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Le Maroc se dote d’une feuille de route pour l’énergie photovoltaïque

Le Maroc se dote d’une feuille de route pour l’énergie  photovoltaïque

Le royaume lance un plan coordonné pour développer la production d’électricité à partir du photovoltaïque. Des centrales solaires seront construites, la moyenne et la basse tension seront ouvertes et l’Etat va soutenir l’essor de la filière.

Le ministre Abdelkader Amara a annoncé la mise en place d’une autorité indépendante de régulation de l’énergie pour 2015.

A l’occasion de l’ouverture du salon Photovoltaïca à Casablanca le 4 novembre, le ministre de l’Energie Abdelkader Amara a dévoilé les grandes lignes du plan développement pour le photovoltaïque (PV) au Maroc.

La feuille de route se compose de cinq axes principaux, telle qu’exposée par le ministre.

1.      Développement de programmes de grandes et moyennes centrales solaires photovoltaïques à porter par l’ONEE et MASEN et les producteurs privés fournisseurs des clients raccordés en THT-HT et dont la réalisation sera dans le cadre de la loi 40-09 relative à l’ONEE, la loi 57-09 relative à MASEN et la loi 13-09 relative aux énergies renouvelables.

2.      Ouverture de la moyenne tension pour permettre le développement de projets de centrales solaires photovoltaïque dont la production est destinée aux consommateurs raccordés en moyenne tension et  dont la réalisation se fera dans le cadre de la loi 13-09 relative aux énergies renouvelables ou dans le cadre des dispositions de la loi 40-09 relatives à l’autoproduction ;

3.      Ouverture de la basse tensionpour permettre le développement de l’utilisation à grande échelle du PV dans le résidentiel et le tertiaire raccordés en basse tension et dont la réalisation se fera dans le cadre du projet d’amendement de la loi 13-09 et notamment son article 5.

4.      Mise en place d’une autorité de régulation indépendante

5.      Mise en place de programmes d’accompagnement en matière d’intégration industrielle et de R&D dédié au PV.

Axe 1 : Programmes PV ONEE et Masen

Programme PV ONEE

Concernant le premier axe, L’ONEE envisage de réaliser, dans le cadre de son programme de développement de centrales solaires photovoltaïques de taille moyenne (20 à 30 MW) en bout de ligne, 300 MW de capacité de production électrique de source photovoltaïque : Tafilalt (100 MW) et Atlas (200 MW).

Ce plan est considéré comme un outil de gestion du réseau puisqu'il est destiné principalement à l'amélioration de la qualité de service fournie à la clientèle dans des régions éloignées, notamment au cours de la journée, et donc le renforcement de la sécurité d'alimentation en électricité dans ces zones.

Ce plan est constitué de deux phases. La première porte notamment sur le projet de Tafilalt, constitué de quatre centrales photovoltaïques raccordées au réseau haute tension (60 kV), d’une puissance unitaire allant de 10 à 25 MW. Les sites devant abriter ces centrales sont localisées dans les régions de Zagora, Arfoud et Missour. «La mise en service de la totalité du projet est prévue courant 2016».

Le projet de Tafilalt est aujourd’hui dans l’étape finale de l’étude, notamment de la puissance et la technologie à retenir pour chaque centrale. Il devra être financé par la Banque Mondiale.

Quant au projet Atlas, qui constitue la seconde phase de ce plan, il sera constitué de 8 centrales en mode EPC (Engineering Procurement Construction), d’une puissance unitaire allant de 10 à 30 MW à connecter au réseau de transport 60kV. Ces centrales seront construites dans le but, entre autres, de réduire les pertes de transport de l’électricité ainsi que les chutes de tension sur les lignes antennes dans certaines régions. «Elles seront implantées dans la région Sud et Sud-est du Royaume.

Les sites qui vont les abriter ont déjà été identifiés. Le projet sera opérationnel dans sa totalité en 2017».

Programme PV MASEN

Aussi, dans le cadre de son programme de développement de la capacité de production de l’électricité de source solaire, MASEN, en plus des technologies CSP, prévoit également de développer des fermes solaires photovoltaïques dont la première sera réalisée à Ouarzazate d’une capacité de 50 MW. Elles seront réparties entre les sites de Tata et Midelt, déjà qualifiés, ainsi que d’autres sites en cours de qualification.

