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Gestion déléguée L’Intérieur pour une évaluation globale de l’e

Gestion déléguée   L’Intérieur pour une évaluation globale de l’e

Les moyens techniques et humains de contrôle appelés à s’améliorer. Plusieurs formes de collaboration ont montré leur importance. L’heure est à l’évaluation de la gestion déléguée de manière générale au Maroc. Depuis 1997, date d’entrée en vigueur du contrat signé avec Lydec, le concessionnaire d’eau et d’électricité de la capitale économique, les expériences se sont multipliées, Redal à Rabat, Amendis au nord et une ribambelle de gestionnaires délégués des déchets ménagers. Selon la loi de décembre 2006 qui a donné, pour la première fois, un cadre juridique à la gestion déléguée, une évaluation tous les 5 ans est nécessaire pour les contrats de plus de 10 ans. Seulement, cette évaluation se faisait peu ou prou, de manière sporadique et sans aller jusqu’au bout des carences et des manquements. Mardi dernier, à la Chambre des conseillers, le ministre de l’Intérieur, Mohand Laenser, a été confronté à cette problématique posée par les conseillers. Sans équivoque, le ministre a convenu qu’il était, primo, temps de faire une évaluation exhaustive de l’expérience. Secundo, les communes ont besoins d’outils techniques et humains de contrôle et de suivi du travail des sociétés de gestion, a-t-il ajouté. L’idée d’une journée d’étude a été mise en avant pour exorciser tous les maux, mais également montrer les points forts de la gestion déléguée. De l’avis d’Ahmed Brija, député et président de la commune de Sidi Moumen, le recours à la gestion déléguée par les communes n’est pas un choix, mais une obligation. En effet, la gestion directe du ramassage des déchets ménagers par exemple a toujours été le point noir des communes. Idem pour les régies de transport. La Régie autonome du transport à Casablanca qui est tombée en panne sèche en 2004 avec presque un milliard de DH de dettes est la preuve que la gestion par régie peut aussi être lourde de conséquences. Comme la gestion directe et les régies autonomes ont fait leur temps, c’est aujourd’hui au tour de la concession de se remettre en question. Pour M. Brija, il faut que les communes soient dotées des ressources humaines dûment formées pour être à même de suivre l’activité des concessionnaires. Chaque année, la ville de Casablanca dépense 380 millions de DH pour la collecte des déchets ménagers. Déblocage Les résultats ne sont pas toujours satisfaisants, d’où la nécessité d’être plus regardant sur la manière dont ce budget est dépensé. À Tétouan, les problèmes de la gestion des déchets ménagers ont donné lieu à une reprise en main de la tâche par le conseil de la ville. Preuve que la commune peut toujours rebondir pour débloquer une situation avant de chercher d’autres solutions plus viables. Dans une métropole comme Casablanca, quand bien même les dimensions ne seraient pas les mêmes, le spectacle des camions de collecte des déchets qui dégoulinent et dégagent des odeurs pestilentielles est monnaie courante. Et c’est là où la commune est appelée à rectifier le tir pour améliorer la qualité du travail rendu. Selon la loi, ce sont les conseils élus qui ont toute latitude de choisir la forme de gestion de la chose publique qu’ils estiment la plus rationnelle. Aujourd’hui, plusieurs formes de collaboration ont montré leur importance. Citons-en les sociétés de développement local (SDL), comme Casa-Transport qui gère actuellement le projet du tramway et, à terme, synchronisera tous les moyens de transport en commun dans le grand Casablanca. Les sociétés d’économie mixte (SEM) permettent aussi aux communes d’externaliser certaines tâches en partenariat avec le privé. Ce sont là quelques exemples du large éventail de possibilités dont les communes disposent pour améliorer le quotidien des contribuables. Il est temps, estiment les élus, d’avoir une meilleure visibilité concernant toutes ces concessions qui se multiplient. Mais avant, il faut que la formation des agents de contrôle et de suivi soit au rendez-vous et que le ministère de l’Intérieur réfléchisse aux moyens qui font souvent défaut. Par ailleurs, c’est l’une des principales nouveautés de la loi sur la gestion déléguée de 2006, toute société maîtrisant une technique ou une technologie pouvant être utile à la gestion d’un service public peut la soumettre à l’appréciation de l’autorité délégante. La culture de la concession Selon la loi de 2006, le délégant et le délégataire peuvent réexaminer les conditions de fonctionnement de la gestion déléguée en vue de l’adapter aux besoins changeants du service public. Justement, depuis 1997, les besoins des Marocains et leurs modes de consommation ont changé. Les volumes à traiter, qu’il s’agisse des déchets ménagers, de l’eau ou de l’électricité, sans oublier l’éclairage public, ont gonflé. D’où l’importance d’actualiser et les moyens mis en service et la communication que l’on fait autour. Les usagers ont aussi besoin d’être sensibilisés aux rapports qu’ils sont censés avoir avec les services qu’ils consomment. Comme le dit si bien Ahmed Brija, la gestion déléguée est d’abord une culture et un comportement qu’il faut adapter continuellement. Publié le : 10 Février 2012 SOURCE WEB -Par Mostafa Bentak, LE MATIN