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Les employeurs à la Chambre des conseillers Huit sièges et une petite révolution

Les employeurs à la Chambre des conseillers Huit sièges et une petite révolution

La CGEM est seule «représentative» des «employeurs»
La Primature et le ministère de l’Intérieur ont fait fi des pressions
Deux principes éthique et technique sont actés

La combativité de la CGEM et de sa présidente, Miriem Bensalah-Chaqroun (ici au Forum de Paris Casablanca Round), ont donné  l’ensemble des huit sièges «employeurs» à la Confédération. En passant, deux principes essentiels ont été actés. Une mini révolution politique.

Par décret, la CGEM a donc été reconnue comme seule représentante des employeurs pour la Chambre des conseillers. Et ce après une vraie bataille pour poser des principes. Depuis février dernier, les débats ont été serrés pour ce qui concerne les huit sièges de ces employeurs (voir nos différents articles en particulier, les 4 et 17 février et 28 juillet 2015). La question était: qui seront les organes habilités à fournir les grands électeurs qui à leur tour désigneront les Conseillers. 

Il n’y avait pas de précédent, puisque le Printemps arabe plus la nouvelle Constitution de 2011 avaient bloqué le renouvellement des Conseillers.

Motif de retard

Il y avait aussi la réforme régionale, à fixer, puisque le gros des troupes de Conseillers est désigné par les élus locaux et régionaux. Et il y avait enfin à fixer des règles éthique et réglementaire pour limiter le nomadisme qui fait tant de mal à l’image de l’ensemble des élus. 

S’il y a encore du flou sur la manière de pourvoir les 20 sièges des chambres professionnelles (agriculture, commerce, industrie, artisanat et pêche), il n’y en a plus pour les huit «employeurs», selon le mot employé par la Constitution elle-même.

Bien des membres de l’organisation patronale pensaient que le jeu n’en valait pas la chandelle: huit places face aux vingt sièges dévolus aux syndicats, c’était trop peu pour une bataille, soupçonnant  d’emblée les pouvoirs publics de chercher à fragmenter au maximum cette petite représentation entre tous ceux qui voudraient figurer comme «employeurs».

C’était mal évaluer la combativité de l’organisation patronale et de Miriem Bensalah, sa présidente. 

En fin de course, la Confédération rafle donc la totalité de cette petite «principauté élective». Mais ce n’est pas le plus significatif puisque ce qui va compter à l’avenir ce sont les deux grands principes posés à cette occasion et adoptés tant par le chef du gouvernement et chef du PJD, que par le ministère de l’Intérieur.

Ethique innovante

D’abord, les grands électeurs et élus des employeurs devront être propres en ce qui concerne leurs charges sociales; ensuite ils devront être propres en ce qui concerne les impôts. Sur ces deux bases, et après enquêtes des impôts et de la CNSS, la CGEM est restée comme seule apte à la représentativité, qu’exigent les textes.

Miriem Bensalah-Chaqroun est particulièrement ferme sur ces deux points: «pas question que ceux qui trichent avec l’Etat participent aux décisions de la Nation». Elle est très fière que le ministère de l’Intérieur et la primature soient sur la même longueur d’onde et elle sait que cela n’a pas dû être facile pour eux de prendre cette décision. 

Nul besoin d’être grand politologue pour voir ce que ces deux principes ont de révolutionnaire pour le monde politique, et spécialement pour la Chambre des conseillers qui souffre d’une détestable image de marque sur ces deux chapitres. L’opinion publique tient  en effet pour acquis que la majorité des élus ne cherchent que des immunités de toutes sortes.

Il reste que pour la CGEM, la partie n’est pas encore gagnée, elle va devoir en un temps très court mobiliser ses troupes et faire fonctionner des mécanismes inédits chez elle d’élections en pyramide. Et ce, en plein été! o

Le 31 Juillet 2015

SOURCE WEB Par  L’économiste

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