Le ralentissement plane sur la croissance
Au premier trimestre 2016, l’économie nationale risque de prendre du plomb dans l’aile, selon le HCP
«Au premier trimestre 2016, l'économie nationale devra connaître un mouvement de ralentissement», telle est la conjecture tout juste révélée par le Haut-commissariat au plan (HCP) dans sa note de conjoncture du mois de janvier qui explique que ce revirement est dû au renversement à la baisse des activités agricoles, après la dernière campagne exceptionnelle.
Et ce n’est pas tout. A la lecture du document, le tableau continue de s’assombrir, au fur et à mesure. Ainsi, les analystes du HCP font savoir, entre autres, que la production végétale serait comprimée, sur l'ensemble de l'année 2016, par une baisse conjuguée des rendements et des superficies semées des cultures précoces, sur fond d'une contraction de plus de 51 % du cumul pluviométrique automnal, en comparaison avec la même période d'une année normale.
L’on fait ressortir, de même source, le repli des récoltes des céréales, des légumineuses et des cultures fourragères, ce qui confirme qu’elles n’auront pas la cote non plus.
De fil en aiguille, la note révèle que tandis que les industries du textile et du cuir auraient ralenti, soit une baisse de 1,4% enregistrée, plusieurs industries auraient aussi continué de pâtir de la contraction des activités du raffinage (-14,7%), et ce même si les industries manufacturières auraient réalisé une croissance de 2%, au quatrième trimestre 2015, en variation annuelle, favorisée par la bonne performance des industries agroalimentaires (+3,2%) et le redressement de 3% des IMME, dans le sillage d’une demande extérieure favorablement orientée pour les industries de l’automobile, des conserves de légumes et de poissons.
Autre bémol, la faiblesse de la demande des industries locales de transformation, pénalisée par le repli des exportations des engrais et la poursuite de la baisse des cours internationaux des produits miniers bruts, n’auraient pas permis un redémarrage net de l’activité minière, se situant toujours en dessous de son niveau tendanciel de moyen terme au quatrième trimestre 2015, estime le HCP.
Et la tendance baissière continue de plus belle avec le fléchissement de 1% de l’activité de l’hébergement et de la restauration, et ce après s’être améliorée de 0,6% un trimestre auparavant, affirme la même source précisant que la baisse des nuitées globales aurait été attribuable au repli de celles des non-résidents, en particulier des touristes français. Les recettes voyages, pour leur part, se seraient également inscrites en baisse de 0,5%, en variation annuelle, après un léger rebond au troisième trimestre, soulignent les auteurs de la note.
Côté Bourse, ce n’est pas la joie qui prédomine non plus. En effet, l’analyse fait état d’un marché des actions qui aurait poursuivi son repli conjoncturel au quatrième trimestre 2015 indiquant que les cours boursiers se seraient corrigés à la baisse, à la suite, d’une part, d’un manque avéré de la liquidité du marché et, d’autre part, de la publication des comptes semestriels mitigés avec des bénéfices en constante baisse pour les sociétés cotées. «Ces événements auraient entamé la confiance des investisseurs relatée par un fort recul des échanges sur le marché des actions», fait observer le HCP notant que les indices MASI et MADEX auraient régressé d’environ 7,2% et 7,5% respectivement, en glissements annuels. Et de conclure que la capitalisation boursière aurait fléchi de près de 6,5% et la liquidité du marché boursier aurait sensiblement reflué, suite au recul de plus de la moitié du volume des transactions. Par ailleurs, l’on soulève de même source que dans un contexte d'amélioration attendue du commerce mondial et de la poursuite de la modération des cours internationaux des matières premières, la demande mondiale adressée au Maroc devrait enregistrer une hausse de 3 %, en variation annuelle, au premier trimestre 2016. Cette augmentation, précise le HCP, serait de nature à impulser les exportations de certains secteurs industriels, comme l'automobile dans ses branches construction et câblage, alors que le reflux des cours mondiaux du pétrole, aux alentours de 45 dollar/baril, continuerait à profiter à la balance commerciale dont le déficit continuerait à s'alléger.
Et de mettre en exergue que la poursuite de la dépréciation de l'euro par rapport au dollar risquerait, toutefois, de peser sur les exportations à destination de l'Europe et de renchérir les importations de produits libellés en dollar. Quant au Produit intérieur brut (PIB), selon le HCP, il connaîtra une hausse de 2 % au premier trimestre 2016 au lieu de 4,1 % une année auparavant, sous l'effet du repli de la valeur ajoutée agricole, selon le Haut-commissariat au plan (HCP), faisant remarquer que les activités non-agricoles devraient soutenir la croissance économique, affichant un accroissement de 2,2 %, alors que la valeur ajoutée agricole connaîtra une baisse de 3,4 %.
Le 07 Janvier 2016
SOURCE WEB Par Libération
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