Printemps Par Nadia Salah
C'EST une évidence qui ne date pas d’hier: la Tunisie est le pays maghrébin avec qui le Maroc s’entend le mieux. Pas de nuisance systématique, pas d’hostilité déployée en frappes diplomatiques et ainsi de suite.
Néanmoins, sur le plan économique et en dépit de l’accord de libre-échange, il reste des arrière-pensées qui gênent la confiance, donc le commerce, les joint-ventures, etc. Partenariats qui doivent pourtant être remis sur l’agenda, puisque d’un côté comme de l’autre, il faut beaucoup de croissance. Et pas n’importe laquelle, il faut une croissance qui sache fabriquer beaucoup d’emplois sur son chemin.
Pour l’un comme pour l’autre, c’est l’enjeu. On devrait dire le seul enjeu qui compte, à condition de ne pas remplir cet objectif en créant massivement des emplois fictifs ou des revenus improductifs. C’est, on le sait tous, un aller-simple pour la faillite. Pourtant, la Tunisie comme le Maroc brûlent la plus large partie de leur épargne nationale pour subventionner la consommation.
Le Maroc, qui a su rebondir vite et avec
profit sur les printemps arabes, a commencé sa remise en ordre dans les
finances comme dans la gestion publique. Ce n’est pas une démarche agréable.
Pour autant, cela n’a pas jeté l’opinion publique dans les bras de
l’opposition, ni dans ceux des islamistes radicaux. Voilà un fait important
pour la vie politique du Royaume.
La Tunisie vit des difficultés plus grandes. Les libéraux, et surtout les
libérales, doivent se battre pieds à pieds, pour empêcher que leur République
passe, dans la violence, sous un régime fasciste. Les Tunisiens doivent
inventer leurs propres équilibres. Ils n’ont pas le secours d’un trône
modérateur. Personne chez eux n’a assez de légitimité pour amener les
adversaires à négocier leur avenir commun.
II faut valoriser et capitaliser sur ces différences pour mieux travailler ensemble.
30 mai 2014_SOURCE WEB Editorial Par Nadia Salah
Tags : Tunisie – Maroc- croissance qui sache fabriquer beaucoup d’emplois- accord de libre-échange-