Ces projets seront réalisés dans le cadre de la loi 57-09, sur la base de contrat PPA dont le choix de partenaires se fera à travers des appels d’offres internationaux.

Programme PV pour les consommateurs THT-HT dans le cadre de la Loi 13-09

Concernant ce volet, il y a lieu de rappeler que la loi 13-09 relative aux énergies renouvelables prévoit la délimitation par arrêté des zones à réserver pour le développement des centrales solaires par les développeurs privés.

Compte tenu du progrès réalisé par MASEN dans la qualification des sites devant abriter les centrales inscrites dans le programme solaire marocain de 2.000 MW, l’arrêté de zoning solaire sera publié au cours du 1er trimestre 2015.

Axe 2 : Ouverture de la moyenne tension

L’objectif du deuxième axe de la feuille de route est d’étendre l’ouverture du marché de l’électricité de source renouvelable, déjà ouvert pour les consommateurs raccordés en THT-HT, aux consommateurs raccordés en moyenne tension y compris pour les centrales photovoltaïques.

En effet, en réponse à la demande des industriels installés au Maroc raccordés au réseau Moyenne Tension et des développeurs des centrales de sources renouvelables et selon l’engagement d’ouverture progressive et partielle du marché de l’électricité, les conditions et des modalités de l’ouverture du marché électrique de sources renouvelables de la moyenne tension sont déjà définis et seront approuvé par décret d’application de la loi 13-09.

Ce décret prévoit une ouverture progressive et harmonieuse de l’électricité produite à partir de sources d’énergie renouvelables sur le réseau de moyenne tension, selon une trajectoire prédéfinie pour la période 2015-2025. Cette trajectoire est composée d’ « enveloppes », exprimant le volume d’intégration de l’électricité verte dans le réseau électrique de moyenne tension, pour chaque zone de distribution.

La trajectoire et les enveloppes en question tiennent compte des spécificités propres des différents distributeurs d’électricité qui concernent notamment le développement du réseau, les contraintes socio-économiques, les évolutions démographiques, le nombre de clients, ainsi que leur équilibre financier.

Ces enveloppes fixées, d’un commun accord avec les opérateurs concernés, seront publiées sur le site du ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, afin que tout investisseur puisse connaître, à tout moment, l’état de remplissage de celles-ci et mieux orienter son projet.

Il est prévu que le décret approuvant les conditions et les modalités d’ouverture de la moyenne soit adopté début 2015.

Axe 3 : PV Basse tension

Quant au chantier de l’ouverture de la basse tension, l’objectif vise la mise en place des bases juridiques et réglementaires claires et transparentes pour l’utilisation à grande échelle du photovoltaïque par les clients résidentiels et tertiaires connectés au réseau Basse Tension, et ce dans l’objectif de leur donner plein droit de produire et d’exploiter l’énergie photovoltaïque et de l’injecter sur le réseau électrique Basse Tension.

Dans ce sens, une étude réalisée par le ministère a permis d’évaluer le potentiel économique en énergie solaire photovoltaïque raccordée à la Basse Tension à 4.5 GW à l’horizon 2030 et a démontré l’impact positif de son utilisation notamment sur la facture d’électricité.

L’adoption des amendements nécessaires de la loi 13-09 pour l’ouverture de la basse tension est attendue au deuxième semestre 2015.

Axe 4 : Mise en place d’une autorité de régulation indépendante

Pour accompagner les évolutions que connaîtra le secteur de l’énergie national, notamment en matière d’ouverture du marché de l’électricité de source renouvelable, une autorité nationale de régulation de l’énergie indépendante sera créée en 2015, et dont l’objectif principal est de veiller au respect des règles, en vigueur, de maintenir la viabilité concurrentielle des opérateurs et définir les tarifs et les conditions d’accès au réseau électrique et aux interconnexions.

Il est clair que cette autorité sera chargée dans une première phase de la régulation du secteur électrique en attendant la mise en place du Plan gazier et le développement de l’activité du gaz naturel au Maroc.

