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MAROC La stabilité religieuse Par Ahmed Charai

MAROC   La stabilité religieuse   Par Ahmed Charai

AHMED CHARAÏ
Quand on parle d’exception marocaine, on met en avant la stabilité politique, mais aussi, et c’est tout aussi important, la stabilité sociétale. Les derniers événements, souvent surmédiatisés, portent atteinte à cette stabilité. Poursuivre de jeunes filles pour leurs choix vestimentaires est grave, très grave !
La société marocaine est composite. Le conservatisme et l’ouverture cohabitent depuis, non pas des années, mais des siècles. C’est une tendance qui traverse toutes les classes sociales. C’est l’un des points forts du Maroc. Il n’y a pas une classe économiquement aisée qui serait porteuse de valeurs en rupture avec celles du peuple.
Le roi, titulaire de l’institution de la «Commanderie des croyants», a la charge d’entretenir l’homogénéité sociale, en jouant sur les équilibres au sein de la société. On en a vu le résultat avec le Code de la famille et, plus récemment, sur la question de l’avortement. Des équilibres avancés, dans le consensus, telle est la charge de cette institution.
Maintenant, nous sommes face à un contexte guerrier où la Salafiya Jihadia appelle au terrorisme. Le Maroc est victime de ce fléau. Le danger est interne. Des courants régressifs recrutent au nom d’une certaine vision de la religion. Les services de sécurité sont performants. L’approche préventive est saluée par tous, sauf que le problème ne se réduit pas à l’approche sécuritaire. Nous sommes face à une idéologie qui a pignon sur rue, qui est présente dans les mosquées, les médias et parfois même dans les programmes scolaires.
Dès lors, que faire ? Il faut d’abord reconnaître que la société marocaine est plurielle. Le conservatisme est majoritaire dans la société, c’est un fait. La religion est un référent identitaire important, sinon décisif. Mais en même temps, historiquement, ce pays a été ouvert à toutes les influences émanant de la Méditerranée.
Aujourd’hui, les valeurs universelles, en ce qui concerne les droits de l’Homme, sont inscrites dans la Constitution. Or, les libertés individuelles en font partie. Cette contradiction n’est pas insurmontable. Il suffit de mettre à jour les lois, dans le sens où c’est l’Etat qui est en charge de les faire appliquer et non pas les individus, en fonction de leurs convictions.
La réalité est que les extrémismes s’affrontent et que les médias entretiennent une lutte marginale. Ceux qui réclament, par exemple, le droit au non-jeûne public ne sont pas moins extrémistes que ceux qui réclament une doctrine vestimentaire immuable. Cependant, ces deux extrêmes ne sont pas représentatifs de la société marocaine. La stabilité religieuse du Maroc, depuis des siècles, a pour fondement le respect dans la tolérance.
C’est le Commandeur des croyants et, lui seul, qui définit les frontières à chaque étape. Cette stabilité, porteuse de progrès, ne doit pas laisser place à l’anarchie qui mettrait les extrêmes face à face. C’est une question de survie, parce que le terrorisme frappe à nos portes et qu’il se nourrit de ces combats de factions.

3 Juillet 2015   
SOURCE WEB Par AHMED CHARAÏ Les Eco

Tags : La société marocaine est composite. Le conservatisme et l’ouverture cohabitent depuis, non pas des années, mais des siècles- l’un des points forts du Maroc est qu’il n’y a pas une classe économiquement aisée qui serait porteuse de valeurs en rupture avec celles du peuple- l’homogénéité sociale  est préservée par le roi qui est titulaire de l’institution de la Commanderie des croyants-   Maintenant, le Maroc est victime d’ un contexte guerrier avec la Salafiya Jihadia qui appelle au terrorisme- Des courants régressifs recrutent au nom d’une certaine vision de la religion- Nous sommes face à une idéologie qui a pignon sur rue, qui est présente dans les mosquées, les médias et parfois même dans les programmes scolaires- la société marocaine est plurielle- Il suffit de mettre à jour les lois, dans le sens où c’est l’Etat qui est en charge de les faire appliquer et non pas les individus, en fonction de leurs convictions- le droit au non-jeûne public ne sont pas moins extrémistes que ceux qui réclament une doctrine vestimentaire immuable. Cependant, ces deux extrêmes ne sont pas représentatifs de la société marocaine-