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Coopération internationale par Bouchra Rahmouni Benhida

Coopération internationale par Bouchra Rahmouni Benhida

Bouchra Rahmouni Benhida
Professeur à l’Université Hassan Ier, elle est aussi visiting professor aux USA, en France et au Liban. Ses travaux de recherche lui ont permis d’intervenir dans des forums mondiaux et des special topics dans des institutions prestigieuses à Hong Kong, en France, au Liban, aux Emirats arabes unis et en Suisse. Elle compte à son actif plusieurs ouvrages: «L’Afrique des nouvelles convoitises», Editions Ellipses, Paris, octobre 2011, « Femme et entrepreneur, c’est possible», Editions Pearson, Paris, novembre 2012, « Géopolitique de la Méditerranée?», Editions PUF, avril 2013, «Le basculement du monde : poids et diversité des nouveaux émergents», éditions l’Harmattan, novembre 2013 et de « Géopolitique de la condition féminine », Editions PUF, février 2014. Elle a dirigé, l’ouvrage «Maroc stratégique : Ruptures et permanence d’un Royaume», éditions Descartes, Paris, 2013.
Alors que la mondialisation avance à grands pas, la diplomatie économique a pris une place considérable dans la stratégie d’attractivité de la majorité des pays du monde. Le Maroc n’est bien sûr pas en reste et s’attache depuis quelque temps à redynamiser sa diplomatie économique pour mieux se vendre.
Parallèlement à la nouvelle définition de la coopération Sud-Sud qu’il concrétise dans sa nouvelle politique africaine, le Maroc initie une nouvelle stratégie pour conquérir d’autres blocs économiques mondiaux tels que l’Union européenne et les États-Unis. Pour compléter l’analyse que nous avons déjà effectuée sur la politique africaine du Maroc, nous abordons dans cet article, les enjeux de cette diplomatie économiques dans les blocs économiques mondiaux les plus importants.
La diplomatie économique marocaine en Europe
La diplomatie économique du Maroc en Europe n’est pas une chose nouvelle et est même citée en exemple par plusieurs pays africains. Les diplomates marocains, grâce à leur travail sans relâche dans les différentes instances législatives européennes, ont en effet réussi à mettre en valeur le label Maroc en Europe et à créer des partenariats stables et durables. Leur plus belle réussite est certainement l’attribution au Maroc par l’UE du Statut avancé en 2003, une position privilégiée que le Maroc est le seul pays du continent à occuper.
Aujourd’hui, la crise économique qui frappe le vieux continent renforce l’intérêt et la pertinence de la diplomatie économique. Celle-ci, comme l’a souligné l’‎ambassadeur, chef de la Mission du Maroc auprès de l'Union européenne, Menouar Alem, en 2013, devra toujours mettre en valeur le label Maroc, mais aussi déployer tous les mécanismes offerts par les Européens et associer activement les opérateurs marocains à la stratégie de diplomatie économique. D’autres dossiers sont également à l’ordre du jour : il s’agit des négociations sur un accord de libre-échange complet et approfondi, des négociations sur un accord sur la mobilité ainsi que des négociations sur un accord sur les services.
La diplomatie économique marocaine aux États-Unis
La diplomatie économique marocaine commence également à s’activer outre-Atlantique. En effet, l’organisation conjointe du Global Entrepreneurship Summit 2014 (GES 2014) par les deux pays et la participation effective de Joseph Biden, vice-président des États-Unis d’Amérique, et de son épouse ont montré que les relations se renforcent durablement.
Le Maroc, qui se veut un hub régional et une locomotive pour une coopération Sud-Sud durable et profitable, devient pour les États-Unis un allié nécessaire et incontournable avec lequel il convient d’élargir et de renforcer les relations économiques. C’est dans ce cadre que le GES a également débouché sur la signature de plusieurs conventions économiques. Preuves, s’il en fallait encore, du dynamisme de la diplomatie économique marocaine.
La diplomatie économique marocaine dans le monde
Mis à part les États-Unis et l’Union européenne, d’autres pays et ensembles peuvent être pris en compte par la diplomatie économique marocaine pour mieux valoriser le label Maroc. Il s’agit notamment des BRICS.
Grâce à son activisme diplomatique initié par Lula, le Brésil est le pays le plus en vue internationalement au sein des BRICS. Pour des raisons diverses, les relations entre le Maroc et ce pays restent réservées. Pourtant, leur renforcement est plus que jamais nécessaire, car le Maroc est de fait un partenaire stratégique non négligeable pour le Brésil dans la région du Maghreb. Avec la Tunisie, le Royaume fournit en effet 86% des «pentoxyde phosphoré et acides phosphoriques», 52% du phosphate naturel et 35% des «autres engrais phosphatiques» importés par le Brésil. Or ces produits comptent pour l’économie brésilienne, car ils sont indispensables à l’agriculture intensive du géant sud-américain. Par ailleurs, le Brésil, avec sa classe moyenne en constante augmentation, constitue un marché non négligeable pour le Maroc. Malgré son absence de l’Union européenne, la Russie est un acteur important de la mondialisation et cela de plus en plus. Elle est actuellement le premier client du Maroc en matière d’agrumes : elle absorbe 60% du volume exporté quand l’Union européenne en absorbe 30 et l’Amérique du Nord entre 10 et 15%. Elle est également importatrice de farine et d’huile de poisson. Afin de renforcer les relations avec ce pays, le Maroc a organisé une mission BtoB du 11 au 19 avril dernier dans les villes de Saint-Pétersbourg, Kazan et Moscou. Avec des pays tels que la Chine, l’Inde ou encore l’Afrique du Sud, les relations restent relativement faibles, du moins pour l’instant. Mais les choses pourraient très prochainement changer, d’autant plus que le Maroc souhaite mettre en avant sa diplomatie économique.
Conscient du rôle déterminant qu’il peut jouer dans la mondialisation, le Maroc met en œuvre tous les moyens dont il dispose pour se mettre en valeur. La diplomatie économique est l’une des principales actions de cette nouvelle stratégie et elle s’exerce sans complexes dans les pays développés. Le Maroc espère ainsi tirer le meilleur parti possible de ses relations avec ses partenaires et booster son développement économique.
26 Avril 2015
SOURCE WEB Par Bouchra Rahmouni Benhida Professeur à l’Université Hassan Ier,

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