Axe 5 : Mesures d’accompagnement : intégration industrielle et projets R&D dédiés au PV

Dans un contexte international très concurrentiel et dans le souci d’appropriation des technologies photovoltaïques et d’intégration industrielle locale, la recherche et développement représente une composante majeure de la feuille de route nationale du photovoltaïque. L’objectif est de soutenir la création d’une industrie photovoltaïque locale en mesure de répondre aux besoins énergétiques nationaux et d’accompagner les orientations stratégiques.

A moyen terme, le Maroc ambitionne de se positionner comme tête de pont technologique dans la région euro-méditerranéenne et en Afrique. Les premiers jalons, ont consisté à évaluer les conditions climatiques locales, à analyser les besoins nationaux et les tendances internationales pour identifier le potentiel d’intégration des différents maillons de la chaine de valeur de la technologie photovoltaïque au Maroc. A travers l’Institut de Recherche en Energie Solaire et Energies Nouvelles (IRESEN), deux instruments ont été mis en place.

Le premier instrument lancé en 2012 correspond au financement de projets collaboratifs de recherche appliquée. Ces derniers sont dédiés aux technologies photovoltaïques et impliquent aussi bien les entreprises, les universités marocaines et étrangères. Le budget alloué à cet instrument dépasse, ce jour, 4 M d’euros et un financement conséquent continuera d’être dédié aux activités de recherche de cet axe prioritaire.

Le deuxième instrument est la mise en place de la plateforme de test, de recherche et de formation Green Energy Park, impliquant plusieurs partenaires marocains et étrangers de renommée internationale. Cette plateforme qui constitue une première en Afrique pour un budget de près de 15 M d’euros.

Green Energy Park intègre 3.500 m² de laboratoires de pointe ainsi que plusieurs plateformes de test et des projets pilotes de grande nature.

Les activités de recherche prévues par la feuille de route du photovoltaïque sont organisées en deux volets. Le premier volet R&D a comme objectif de caractériser les technologies photovoltaïques existantes dans les conditions climatiques pour évaluer leur performance. Les résultats pourront être exploités par les opérateurs, les développeurs, des fabricants ainsi que les installateurs.

Le deuxième volet consiste à accompagner le développement de nouvelles technologies adaptées aux conditions climatiques marocaines spécifiées lors du premier volet. Deux projets photovoltaïques phares se distinguent par leur degré d’innovation et de pertinence.

Le premier projet, intitulé « modules du désert » ambitionne à développer une nouvelle génération de modules photovoltaïques à haut rendement.

Un deuxième projet important a été mis en place, en partenariat avec le gouvernement coréen. Il vise à développer des cellules photovoltaïques couche minces multiples jonctions semi-transparentes adaptées aux conditions climatiques locales.

Plusieurs autres projets, tout aussi pertinents, sont en cours de réalisation et visent, entre autres, le développement du photovoltaïque à concentration marocain ou le développement d’applications photovoltaïques pertinentes tels que les systèmes mobiles de traitement d’eau saumâtre utilisant la technologie photovoltaïque.

Intégration industrielle, cluster industriel

En matière d’intégration industrielle, le Maroc a lancé cette année son premier cluster industriel pour la filière solaire, qui fédère autour de l’Agence Marocaine de l'Energie Solaire, de nombreux acteurs, notamment du domaine industriel et universitaire permettant ainsi la création d’une dynamique forte et prometteuse pour la R&D et de renforcer le positionnement de notre pays dans ce domaine.

Ce cluster constitue une plate-forme qui réunit des professionnels et des entreprises exerçant dans le domaine des énergies vertes en vue d’animer et soutenir le développement de marché des différentes applications solaires en coordination avec les parties prenantes et la participation des acteurs concourant à la conception, la fabrication, la distribution, l'exploitation, la maintenance de composants ou de projets énergétiques solaires ainsi que les acteurs de la formation, la recherche et développement.

La réalisation des clusters dans le domaine des énergies renouvelables, notamment solaires photovoltaïques, permettra au Maroc de développer des filières locales compétitives et de se positionner parmi les leaders dans le domaine des énergies renouvelables, et particulièrement au niveau régional.

4 Novembre 2014

SOURCE WEB Par Medias24

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