Les autorités locales peuvent ainsi prendre l’initiative et intervenir au moment opportun sans attendre le feu vert de l’université, ce qui n’était pas le cas auparavant.

Toutefois, elles sont tenues d’œuvrer en coordination avec les responsables des universités, avait souligné Mohamed Hassad. La circulaire exhorte également les présidents des universités et les directeurs des cités universitaires  à être rigoureux dans l’application des règlements internes relatifs à l'accès aux universités et aux cités. De même, pour l'organisation des activités parallèles au sein des universités.

L’appel à la rigueur dans l’application des règlements internes s’explique par les dépassements flagrants constatés, notamment au niveau des cités universitaires, devenues des refuges pour certains criminels recherchés, selon le ministre de l’Intérieur. Dans le même ordre d’idées, le ministre de l’Intérieur s’est félicité de l’interaction positive et de la grande satisfaction dans les rangs des professeurs, des doyens des facultés et des présidents des universités, suite à cette décision susceptible de garantir sécurité et quiétude dans l'enceinte universitaire. En revanche, le responsable gouvernemental a été on ne peut plus clair en affirmant que l’approche sécuritaire n’est pas suffisante à elle seule pour faire face aux affrontements entre les factions d’étudiants. Du point de vue du ministre de l’Intérieur, l’approche sécuritaire devra être accompagnée d’autres mesures pour apaiser la tension au sein des universités. Il s’agit, notamment, de l’encadrement des étudiants. Dans ce sens, le ministre a mis en exergue le rôle que devront jouer les partis politiques et les syndicats. À cela s’ajoute l’importance des mouvements des étudiants, jadis, regroupés dans des unions telles que l’Union nationale des étudiants marocains et l’Union générale des étudiants du Maroc. Sur ce point, l’ensemble des parlementaires et le ministre étaient unanimes quant à l’importance de combler le vide laissé par ces instances. 

Le ministre de l’Intérieur se veut rassurant devant les conseillers de la 2e Chambre

«La criminalité baisse, mais le sentiment d’insécurité augmente»

Le taux de criminalité a régressé en 2013 au niveau national ainsi que durant le premier trimestre de 2014. Les propos sont du ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad. Répondant à une question orale à la Chambre des conseillers sur «l'augmentation des crimes et délits qui menacent la sécurité des citoyens», le responsable gouvernemental a souligné que «paradoxalement» le sentiment d’insécurité augmente alors que le nombre de crimes diminue. M. Hassad a étayé ses propos par des chiffres puisqu’il précise que, durant les trois premiers mois de l'année en cours, le nombre des crimes portant atteinte aux personnes physiques a baissé de 6%, et celui portant atteinte aux biens privés de 3%. Selon lui, l’exacerbation du sentiment d'insécurité dans la société est due au caractère violent et choquant de certains crimes. M. Hassad n'a pas manqué de rappeler à cette occasion, les mesures entreprises par le ministère pour rétablir le sentiment de sécurité et de quiétude des citoyens dans les différentes régions du Royaume, et ce dans le cadre de la politique de proximité.

Par ailleurs, dans le cadre de la lutte contre les facteurs de la criminalité, le ministre de l’Intérieur a indiqué que plus de 80.000 comprimés psychotropes ont été saisis au cours des quatre premiers mois de 2014 et 400.000 comprimés durant 2013 dans le cadre des efforts déployés par les services de sécurité pour lutter contre le trafic des stupéfiants. Il a ajouté que des directives strictes ont été données pour lutter contre ce phénomène et immuniser les frontières orientales en vue d'empêcher l'entrée des comprimés psychotropes, soulignant qu'une grande partie des crimes perpétrés sont liés à la consommation des drogues, en général, et des comprimés psychotropes, en particulier.

Concernant les efforts de lutte contre le narguilé (chicha), le ministre de l'Intérieur a fait savoir qu'au cours des trois premiers mois de 2014, plus de 13 tonnes de Mâassal (tabac de narguilé) et 2.000 narguilés ont été saisis. Quelque 224 locaux aménagés pour la consommation de narguilés ont été fermés définitivement ou provisoirement, a-t-il dit ajoutant que la moitié de ces cafés sont situés à Casablanca.

Publié le : 7 mai 2014 –SOURCE WEB Par Soumaya Bencherki, LE MATIN

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