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La signification sous-jacente des évènements de Dakhla

La signification sous-jacente des évènements de Dakhla

Créé le Jeudi, 29 Septembre 2011 18:30 Les violences survenues ces jours derniers dans la ville de Dakhla devraient être prises en compte pour mieux appréhender les mutations démographiques et leurs conséquences socio-économiques, leurs répercussions sur les fragiles équilibres hérités et ce qui en résulte comme menaces sur l'intégrité territoriale. Sur le plan historique, la ville de Dakhla a toujours adopté une approche différente de celle de Laâyoune à propos de la question du Sahara ; la raison réside dans la conjonction de plusieurs facteurs, dont : - La différence dans la structure tribale ; - Le contraste dans les conditions et les circonstances du départ des colons espagnols en 1975 ; ainsi, Dakhla a mis quatre ans de plus que Laâyoune à réintégrer le territoire national, en 1979. Ces quatre ans ont coïncidé avec une recrudescence des affrontements armés au Sahara, conduisant à un comportement particulier de l'opinion publique de Dakhla ; - L'absence presque totale de toute tension sécuritaire, du fait de la résistance de la ville aux thèses séparatistes ; - La réussite du modèle de développement marocain dans la ville de Dakhla, attirant à lui la sympathie des habitants, essentiellement ceux de la région de Nouadhibou en Mauritanie où ce modèle marocain était pris en exemple dans les campagnes électorales locales, coupant l'herbe sous les pieds des séparatistes et rendant inaudibles leurs thèses, tant locales qu'au niveau international. Ainsi, ce qui est arrivé oblige le Maroc à repartir à la reconquête des coeurs, et à réviser son système qui réduit l'unité territoriale à des questions économiques ordinaires, la garantit par des allégeances traditionnelles et par des initiatives sociales espacées. Or, il aurait mieux fallu analyser les réalités sociales qui se sont peu à peu transformées sur les 15 dernières années, faisant émerger une jeunesse plus exigeante, qui ne peut être satisfaite qu'au moyen d'une véritable démocratie, seule apte à rétablir la confiance dans le modèle marocain, un modèle qui intégrerait l'élément hassani dans la culture marocaine et ferait que des revendications sociales naturelles ne se transforment en tensions politiques exploitables par les séparatistes. Ces troubles à Dakhla nous renvoient à ce qui s'est passé voilà un an environ à Igdim Izizk près de Laâyoune... et le message à en retenir est que ces explosions ne sont que la partie visible d'un iceberg, et qu'elles sont alimentées par les tensions sociales et économiques qui s'accumulent depuis des années, surtout après l'arrivée d'une nouvelle génération de jeunes qui vivent dans des camps qui étaient une solution provisoire avant de devenir une situation définitive. Nous pensons que la seule solution réside dans l'établissement de véritables pratiques démocratiques qui feraient du Maroc un exemple attractif dans un contexte régional marqué par l'effondrement de régimes autocratiques et la fragilisation avancée de ceux qui restent. Aussi, tout retard dans l'instauration de ces pratiques démocratiques serait un coup porté à notre intégrité territoriale. Il est important aujourd'hui de procéder à une enquête minutieuse, et sérieuse, sur ce qui est arrivé, et ses raisons visibles et cachées, afin que ces évènements ne se transforment pas en avalanche qui servirait les thèses des ennemis du pays. SOURCE WEB Revue de presse